CONSTANT Georges (1899-1962)

Publié le par DESBONS Pierre

CONSTANT Georges (1899-1962)
p. 150
 
CONSTANT Georges Louis Jules

Né le 22 octobre 1899 à Autun (Saône-Loire), décédé à Tours le 7 juillet 1962 à Tours (Indre-et-Loire).
Son père, Etienne Constant, est adjudant, sous-officier au 29e régiment de ligne. Sa mère, Marie-Simone Carne est fille d’un chaudronnier d’Autun.

Parcours scolaire et professionnel.
Après des études secondaires à Autun, il entre à l’Institut National Agronomique en 1919 pour en sortir en 1921 avec les titres d’Ingénieur agronome et de Professeur d’agriculture. Son premier poste est  celui chargé de cours à la dernière ferme-école de Royat (Ariège). Peu après, il devient professeur à l’Ecole d’Agriculture de l’Aisne, puis en 1926, à l’Ecole d’Agriculture de Wagnonville à Douai (Nord). Il retourne dans sa Bourgogne natale comme professeur d’agriculture et de viticulture à Beaune (Côte-d’Or). Suite à un concours administratif, il est nommé Directeur des Services Agricoles d’Indre-et-Loire par arrêté ministériel du 19 juillet 1929 et prend ses fonctions le 1er septembre. Il remplace Jean-Baptiste Martin. Georges Constant occupera ce poste pendant 33 ans, jusqu’à son décès, brutalement foudroyé par la mort le 7 juillet 1962 en pleine activité. Il ne quittera le département que durant la guerre où son attitude française face à l’occupant le fait muter d’office à Clermont-Ferrand. A la Libération il réintègre son poste Tours. Ses obsèques sont célébrées le mardi 10 juillet 1962 au milieu d'une affluence considérable où se trouvait représentée, toute l'agriculture tourangelle. Il est inhumé au cimetière La Salle de Tours. Georges Constant est resté célibataire.


Au service de l’agriculture de l’Indre-et-Loire.
Dès son arrivée, pour l’enquête décennale de 1929-1932, il rédige une monographie détaillée du département avec l’aide du géologue Georges Lecointre.
Ses origines bourguignonnes l’incitent à s’intéresser au secteur viticole. Dès 1931 il est le créateur de nouvelles caves coopératives et d’un chai collectif vers 1960. Il devient Secrétaire général de la Fédération des caves coopératives du Centre-Ouest. Il est le conseiller technique de l’Union viticole des propriétaires d’Indre-et-Loire et prend la rédaction de sa revue périodique la « Viticulture Tourangelle ». Georges Contant fait les rapports et la mise au point de la préparation de tous les décrets d’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.) du département.
Il est pendant de longues années attaché au Conseil d’administration de la Caisse régionale du Crédit Agricole. Il prend l’initiative de créer divers groupements de progrès agricoles, des zones témoins des C.E.T.A. (Centre d’Etude Technique Agricole).  Il est à l’origine de la création du Centre de gestion et de comptabilité agricole. Il est de droit, conseiller technique de la Chambre d’Agriculture. A la fondation de l’Office du Blé en 1936, il est le promoteur du silo coopératif.
Georges Constant développe l’enseignement agricole : Ecole d’Agriculture de Fondettes, Ecole ménagère de Chambray,  cours annexes d’agriculture aux collèges d’Amboise, Loches, Chinon et à l’Ecole Normale d’instituteurs. Il participe au développement du Laboratoire départemental d’analyses agricoles.
Ses hautes responsabilités ne l’empêchent pas d’aller « en tenue de campagne » conseiller les agriculteurs, se rendre compte des démonstrations et visiter les champs d’expérience.


Dans les années 50, le personnel de la Direction des Services Agricoles situé à Tours (14 rue Etienne Pallu) est constitué de : CONSTANT Georges (Ingénieur en chef, directeur), trois ingénieurs (Pierre MESTAT, Raymond MÉRILLON, Adolphe FATOUX), Pierre ROBIN (directeur de l’Ecole d’agriculture de Fondettes) et de 3 ou 4 sténodactylos.
Georges Constant obtient la Croix de Chevalier du Mérite Agricole en 1931.

 

Travaux.
CONSTANT Georges, L'agriculture du département d'Indre-et-Loire, Tours, office régional agricole du Centre et de l'Indre-et-Loire, 1933, 288 p.

CONSTANT Georges, MERCIER Henri, Conseils pratiques aux agriculteurs, La culture, la Vigne & le vin, le Bétail, la Culture fruitière, l’Association en agriculture, Imp.  Arrault et Cie, Tours, 1933, 102 p.

CONSTANT Georges, Lettre ouverte à nos parlementaires, prix du lait, orages, grêle, tornades continuent leurs ravages dans la région, Assurances agricoles, campagne pour le pain. L’Action Agricole de Touraine. n° 173, 23 juin 1950.
CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, Deux années d’essais démonstratifs en Touraine Campagnes agricoles 1951-52 et 1952-53, Ministère de l’agriculture. Direction des Services agricoles d’Indre-et-Loire. Imprimerie Centrale de Touraine 10, rue de Metz et 56, rue de Boisdenier Tours, 1954, 60 pages.
CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, Manuel de l’enseignement ménager agricole à l’usage des élèves des cours post scolaires ménagers agricoles et des cours par correspondance. Tours, Imp. centrale de Touraine, 1954, 460 p.
CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, La Ferme et le foyer, publié par la Direction des services agricoles d’Indre-et-Loire, Imp. centrale de Touraine, 1954.
CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, Manuel complet de l’agriculteur moderne. Terre de Touraine, 2e édition, Tours, Direction des services agricoles d’Indre-et-Loire, 1955, 508 p

1929

La Terre Tourangelle, 2 janvier 1930. p. 2

LA SUCCESSION DE M. J.B. MARTIN
Monsieur Georges CONSTANT
DIRECTEUR 
des Services Agricoles d'Indre-et-Loire. 

M. J. B. Martin après le rôle considérable qu'il a joué, de nombreuses années en Touraine, comme Professeur d'Agriculture, puis comme Directeur des Services Agricoles, a pris sa retraite comme chacun sait le 1er septembre 1929.
Il a  été décidé qu'en fin d'année, à l'époque propice aux réunions et aux fêtes, au cours d'une fête agricole, les agriculteurs tourangeaux viendraient apporter à M. J. B. Martin une nouvelle preuve d'affection et de reconnaissance, et un banquet grandiose devait marquer le terme d'une carrière administrative exceptionnelle. 
M. J. B. Martin pressenti, refusa catégoriquement cette manifestation. C'est le premier plaisir qu'il refuse à ses amis. Tous les agriculteurs regrettent cet entêtement de modestie. 
À l'occasion de cette manifestation, nous nous proposons de présenter aux lecteurs de La Terre Tourangelle, son successeur. 
Georges Constant qui succède à M. Martin, est né le 22 octobre 1899, à Autun, fils et petit-fils de vignerons des environs de Beaune, c'est donc un Bourguignon et un tout jeune Directeur des Services Agricoles. Bachelier es-sciences, ancien élève de l'Institut National Agronomique de 1919 à 1921, dont il fut un brillant étudiant, il y obtint à la sortie le no 3, il fit des stages agricoles en Champagne, puis à l'École de Viticulture de Montpellier. 
Après avoir été adjoint à la Direction des Services Agricoles de l'Aisne, un devint professeur d'agriculture à Beaune. 
Il eut donc l'occasion d'étudier au mieux l'agriculture générale et la viticulture. M. Georges Constant, entre autres travaux spéciaux s'est occupé de la sélection de la pomme de terre dans le Morvan, et de la lutte contre le Cochylis et l'Eudémis.
Depuis sa sortie de l'Agro, M. Constant a fait des études supérieures de botanique et de géologie près la Faculté des Sciences de Dijon.
Fort d'un bagage scientifique aussi important, entraîné par des études pratiques variées, M. Georges Constant est bien placé pour aborder les lourdes fonctions que le Gouvernement vient de lui confier à la suite de son succès au concours pour la Direction des Services Agricoles Départementaux. 
Nous sommes persuadés qu'à la valeur scientifique et pratique, le nouveau Directeur saura joindre les belles qualités accueil, dévouement, initiative, et que comme lui il trouvera bientôt en chaque tourangeau, un ami.
J. le R.
 

1962

L'action agricole de Touraine, hebdomadaire rural, 19e année, n° 820, Vendredi 13 juillet 1962.

"M. Georges CONSTANT est mort
C'est avec un grande émotion que les agriculteurs du département ont appris la mort brutale de M. Constant, ingénieur en chef, directeur des Services Agricoles d'Indre-et-Loire.
Bien que M. Constant n'apportait plus sa collaboration à l'Action Agricole et manifestait une certaine réticence envers le syndicalisme agricole, les cultivateurs de notre département avaient, depuis longtemps, apprécié ses capacités ; ses conseils étaient écoutés et mis en pratique.
Partisan de l'organisation de la profession dans laquelle, selon sa propre expression, il voyait un moyen d'émanciper les agriculteurs, il a jusqu'à sa dernière heure, apporté tout son appui à la création de nombreuses coopératives et c'est, par une coïncidence tragique, à l'issue de l'assemblée constitutive de la S.I.C.A.-Viande, au cours de laquelle il avait pris la parole pour la dernière fois, qu'un mal brutal et inexorable, l'a frappé.
Ses obsèques ont été célébrés le mardi 10 juillet au milieu d'une affluence considérable où se trouvait représentée, toute l'agriculture tourangelle.
A l'issue de la cérémonie religieuse, des discours ont été prononcés, d'abord par M. Jollit, parlant au nom de toutes les organisations agricoles et du Conseil Général. Ensuite, M. Larchevêque, ingénieur général, a parlé au nom du Ministère de l'Agriculture et a retracé la carrière du disparu.
Nous espérons publier, dans un prochain numéro, le texte de ces discours.
L'Action agricole mesurant la perte que sa disparition représente pour l'Agriculture, apporte à sa famille, l'expression de ses condoléances attristés."
A. PENEAU

1962
 
Nouvelle République Lundi 9 juillet 1962
Page 1. Georges CONSTANT Ingénieur en chef directeur des Services agricoles d’Indre-et-Loire et collaborateur de la « N.R. » EST MORT. 

Page 2.
Notre collaborateur Georges Constant est mort.
« La Nouvelle République » vient de perdre un collaborateur éminent et un excellent ami. Depuis de longues années Georges Constant mettait au service de nos lecteurs ses vastes connaissances techniques que son esprit clair savait utilement exprimer. Une mort brutale l’a frappé le jour même où, dans notre page agricole paraissait son dernier article.
Sa disparition sera particulièrement ressentie parmi les gens de la terre qu’il comprenait et dont il se faisait comprendre. Sa jeunesse avait connu les difficultés des humbles et lorsqu’il put les aider à les surmonter, c’est autant par conviction que par devoir qu’il conseilla l’union, l’organisation et la coopération à ceux dont il était devenu le conseiller et le guide.
La personnalité de Georges Contant, débordant le cadre des milieux agricoles avait fait de lui une figure tourangelle et lui avait valu sympathie et estime. Sa silhouette bourrue traduisait une forme de timidité, contrastait avec son regard aigu et son esprit toujours en éveil. On découvrait facilement sa vive intelligence mais il lui fallait franchir un certain seuil pour donner libre cours à une érudition éclectique et à une ironie pleine de finesse qui faisaient de lui un causeur charmant.
Il avait aussi une qualité qu’on voit parfois comme un défaut : le caractère. Il en a montré dans ses fonctions ne cédant jamais à la facilité ni à l’injustice. Sous l’occupation son refus de plier l’échine l’obligea à quitter Tours, sanction qui lui évita sans doute le pire…
A la famille de Georges Constant, à qui me liait une vieille amitié, je veux exprimer au nom de « La Nouvelle République » et au mien, les condoléances les plus sincères  et notre vive sympathie.
JEAN MEUNIER.
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TRENTE ANS D’ACTION A LA DIRECTION DES SERVICES AGRICOLES
Bourguignon, il naquit le 22 octobre 1899, Tourangeau, il vécut, heureux d’être avec les agriculteurs. Il est mort à leurs côtés, en plein labeur.
Il détestait le snobisme sous toutes ses formes. Sa rudesse d’humour fut célèbre, son réalisme autant.
A deux pas de son bureau, dans l’immeuble des Services Administratifs d’Agriculture, samedi, lors de la réunion constitutive de la « S.I.C.A. Viande » , devant la foule compacte assemblée, il prononçait sa dernière allocution, un propos à bâtons rompus, car il était adversaire des discours. Il évoquait les difficultés que cet organisme neuf allait rencontrer : Napoléon a dit : « impossible n’est pas français, reste à savoir si c’est tourangeau, alors que les tâches qui vous attendent sont seulement difficiles ». Et M. Georges Constant de conclure, salué d’une unanime ovation : « J’applaudirai au succès de votre société, il dépend de vous désormais et de vos collègues… »
Le conseiller technique éminent de l’agriculture tourangelle ayant mis sur ses rails ce dernier train, décédait trois heures plus tard.
De sa famille bourguignonne, en cette région célèbre de Gamay, M. Georges Constant avait appris, tout jeune, que l’agriculture s’enseigne dans les cours et s’apprend sur le tas.
Il fut toute sa vie fidèle à ces principes. Devenu par son travail et son intelligence le conseiller technique de l’agriculture du département, il allait, en « tenue de campagne » - selon sa propre expression – se rendre compte des démonstrations, visiter les champs d’expérience. Silhouette bien connue, campé sur sa canne siège, coiffé de son petit chapeau clair, il commençait sans chercher à plaire. Et c’est là qu’il savait plaire.
Autun l’avait vu passer sa jeunesse. Ses études secondaires accomplies, il entrait à l’Institut National Agronomique en 1919 pour en sortir professeur d’agriculture en 1921.
Son premier poste fut celui chargé de cours à la dernière ferme-école existant encore à Royat (Ariège). Peu après, il devint professeur à l’Ecole d’Agriculture de la D.S.A. de l’Aisne, puis, en, 1926, à l’Ecole de Wagnonville près de Douai.
La chance administrative voulut alors qu’il retournât vers les vignobles de sa naissance, à Beaune, professeur à l’Ecole d’Agriculture et de Viticulture. Il y connut élève, quelques jeunes tourangeaux parmi lesquels M. Dumoulin, devenu conseiller général de Bléré et M. Daluzeau, viticulteur à Véretz.
A ce moment, l’Indre-et-Loire perdait son second directeur des Services Agricoles, M. J.-B. Martin qui occupait ce poste depuis 26 ans, prenait sa retraite, mais continuait avec acharnement à servir l’agriculture. Cette succession, derrière M. J.-B. Martin était lourde. M. G. Constant l’assuma avec honneur et cela durant 33 ans, puisqu’il fut promu à Tours, ingénieur en chef, directeur des Services agricoles en 1929.
Il ne quitta notre département que durant la guerre où son attitude française face à l’occupant le fit muter d’office à Clermont-Ferrand. La Libération le rendit à la Touraine.
La coopérative vinicole de Francueil née en 1927, d’autres dans la vallée du Cher se constituaient. M. G. Constant en devint le conseiller le plus écouté. La viticulture tourangelle lui demeura si chère que la dernière des réalisations viticoles : le chai collectif, lui doit aussi beaucoup.
Samedi dernier, M. G. Constant participait également à un comité d’escompte de la Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel, il était aux côtés de son vieil ami le président Jollit.
Car M. Constant était pour les agriculteurs plus qu’un fonctionnaire ou un conseiller. Ils le considéraient comme un des leurs, que ce soit au sein de la « Mutualité 1900 » ou sur la plan de la coopération, il savait toujours trouver la forme heureuse aboutissant aux réussites.
A la fondation de l’Office du Blé en 1936, il était naturellement devenu le promoteur du silo coopératif, cependant que l’amitié grandissante des viticulteurs l’amenait à accepter le poste de secrétaire général de la Fédération des Caves Coopératives du Centre-Ouest. Il y préparait d’ailleurs le prochain congrès, prévu le 28 juillet à Saint-Cyr-sur-Loire.
Faut-il redire que ses connaissances et sa simplicité le suivaient, lui permettant lors des plus diverses réunion, de se mettre à la portée de ses auditeurs, sachant se tenir parfaitement au courant de l’évolution afin de pouvoir informer et former.
Fédération des Associations viticoles, Foire de Tours, Comices, Fédération des Syndicats Pomologiques, laiteries coopératives, contrôle laitier, Centre d’Insémination artificielle, bénéficiaient de ses conseils, de son dynamisme.
Il était de droit le conseiller technique de la Chambre d’Agriculture, il le fut aussi de tout son cœur. Pour lui, ce qui permettait de développer la vulgarisation et le progrès, formait l’essentiel de sa mission.
En Touraine, il avait commencé son œuvre avec un adjoint et une secrétaire. Les agriculteurs réclamant sans cesse plus de conseils, les Services agricoles s’étoffèrent. M. Georges Constant ne se passionnait pas toujours pour les tâches administratives, leur préférant l’enseignement et la vulgarisation, bref le contact direct avec le monde agricole.
Ce qu’il fit à une certaine époque pour les cours annexes d’agriculture des collèges d’Amboise, Loches, Chinon, de l’Ecole Normale et des cours d’arboriculture et du verger départemental de St-Symphorien il le développa en faveur de l’Ecole d’Agriculture de Fondettes, devenue d’ailleurs collège.
Plus récemment même, l’Ecole ménagère de Chambray – en construction -  porte sa marque, tout comme le laboratoire départemental d’analyses qui eut son total concours. Le Conseil général ne manqua jamais d’épauler ou de promouvoir ces réalisations préconisées par le directeur des Services Agricoles d’Indre-et-Loire.
M. Georges Constant assurait en outre la coordination et l’orientation des cours postscolaires agricoles pour l’ensemble du département.
Il encouragea et prit même l’initiative de créer divers groupements de progrès agricoles, des zones témoins des C.E.T.A.
Il fut à l’origine de la création du Centre de gestion et de comptabilité agricole, remis ensuite à la Chambre d’Agriculture, car il considérait que les problèmes économiques doivent avoir autant d’importance que les problèmes techniques. Sa mort brutale a consterné son équipe de la Direction des Services agricoles  et peinera tous ses collègues ses supérieurs ses amis innombrables.
M. Georges Constant était diplômé d’Etudes supérieures d’Agriculture Appliquée, diplômé d’aptitude à l’Enseignement agricole, certifié d’Etudes Supérieures de Botanique à l’Université de Dijon prix Viallard de l’Académie d’Agriculture, officier d’Académie, officier du Mérite Agricole et chevalier de la Légion d’honneur.
Erudit bibliophile possédant une des plus importantes bibliothèques privées de Tours, discophile à tel point que mourant il voulait écouter une œuvre aimée, collectionneur, ses qualités et son érudition réapparaissaient au travers de ses articles Il Collaborait à de très nombreux journaux et publications agricoles viticoles et économiques.
Lors de son arrivée en Touraine, vers 1930, il établit par son travail considérable une monographie agricole sur le département qu’il mettait à jour en 1952. Depuis de nombreuses années, il tenait dans les colonnes de la « Nouvelle République" une chronique où il dispensait aux agriculteurs de judicieux conseils.
Ave MM. Mercier son collègue d’Orléans, Mestat, Mérillon, Fatoux, ses ingénieurs de Tours, M. Georges Constant publia diverses brochures de vulgarisation parmi lesquelles « Terre de Touraine ».
Elle le reprend, lui qui fut un des meilleurs laboureurs de sa pensée, de son travail.
HOMMAGES DE PERSONNALITÉS DU MONDE AGRICOLE
M. JOLLIT, PRÉSIDENT DE LA CAISSE RÉGIONALE DE CRÉDIT AGRICOLE.
« Le deuil qui atteint l’agriculture tourangelle est profondément ressenti au sein du Crédit Agricole mutuel d’Indre-et-Loire.
« Attaché au Conseil d’administration de la Caisse régionale depuis de longues années ; M. Constant était un conseiller éprouvé, réfléchi, apportant à l’examen de nos nombreuses questions la subtilité d’un esprit cultivé, éclairé.
« Il était très attaché à notre institution car il était un apôtre de la coopération et de la mutualité. Il savait l’importance du crédit dans l’agriculture moderne, sans négliger pour autant la rentabilité de ce crédit. Chaque année, nos assemblées générales rassemblent dans chaque canton un nombre important de nos sociétaires.
« Il en profitait pour établir une liaison étroite avec les cultivateurs tourangeaux.
« Il leur apportait les renseignements les plus précieux, traitant avec sa grande érudition, sa faconde, son humour, de nombreux sujets. Les applaudissements qui soulignent ses interventions témoignent de tout l’intérêt de ses causeries. Samedi, il prenait, comme chaque année une part active à nos débats.
« Sa mort vint interrompre une carrière de dévouement. C’est une grande figure agricole qui s’éteint. »
M. SAUMET, INGÉNIEUR EN CHEF DU GÉNIE RURAL.
« M. Constant, ingénieur agronome, originaire du Morvan, Tourangeau depuis de longues années, grand chef de service de l’Agriculture, nous quitte brutalement ; il a été frappé samedi après-midi, travaillant avec les agriculteurs de Touraine, réunis au Contre de l’agriculture, les exhortant, encore une fois, comme il l’avait fait si souvent, à l’exemple de son vénéré prédécesseur, J.-B. Marti, à s’unir pour une tâche constructive.
« A la direction des Services agricoles, il était le chef aimé d’une équipe d’élite. Avec ses collègues des autres services de l’agriculture, nombreuses étaient les réunions pour étudier ensemble, à fond, les problèmes nouveaux, si nombreux maintenant et décider en commun de la meilleure direction à prendre. Sa culture encyclopédique, son humanisme dans la tradition de Rabelais, issu de l’Antique Augustodunum peut-être, son esprit net, vif et gai y aidaient beaucoup.
« En tout cela avec beaucoup de cordialité, en toute simplicité gaiement, sans ménager sa peine bien sûr, avec beaucoup d’amitié de sensibilité de tout cœur. »
M. ROBERT AMIRAULT PRÉSIDENT DE LA F.A.V.
« Peu après son arrivée en Touraine, et ayant effectué un voyage d’études en Bourgogne, Georges Constant fut le créateur en 1931 de nouvelles caves coopératives en Touraine, Francueil et Bléré ayant été fondées en, 1925. Les dernières créées furent Vouvray et Montlouis. Sa dernière réalisation devait être le chai collectif actuellement en construction.
« Conseiller technique de l’Union viticole des propriétaires d’Indre-et-Loire, il prend la rédaction de sa revue périodique la « Viticulture Tourangelle ». Ses articles techniques étaient d’une clarté rare et son style facile était apprécié par nos vignerons tourangeaux.
« Son verbe vif et gai était toujours très écouté. M. Contant fit les rapports et la mise au point de la préparation de tous nos décrets d’appellation d’origine contrôlée du département.
« Sa mort rapide a semé la consternation dans nos milieux agricoles et viticoles où, depuis plus de trente années, il se consacrait avec un dévouement continuel.
« M. Constant s’est donné à cette Touraine. En bon Bourguignon il était consacré vrai Tourangeau. Sa disparition va créer un très grand vide dans toutes nos organisations agricoles.
"M. Constant était un animateur et le précieux conseil à notre C.G.V.C.O. et à notre F.A.V. d’Indre-et-Loire, Secrétaire général de la Fédération des caves coopératives du Centre-Ouest, il était un ardent partisan et défenseur de cette culture artisanale et familiale si active dans notre région.
« 1962 a été l’apothéose de sa carrière en organisant deux grandes journées d’études de tous les directeurs des Services agricoles de France qui ont été si réussies et il y a à peine vingt jours, l’organisation et la pleine réussite du congrès national de la viticulture française et a été pour tous une grande joie et un triomphe. Depuis ce congrès, trois figures toutes dévouées à la cause viticoles ont disparu : Labbé (Loir-et-Cher), Garnier, fondateur de notre groupement régional et Constant. Rendons hommage à leur mémoire. »
1962
 
Cimetière La Salle à Tours, carré n°5, tombe n° 98
Georges CONSTANT
1899-1962
Directeur des Services agricoles d'Indre-et-Loire
1929-1962
CONSTANT Georges (1899-1962)

Publié dans Personnage, Agronomes

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