Société d’agriculture de la Généralité de Tours (1761-1793)

Publié le par histoire-agriculture-touraine

1761

ARREST DU CONSEIL D'ÉTAT DU ROI,

qui ordonne l'établissement d'une Société d'Agriculture dans la généralité de Tours.

Du 24 Février 1761

Extrait des Registres du Conseil d'État.

LE ROI étant informé que plusieurs de ses sujets, zélés pour le bien public, se portaient avec autant d'empressement  que l'intelligence à l'amélioration de l'Agriculture dans son royaume ; et que dans la vue d'encourages les cultivateurs par leur exemple, à défricher les terres incultes, à acquérir de nouveaux genres de culture, à perfectionner les différentes méthodes de cultiver les terres actuellement en valeur, ils se seraient proposés d'établir, sous la protection de Sa Majesté, des Sociétés d'Agriculture dont les membres éclairés par une pratique constante, se communiqueraient leurs observations et en donneraient connaissance au public par leurs expériences ; que nommément dans la généralité de Tours un nombre de personnes possédant ou cultivant des terres dans les provinces de Touraine, d'Anjou et du Maine, distingués dans leur état, et occupés d'augmenter la culture des terres dans ces provinces, n'attendaient que la permission de Sa Majesté pour se former en Société, et travailler de concert à cet objet : Et Sa Majesté s'étant fait rendre compte du plan qui lui a été proposé pour l'établissement de ladite Société, des occupations auxquelles elle doit se livrer, et des personnes qui doivent la composer. Vu l'avis du sieur Intendant [Lescalopier] de la généralité de Tours, sur l'utilité et la convenance de cet établissement : Ouï le rapport du sieur Bertin, Conseiller ordinaire au Conseil royal, Contrôleur général des finances ; SA MAJESTE ÉTANT EN SON CONSEIL, a ordonné et ordonne ce qui suit :

ARTICLE PREMIER.

Il sera établi dans la généralité de Tours, une Société qui fera son unique occupation de l'Agriculture et de tout ce qui a rapport, sans qu'elle puisse prendre connaissance d'aucune autre matière ; elle sera composée de trois Bureaux, dont l'un tiendra ses séance à Tours, l'autre à Angers, et le troisième au Mans ; voulant néanmoins Sa Majesté que tous les Membres de ladite Société ne composent qu'un seul corps, et aient séance et voix délibérative dans chacun des dits Bureaux, lorsqu'il se trouveront dans chacun des dits trois bureaux, lorsqu'ils se trouveront dans le lieu de leur établissement. Chacun des dits trois Bureaux sera composé de vingt personnes, comprises dans la liste annexée à la minute du présent arrêt ; et aura le sieur Intendant et Commissaire départi dans la généralité de Tours, séance et voix délibérative, comme Commissaire du Roi, dans toutes lesdites assemblées.

II.

Les assemblées ordinaires de chaque Bureau se tiendront une fois chaque semaine, dans le lieu de la même ville et au jour qui sera convenu ; pourront à cet effet lesdits membres prendre pour la police intérieure, le lieu et le jour desdites assemblées, et pour l'élection des membres, telle délibération qu'ils aviseront bon être.

III.

LES délibérations qui seront prises par la Société sur le fait de l'Agriculture, et tous les Mémoires qui y seront relatifs, seront adressés au sieur Contrôleur général des finances, pour, que le compte qui en sera par lui rendu à Sa Majesté, être par Elle pourvu ce qu'il appartiendra. FAIT au Conseil d'Etat du Roi, Sa Majesté y étant, tenu à Versailles le vingt-quatre février mil sept cent soixante-un.

Signé PHELYPEAUX.

Ensuit la Liste des personnes qui composent la Société d'Agriculture de la généralité de Tours.

 

PROVINCE DE TOURAINE. BUREAU DE TOURS

Membres de la Société pour ce Bureau.

M. l'Abbé d'ABZAC, Doyen du Chapitre, et Vicaire général de l'archevêché de Tours.

M. l'Abbé DAVID, Chanoine de Saint-Pierre à Tours.

M. l'Abbé DU BOUCHET, Chanoine de Saint-Martin à Tours.

M. PATAS, Chanoine régulier de St-Côme à Tours.

Dom DE SAGEON, Cellérier de l'abbaye de Marmoutier.

Dom LECLERC, religieux Feuillant, Professeur de Mathématiques à Tours.

M. le Marquis DE BEAUMONT-LA-RONCE.

M. DE LA FALLUÈRE.

M. le marquis D'EFFIAT.

M. D'ESPICTIÈRES, Maréchal de camps & armées du Roi, Inspecteur général du corps d'Artillerie.

M. DE VOGLIE, Ingénieur en chef de la généralité de Tours.

M. AUBRY, Président des Trésoriers de France à Tours.

M. DE RAVENELLE.

M. PREUILLY, Président honoraire au Présidial de Tours.

M. RESTRU, Conseiller-Assesseur au Présidial de Tours.

M. BURDIN, Receveur général des Fermes du Roi à Tours.

M. AUBRY, Inspecteur des Pépinières royales, & des Manufactures de la généralité de Tours.

M. DUVERGÉ, Docteur en Médecine.

M. MAUPOIN.

M. VERRIER, Négociant, Secrétaire perpétuel de la Société pour le bureau de Tours.

 

PROVINCE D'ANJOU. BUREAU D'ANGERS.

Membres de la Société pour ce Bureau.

M. l'Abbé de MONTECLER, Doyen du Chapitre & Vicaire général de l'évêché d'Angers.

M. l'Abbé RANGEARD, Prieur-Curé de St-Aignan à Angers.

M. l'Abbé COTELLE, Doyen de l'Eglise royale de St-Martin à Angers.

M. CORNU, Prieur de l'abbaye de Meslinais, Congrégation de Ste-Geneviève.

Dom LECLERC DU BUFFON, Prieur de l'abbaye de Loroux ; Ordre de Cîteaux.

Dom CHAUVEAU, Procureur de l'abbaye de St-Aubin.

M. DE LA SORINIÈRE.

M. LANDRY DE VAUXLANDRY.

M. DE NEUFVILLE.

M. DES LA BERARDIÈRE.

M. DE PARNAY, Lieutenant général du Présidial de la Flèche.

M. le Marquis DE TURBILLY.

M. PAYS DUVAU, Président du Présidial d'Angers.

M. DE LA GUERCHE, Conseiller honoraire au Présidial d'Angers.

M. PREVOST, Avocat du Roi au Présidial d'Angers.

M. BASTIER, Sous-ingénieur des ponts & chaussées de la généralité de Tours.

M. POUPERON DE TILLY, Entrepreneur & Directeur des Mines à charbon du bas Anjou.

M. SASTRE, Négociant, Entrepreneur des carrières d'ardoise d'Angers.

M. MERVEILLEUX, Professeur de Droit en l'Université d'Angers.

M. DU BOYS, Professeur de Droit en l'Université d'Angers, Secrétaire perpétuel de la Société pour le Bureau d'Angers.

PROVINCE DU MAINE. BUREAU DU MANS.

Membres de la Société pour ce bureau.

M. l'Abbé BLIN, Chanoine & Archidiacre de l'Eglise du Mans.

M. l'Abbé BUCQUET, Chanoine & Archidiacre de l'Eglise du Mans.

M. l'Abbé DE LA BRIFFE, Chanoine de l'Eglise du Mans.

Dom JOLY, Prieur de l'abbaye de l'Épeau, Ordre de Cîteaux.

Dom GUILLOU, Cellérier & ancien Procureur de l'abbaye de St-Vincent.

M. PARIZZI, Lazariste, Procureur du Séminaire de Coesfort, au Mans.

M. le Comte DE MAILLE-LA-TOUR-LANDRY.

M. DE FONTENAY DE MONTREUIL.

M. DE NEUFVY.

M. le Marquis DE COURCERIERES.

M. DE VAUSSAY.

M. DE LORCHÈRES, Lieutenant général au Présidial du Mans.

M. DE ROUILLON, Lieutenant criminel au Présidial du Mans.

M. DE BLANCHARDON, ancien Maître particulier des Eaux & Forêts.

M. LEPRINCE D'AMIGNÉ, Conseiller au Présidial du Mans.

M. FANAU DE LA TOUCHE, Ingénieur des ponts é chaussées au département du Mans.

M. PRUDHOMME DE LA BOUSSINIÈRE.

M. DESPORTES DE LINIÈRES, Maître des Forges.

M. DE COURTEILLE, Négociant.

M. DUVERGER, Négociant, Secrétaire perpétuel de la Société pour le bureau du Mans.

Signé PHELYPEAUX.

 

PROVINCE DE TOURAINE. BUREAU DE TOURS.

Liste des Associés

Nommés dans la séance du 24 décembre 1761

 

MM.

Le Duc de Choiseul, Ministre et Secrétaire d’État, et Gouverneur Général de Touraine.

Le Duc de Chevreuse, Seigneur de Luynes.

Bertin, Contrôleur Général des Finances.

Fleury (de), Archevêque à Tours.

Thenon (abbé), Chanoine de l’église Tours.

Champ de la Frillère (abbé du), Chanoine de Saint-Martin de Tours.

Frémentel (abbé du), Chanoine de Saint-Martin de Tours.

Chauveau (Dom), Procureur de l’Abbaye des Bénédictins de Cormery, près Tours.

Verneuil (marquis de), Grand Échanson de France.

Parent, premier Commis des Finances, et Député au Conseil Royal du Commerce.

Fontenailles (de), à Tours.

Motte-Baracé (de la), fils, au Château du Coudrai [Coudray], près Chinon.

Rochecot (de) l’aîné, à sa Terre de Rochecot, près Tours.

Bréquigny (de), de l’Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, à sa Terre de la Carte-Ballan, à la Carte [château de la Carte à Balan-Miré].

Saint-Martin (de), à Amboise.

Camp de Champchevrier (du), à la Terre de Champchevrier, près Tours.

Thion, curé de Saint-Avertin, près Tours.

Colluel, Ingénieur des Turcies et Levées, à Tours.

Lecreulx, Inspecteur des Ponts-et-Chassées, à Tours.

Le Febvre de la Borde, Négociant, à Tours.

Pellereau, Négociant, à Tours.

Noiré (de), Lieutenant général à Chinon.

Brûlé, à Loches.

Archambault du Verger, à Richelieu.

Mottet, à Richelieu.

Belle, père, Laboureur, à Neuvy [Neuvy-le-Roy], près Tours.

Oudin, Seigneur d’Avisai, près d’Amboise.

Harambure (d’), à Preuilly.

Piers de Fontenailles, Seigneur d’Épinay, près Ligueil.

Bailli, Avocat en Parlement à Loches.

Dubois, Curé de Druie [Druye], près Tours.

Source :

CHAUVIGNÉ Auguste, Notice historique sur la Société d’Agriculture Sciences et Belles-Lettres du département d’Indre-et-Loire, depuis sa fondation, Recueil du cent cinquantième anniversaire 1761-1911, Annales de la Société d’Agriculture Sciences et Belles-Lettres du département d’Indre-et-Loire, Tome XCI, Tours, 1911. [Bibliothèque municipale de Tours, cote FDV 182.

L’original est à la Bibliothèque municipale de la ville de Tours (salle-patrimoine) sous la cote Rés 5350

Mémoires de la Société d’agriculture de Tours pour l’année 1761

(titre de couverture manuscrit)

M. l’abbé Deshoussayes chanoine de Rouen, de l’académie de la même ville (manuscrit au verso de la couverture, suggérant la personne qui a rassemblé les trois publications ci-après sans un même volume)

TABLE DES MATIÈRES

Recueil des délibérations et des mémoires de la Société royale d’agriculture de la Généralité de Tours, pour l’année 1761.

À Tours chez F. Lambert, Impr. Du Roi, & de la Soc. R. d’Agri. De la Gén. De Tours. M. DCC. LXIII. [1763] avec approbation & privilège du Roi.

p. 3-12

Discours préliminaire.

p. 13-20

Arrest du Conseil d’Etat du Roi qui ordonne l’établissement d’une Société d’agriculture dans la Généralité de Tours. Du 24 février 1761.

p. 21-27

Règlement de la Société royale d’agriculture de la Généralité de Tours.

Première partie. Bureau de Tours.

p. 28-48

Précis historique des délibérations prises depuis le 9 avril jusqu’au 30 décembre 1761.

p. 48-50

Liste des associés de la Société royale d’agriculture de la Généralité de Tours, au bureau de Tours, 1761.

p. 51-57

Précis du mémoire sur la nature des terres & leur amélioration, lu à la séance du 16 avril 1761, par M. BURDIN.

p. 58-64

Extrait des mémoires de M. PELTEREAU [Pellereau, Négociant, à Tours] sur l’amélioration de nouës sèches ou prés hauts, l’utilité de diviser les terres en quatre parties, & les moyens de fertiliser les terres nouvellement marnées.

p. 65-71

Semoirs [réf. a Duhamel du Monceau]

p. 72-127

Analyse des terres de la province de Touraine, des différents engrais propres à les améliorer, & des semences convenables à chaque espèce de terre ; plus tableau ; par M. DUVERGÉ, docteur en médecine, membre du bureau de Tours.

p. 128

Copie de la lettre de M. BERTIN, Contrôleur général, à M. L’ESCALOPIER  du 18 septembre 1761.

p. 129

Lettre de M. L’ESCALOPIER, à MM. de la Société d’agriculture du bureau de Tours. (à Liancourt le 25 septembre 1761)

p. 130-132

Arrest du Conseil d’État du Roi, qui accorde des encouragements à ceux qui défrichent des terres. Du 16 août 1761. Extrait des registres du Conseil d’État.

p. 133-135

Arrest du Conseil d’État du Roi, qui exempte des droits d’insinuation, centième ou demi-centième de denier & droits de Francs-fiefs, les baux à ferme des biens-fonds qui seront à l’avenir passés au dessus de neuf années jusqu’à vingt-sept. Du 8 avril 1762. Extrait des registres du Conseil d’État.

p. 136

Lettre de M. le Contrôleur général [Bertin], à MM. de la Société d’agriculture du bureau de Tours.

 

Seconde partie. Bureau d’Angers.

p. 1-3

[Préambule]

p. 4-5

Liste de Messieurs du Bureau d’Angers

p. 6-9

Associés

p. 10-12

Objets d’agriculture, avec les noms de MM. du bureau d’Angers qui les ont choisis

p. 13-18

Mémoire sur la culture des décombres des carrières d’ardoises, par M. SARTRE.

p. 19-23

Examen des instructions sur l’utilité de l’usage des terres & cendres de houille de la Généralité se Soissons, communiqués à la Société royale d’Angers. Par M. POUPERON DE TILLY.

p. 24-68

Mémoire sur la culture du chanvre

 

Troisième partie. Bureau du Mans.

p. 1-2

Avertissement

p. 3-16

Précis des opérations de la Société.

p. 17-19

Résumé des observations de la Société

p. 20-42

Récapitulation. De plusieurs questions proposées dans le Bureau d’agriculture de la ville du Mans ; lesquelles il serait très intéressant d’approfondir & de résoudre, étant toutes très propres à ranimer l’agriculture dans la province du Maine.

p. 43-44

Tableau actuel des messieurs les membres de la Société du bureau au Mans, 1761 [ou 1762 ?].

p. 45-52

Liste des noms & demeures de MM. les 60 associés résidents dans la Province, suivant le HAUT & LE BAS MAINE, & son ordre de distribution en trente cantons, &le nom de MM. les correspondants.

p. 53-67

Corps des questions générales sur l’agriculture divisée en cinq branches principales.

p. 68-95

Mémoire sur la fécondité de la terre, par M. FROGER, curé de Mayet, associé. Quel en est le vrai principe ?

p. 96-107

Mémoire sur les moyens de se délivrer de la fougère, par M. DE MOZÉ, associé.

p. 108-112

Méthode pour faire périr radicalement les joncs, les roseaux & les plantes qui croissent dans les eaux & qui s’élèvent au-dessus de leur surface.

p. 113-119

Méthode simple & certaine pour préserver les bleds du charançon, & pour les conserver en quelque lieu & dans quelque exposition que ce soit, sans craindre qu’ils soient attaqués ; Tiré des Mémoires des expériences de M. DE MONTALEMBERT, Major de la ville & château d’Angoulême, Directeur de la Société royale d’agriculture de la Généralité de Limoges, au bureau d’Angoulême.

p. 120-130

Propriétés du bois & du fruit du marronnier d’Inde.

p. 131-139

Mémoire sur le préjudice que cause la chèvre à l’agriculture, à la population de l’homme & à celles des bestiaux. Extrait de l’Exposition des abus de détail qui se trouvent dans les cantons de Lucé & de Montfort, présenté par MM. DE FONTENAY, membre de la Société, & DES MAZIS, associé.

p. 140-153

Tréflière. Culture, usage & avantages du gros trèfle rouge, connu vulgairement sous le nom de Trèfle de Hollande, dans la province du Maine, avec les précautions nécessaires qu’il faut prendre dans l’usage qu’on en fait, pour prévenir & guérir la maladie que cette nourriture donnée en vert, occasionne en mangeant excessivement.

p. 154-169

Procédés divers pour prévenir la carie des bleds, & pour rendre le bled carié en état de servir de semence ; avec des réflexions & des observations sur la carie.

p. 170-174

Avantages que l’Arrêt du Conseil d’État du Roi du 16 août 1761 en faveur des défrichements, procure à la paroisse de Marigné, province du Maine, élection du Château-du-Loir.

p. 175-176

Méthode pour satisfaire à l’impatience qu’on a de se procurer promptement de beaux arbres, par le moyen des boutures de poirier & de pommier, qui peuvent produire des fruits dans la seconde ou la troisième année.

p. 177-178

Rapport des mesures du bled de Paris, à la mesure du Mans.

p. 179-181

Approbation.

Privilège du Roi.

p. 182

Registré sur le Registre XV. De la Chambre royale & syndicale des libraires & imprimeurs de Paris, etc.

Signé, VERRIER, Secrétaire perpétuel de la Société Royale d’Agriculture de la Généralité de Tours.

1762-1766

 

L'abbé Casimir Chevalier attribue à Jean-Baptiste de Voglie le Tableau de la province de Touraine , 1762-1766, administration, agriculture, industrie, commerce, impôts, publié pour la première fois d'après un manuscrit de la bibliothèque municipale de Tours (Tours 1863), commencé sous l'intendant Lescalopier et achevé sous l'intendant François Pierre du Cluzel

1763

DUVERGÉ J.-F., Précis sur l'éducation des vers à soie, à Tours, Chez Lambert, Impr. du Roi, & de la Société R. d'Agric. de la Gén. de Tours. MDCCLXIII (1763), 85 p.

Note manuscrite :
L'auteur de ce précis est M. Duvergé, Docteur en médecine, agrégé au collège de médecine de Tours, membre du bureau de la Société royale d'agriculture de la même ville.
Il est aussi l'auteur d'une analyse chimique des terres de la Province de Touraine. Imprimé à Tours chez le même Lambert en 1763

Extrait de la préface p. 3
M. L'ESCALOPIER, Intendant de la Généralité de Tours, persuadé de la nécessité d'éclairer cette branche économique de l'Agriculture & du Commerce, & convaincu du bien qu'elle peut procurer aux habitants des provinces confiées à ses soins, a cru devoir proposer à la Société d'Agriculture nouvellement établie à Tours, sous la protection de Sa Majesté, de former un Précis de ce qui a été écrit de plus intéressant sur l'Education du Vers à Soie, de le dégager de toute théorie, de n'indiquer que les pratiques faciles à portée de tous ceux qui cultivent ces insecte, & enfin, de faire distribuer gratuitement ce Précis à tous ceux qui désireront former quelque établissement dans ce genre. etc.

 

DUVERGÉ J.-F. , Analyse chimique des terres de la province de Touraine, des différents engrais propres à les améliorer, & des semences convenables à chaque espèce de terre. Mémoire lu à la Société Royale d'Agriculture du Bureau de Tours, par M. DUVERGE, Doct. en Médec. Aggrégé au Coll. des Médec. de Tours, Membre de ce bureau. A Tours, chez F. Lambert, Impr. du Roi & de la S. R. d'Agric. de la Génée. de Tours. 1763. 60 p. (Gallica)

 

1767

La Société et la doctrine physiocratique

 

Contrairement à la Société royale d'agriculture de la généralité d'Orléans qui adopta les idées physiocratiques et eut des disciples de Quesnay (fondateur) parmi ses membres, celle de la Généralité de Tours fut hostile à la physiocratie :

 

GRASLIN J.-J.-Louis, Essai analytique sur la richesse et sur l'impôt 1767 ; publié avec introduction et table analytique par A. DUBOIS, professeur d'économie politique et d'histoire des doctrines économiques à la faculté de droit de Poitiers. Lib. Paul Geuthner, Paris 1911. 215 p.

P. V-VI
L'origine de cet ouvrage paru pour la première fois à la fin de l'année 1767 et qui n'avait jamais été réédité depuis est bien connue. A l'instigation du président Turgot, intendant de la généralité de Limoges, la Société royale d'agriculture de Limoges institua en 1766 un prix de théorie économique subventionné par l'intendant lui-même. Le premier sujet mis au concours fut le suivant : Démontrer et apprécier l'effet de l'impôt indirect sur le revenu des propriétaires des biens-fonds.
Un programme explicatif fut rédigé, vraisemblablement par Turgot, imprimé et publié. Il supposait admise, comme vérité hors de doute, la théorie physiocratique sur l'incidence de l'impôt. […] Dix mémoires furent remis ; deux furent récompensés. L'un obtint le prix, il était dû à de Saint-Péravy qui avait fait siennes les idées des Physiocrates ; l'autre, qui les avait critiquées, n'obtint qu'une mention honorable. L'auteur de ce second Mémoire ne se fit pas connaître de la Société mais on sut bientôt dans le public que le second lauréat était Jean-Joseph-Louis Graslin, alors receveur général des fermes du roi à Nantes.
 

p. VIII
Il [Graslin] dédia son Essai à la Société royale d'agriculture de Tours dont il était membre depuis 1761 (Sourdeval 1862), et qui avait rejeté la "science nouvelle"


p. XXXIII-XXXVI
A messieurs de la Société royale d'agriculture de Tours
Messieurs,
Agréez l'hommage libre et désintéressé du compatriote qui partage avec vous le désir d'être utile à l'humanité. Le sujet de l'ouvrage que je vous présent n'est point étranger à votre institution. Vous connaissez les opinions que je combats ; vous les avez vu naître, et se répandre avec un succès dont vous seriez surpris, si vous pouviez ignorer que, souvent, les plus grandes absurdités ont obtenu des suffrages éclatants et presque universel. Avant Descartes, tout fléchissait sous fléchissait sous la tyrannie du péripatétisme [doctrine d'Aristote]. Ce philosophe immortel, l'honneur de notre Touraine, entreprit le premier de tirer la raison de cet asservissement honteux. Le flambeau de la philosophie naturelle, rallumé par ses mains, perça peu à peu le voile de l'erreur, et rétablit enfin la vérité dans ses droits.
Il serait affligeant pour l'humanité, Messieurs, que la philosophie politique n'eût pas le même sort ; et que de futiles hypothèses éteignissent sans retour les premiers rayons de la science, dont la connaissance influe souverainement sur la prospérité des Empires. Attentifs aux progrès de cette science importante, vous la voyez chanceler encore autour de son berceau, en attendant qu'une théorie solide et profonde vienne remplacer les idées systématiques qui la défigurent, et qui s'opposent à son accroissement.
Je me croirais heureux, si mes faibles efforts pouvaient du moins préparer cette révolution. J'ai appliqué aux matières économiques la méthode du Restaurateur de la Philosophie [Descartes], en n'établissant aucuns principes qu'après les avoir soumis à l'épreuve du doute et de l'expérience ; mais je n'ai pu qu'ébaucher le plan d'un édifice immense, qui demandait une main plus habile : il n'est donné qu'à des génies du premier ordre de s'élever à ces hauteurs, d'où l'esprit, en jetant les fondements d'une science, en aperçoit les limites, et embrasse, d'un coup d'œil, tout le détail des vérités qui lui appartiennent.
Comment, dans une science toute de faits, et bornée, par sa nature, à la recherche des rapports que les hommes ont entre eux, et avec les objets de leurs besoins, des suppositions gratuites ont-elles pu s'accréditer au point d'en imposer même à des Sociétés savantes ? Ce n'est point l'ascendant de la vérité qui leur a procuré ce succès, c'est l'attrait naturel de la science économique. Semblable à une flamme bienfaisante, dont la chaleur anime et vivifie tout ce qui se trouve inscrit dans la sphère d'activité, le patriotisme a excité dans les esprits une effervescence générale ; et, chacun brûlant du désir de s'initier à la connaissance des principes de cette science, on a pris les lueurs du crépuscule pour l'éclat du jour qu'elles annonçaient. Quand on marche dans les ténèbres, la moindre clarté peut faire illusion.
Pour donner du poids aux opinions modernes, on a cru qu'il suffisait de les étayer par des calculs : on s'est trompé. Les calculs ne sont que des raisonnements rendus sensibles par le moyen des signes sur lesquels on opère. Mais, comme les raisonnements les plus exacts ne concluent rien, s'ils ne sont appuyés sur des principes évidents, de même les calculs les plus justes ne prouvent qu'autant qu'ils sont les conséquences de quelque vérité déjà connue. Ainsi, calculer, en matière de science, ce n'est rien moins que combiner des signes abstraits, suivant une loi donnée ; c'est chercher, par une méthode abrégée, le résultat de principes analysés avec précision ; c'est comparer les rapports de quantité qui sont dans les choses ; rapports que le calcul suppose, mais qu'il ne produit pas.
Des réflexions aussi simples devaient-elles échapper à nos calculateurs politiques ? S'ils les eussent connues, ils n'auraient pas prodigué au Tableau économique une admiration servile et exclusive ; et le commentateur [Quesnay ?] de cette formule, qu'on appelle un des chefs-d’œuvre de l'esprit humain, ne se serait pas écrié : Homme de tout culte et de tout sens, la loi physique de la nature vous est développée ; il ne sera plus temps d'en alléguer l'ignorance, le crime par essence vous est désigné.
Malgré cet anathème solennel, je n'ai pas cru devoir admettre la nouvelle doctrine [physiocratique] sans examen ; et j'ai osé, en suivant les traces de l'erreur jusqu'à son origine, mettre à découvert les racines de ce nouvel arbre de vie. Peu à peu le temps les desséchera ; le souffle de la vérité dissipera sans retour ce prestige du moment ; et les plus grands sectateurs des opinions récentes, que trop d'enthousiasme a égarés, en deviendront eux-mêmes les plus zélés adversaires.
Pour vous, Messieurs, que ces opinions n'ont pu séduire, et qui n'avez vu dans la rapidité de leur progrès, qu'une épidémie dont vous avez su vous préserver, vous ne trouverez dans cet ouvrage que l'exposition de vos sentiments. Eloigné de vous [Graslin, natif Tours, habite Nantes ; est-il membre de la Société d'agriculture de la Généralité de Tours ?], et privé de vos conseils, j'ai senti combien ce secours manquait à mon travail. Il ne manque pas moins à mon cœur de vivre avec vous au sein de notre commune patrie, et d'y jouir de la douceur de votre commerce.


Molliter austerum studio fallente laborem. [Montaigne]


Je suis avec respect,
Messieurs,
Votre très humble et très obéissant serviteur *** [GRASLIN Jean-Joseph-Louis]
 

 

1790

Annales de la Société d'agriculture des sciences, d'arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire. Tome XXII. 1842


Séance publique du 27 août 1842
Discours du Secrétaire perpétuel [M. Seytre (secrétaire adjoint)]
Messieurs,

extrait p. 191 :
Mais la Société royale d'Agriculture de Touraine touche à sa fin. La dernière séance que je trouve dans le registre des procès-verbaux est à la date du 20 décembre 1790. M. de Montrocher clot la série des Directeurs, et M. Lecour celle des Secrétaires perpétuels.

1793

Annales de la Société d'agriculture des sciences, d'arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire. Tome XXII. 1842

Séance publique du 27 août 1842
Discours du Secrétaire perpétuel [M. Seytre (secrétaire adjoint)]
Messieurs,

Extrait p. 192-194

Aussi, éprouvai-je du plaisir à vous signaler un rapport bien rédigé, sur l'établissement d'une Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres d'Indre-et-Loire, fait au conseil général le 6 février de la sanglante année de 1793, par le citoyen Veau-Delaunay [VEAU-DELAUNAY Pierre Louis Athanase 1751-1814, politicien et enseignant des sciences, DST p. 393-394 ; Chroniques tourangelles n° 28].
Si nous en retranchons quelques phrases dont la facture ampoulée tient à la trop subite transformation sociales, nous y puiserons d'excellentes vues. L'auteur y trace un vaste plan d'organisation de la Société, qu'il développe en homme habile, qui a goûté les charmes de l'étude et sait apprécier le bienfait des sciences. Il propose de diviser cette Société en douze comités, dont les principaux seront les comités d'agriculture, d'histoire naturelle, des arts et métiers, d'histoire et antiquités. Il n'oublie pas un comité dramatique, lyrique et chorétechnique.
Il appelle dans ce nouvel Athénée tousles citoyens qui peuvent concourir à éclairer les hommes et à illustrer leur pays Il veut qu'on y admette les femmes, "car, dit-il, c'est dans le sexe des grâces que les Grecs ont adoré les muses ; et Minerve, qui présidait aux arts, à la sagesse et aux combats, fut la divinité d'Athènes."
Mais il en éloigne impitoyablement "les hommes superficiels et présomptueux, qui croyant avoir tous les talents, ne sont pas au niveau d'un seul art, et qui ne s'estiment indistinctement capables de tout, parce qu'ils ne sont spécialement capables de rien."
Le conseil général adopta toutes les vues du citoyen rapporteur ; mais le temps n'était pas encore venu de voir féconder cette semence précieuse. La place publique retentit longtemps encore des cris de sédition, et les douces études se réfugièrent au sein ignoré du foyer domestique. Vainement voulut-on essayer de nouveau de faire tomber sur cette terre desséchée par la tempête des mauvais jours, quelques gouttes d'une rosée salutaire ; le ciel était d'airain, et les peuples, frappés de vertige, attendaient dans l'égarement et la peur. Cinq ans s'écoulèrent jusqu'au moment où un petit nombre d'amis des arts, de la raison et du goût, justement effrayés du triomphe de l'ignorance, formèrent la Société des Sciences Arts et Belles-Lettres de Tours, autorisée par l'administration centrale le 3 pluviôse an VI [22 janvier 1798]. Le citoyen Chalmel fut nommé Président et le citoyen Veau-Delaunay, Secrétaire.

BOURDE André J., Agronomie et agronomes en France au XVIIIe siècle. 3 tomes. SEVPEN, 1967, 1730 p. BSAST cote B191 1-3

Extraits : Chapitre Sociétés d'agriculture


Bertin rencontre beaucoup de réticences de la part des intendants pour former les sociétés. 
Les intendants choisissent les membres suivant leur intérêt pour améliorer l'agriculture. 


p. 1113 "Toutes objections fort solides dira-t-on parfois de la mauvaise volonté. Mais la décision était formelle et les intendants se mirent à l'œuvre avec des succès divers"


p. 1114 "L'Escalopier pressé par Turbilly forme la Société de Tours dès 16 octobre 1760."


p. 1116 "Nous verrons ce qu'il faut penser du travail des sociétés quand on l'envisage dans son ensemble de 1762 à 1793. Mais dans l'immédiat Bertin pouvait être satisfait d'une création qui semblait remuer l'indifférence pour les choses de l'agriculture et offrir quelques résultats tangibles. Jusqu'en 1763 le système des sociétés fut encore incomplet et son fonctionnement pas toujours harmonieux. Mais les problèmes débattus par les membres ne manquèrent pas d'intérêt "


p. 1119 "Les listes officielles qui donnent la composition des sociétés ne doivent pas faire illusion. Souvent l'intendant a formé la Société comme il a pu, en se servant de la flatterie ou en faisant pression sur les bonnes volontés hésitantes".


p. 1119. "Intéressante à noter est l'idée initiale qui préside à l'établissement de la Société de Tours. Ici les membres seraient choisis dans les trois ordres de l'État, en nombre égal (6) pour chaque ordre. Or, comme on le verra, les discussions portèrent parfois sur des problèmes de "police" agricole c'est-à-dire proprement politiques. Ce mode de répartition ne fut pas adopté. 
"Bourgeois et privilégiés y furent dont en majorité. Les talents se rencontraient surtout chez les premiers, mais les gentilshommes ou même les seigneurs sincèrement acquis à l'amélioration agricole ne manquaient pas. On s'est étonné du nombre élevé des ecclésiastiques membres du haut clergé et la rareté relative des membres issus du clergé de campagne. C'est un moyen pour l'État de se tenir en contact et de contrôler ceux qui gèrent la dîme. 


p. 1120. Paysans et laboureurs sont une infime minorité. L'État n'avait pas les moyens financiers pour aider les sociétés. 


p. 1194 Note 1 sur Tours etc...


p. 1197 note 4 sur Tours etc...
 

PASSY Louis, Histoire de la Société nationale d'agriculture de France. Tome premier 1761-1793, Paris 1912. 441 p. (Gallica)

JUSTIN Émile, LES SOCIÉTÉS ROYALES D'AGRICULTURE AU XVIIIe SIECLE (1757-1793), Préface de M. Em. SEVESTRE, Saint-Lô, 15, rue de la Marne, 1935, 367 p.

BOULAINE Jean, Histoire de l'agriculture en France, TEC & DOC LAVOISIER, Paris 1992, 392 pages.

Extrait :
p. 181-234
CHAPITRE VI
DES PHYSIOCRATES AU BLOCUS CONTINENTAL 1750-1814
 

MAILLARD Brigitte, Paysans de Touraine au XVIIIe siècle, Geste éditions, 2006, 335 pages.

http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2017/06/paysans-de-touraine-au-xviiie-siecle.html

MAILLARD Brigitte, Les campagnes de Touraine au XVIIIe siècle Structures agraires et économie rurale, les PUR (Presses Universitaires Renne), 1998, 497 pages.

http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2017/06/les-campagnes-de-touraine-au-xviiie-siecle.html

Publié dans Organismes

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