BOUSSINGAULT Jean-Baptiste (1801-1887)
BOULAINE Jean, Histoire de l’Agronomie en France, TEC & DOC LAVOISIER, Paris 1992, 392 pages.
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Jean-Baptiste BOUSSINGAULT (1802-1887)
Né à Paris en 1802, décédé à Paris le 11 mai 1887
Membre de l'Académie des Sciences en 1839.
Membre de la Société d'Agriculture le 19 janvier 1842
Après avoir quitté le lycée à 14 ans, il se cultive seul au Quartier latin puis entre à l'Ecole des Mines de Saint-Etienne dont il sort hors concours. Après un début comme directeur d'une petite mine d'asphalte, il accepte, grâce à Humboldt, un contrat du gouvernement de Bolivar. Pendant quatre ans, il sera lieutenant-colonel du Génie. Puis il exploite, pour une compagnie anglaise. une mine d'or en Colombie. Après avoir exploré les volcans des Andes. il dépasse 6000 mètres sur les flancs du Chimborazo et sera, avant Schimper, «l'homme le plus haut du monde». Il renonce à ses aventures rocambolesques et rentre en France en 1832. Mal reçu par les géologues, les chimistes le nomment à Lyon (1834), puis à Paris où il devient le maître de conférences de J.-B. Dumas à la Sorbonne. En 1845, il a une chaire de chimie agricole au Conservatoire des Arts et Métiers qu'il conservera malgré un épisode politique en 1848-1852.
Marié à la fille du propriétaire des mines de pétrole de Pechelbronn, il renonce à s'occuper de l'extraction et, dès 1835, transforme la ferme en station de recherche où il fait des expériences en vraie grandeur, couplées avec ses travaux de laboratoire. Il inaugure ainsi une démarche qui sera suivie dans le monde entier. En outre, c'est un excellent chimiste.
Boussingault a fait des découvertes essentielles dans de nombreux domaines de l'agronomie. C'est surtout un chercheur dans le domaine de la nutrition et de la chimie biologique (engrais, azote, fumier, équivalents fourragers, nutrition des animaux, etc.).
C'est le plus grand agronome du monde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Boussingault
Jean-Baptiste Joseph Dieudonné Boussingault, né à Paris le 1er février 1801 et mort à Paris le 11 mai 1887, est un chimiste, botaniste et agronome français, connu pour ses travaux de chimie agricole et pour la mise au point des premiers aciers au chrome.
Fils d’un ancien soldat qui tenait un bureau de tabac et de la fille du bourgmestre de Wetzlar, incapable de supporter le lycée napoléonien, Boussingault était vers 1814 un gamin de Paris qui faisait l'école buissonnière pour observer les soldats des armées d'occupation. Il se forme tout seul en suivant les cours publics du Collège de France et du Muséum national d'histoire naturelle. Apprenant la création de l'École des mineurs de Saint-Étienne (actuelle École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne), il rejoint l’établissement sac au dos en décembre 1818, fait la connaissance de Benoît Fourneyron et découvre la qualité du laboratoire de chimie. Le directeur Louis-Antoine Beaunier, enthousiasmé par ses capacités, lui confie bientôt des expériences et il démontre que l’acier contient du silicium. Classé hors concours, il sort avec son brevet en juillet 1820. Il se lie aussi d'amitié avec le géographe Alexander von Humboldt, qui lui confie une collection de minéraux et le conseille pour ses futurs voyages.
Le général Simón Bolívar souhaitant fonder un établissement pour former des ingénieurs, Boussingault, recommandé par Alexander von Humboldt, s’embarque en septembre 1822 pour La Guaira (Venezuela) avec le jeune scientifique péruvien Mariano Eduardo de Rivero. Dans des échantillons des dépôts des Urao Lagune (Lagunillas, au Venezuela), il découvre le minéral gaylussite, nommé en l'honneur du chimiste français Gay-Lussac. Il rencontre Bolivar à Bogota en mai 1823 et est attaché à son état-major avec le grade de colonel. Il se livre à de nombreuses observations scientifiques qui contribuent à sa renommée et il commence à s’intéresser aux questions agricoles. Boussingault, fidèle à sa vocation d'ingénieur des mines, part avec 45 000 francs-or pour la Grande Colombie, où il dirige la Compagnie de la Vega de Supia, en accueillant 150 mineurs britanniques. La richesse en or et en argent du gisement avait déjà été décrite par Humboldt. En 1831 il tente l'ascension du Chimborazo, volcan d’Équateur culminant à 6 268 m d’altitude et situé près de Riobamba, à environ 180 km au sud de Quito.
De retour en France en 1832, ce surdoué devient docteur en sciences. Il s'attache à 36 ans à la fortune de Jean-Baptiste Dumas, dont il devient le maître de conférences à la Sorbonne. Il est élu à l’Académie des sciences en 1839, puis nommé professeur de chimie et doyen de la Faculté des sciences de Lyon (1843) après être devenu en 1841 professeur à la chaire d’économie rurale au Conservatoire national des arts et métiers, créée spécialement pour lui.
Le fondateur de la chimie agricole moderne.
Copropriétaire du domaine de Bechelbronne (aujourd'hui Merkwiller-Pechelbronn) dans le Bas-Rhin, par son mariage avec une Alsacienne, ce qui lui permet de se livrer à ses expérimentations agronomiques, il va être le fondateur de la chimie agricole moderne. Il est devenu célèbre par ses découvertes sur la dynamique de l'azote, le métabolisme des graisses, le rendement de la photosynthèse mais aussi la métallurgie des aciers et métaux précieux. Il fait des recherches sur la composition exacte de l'air atmosphérique, en collaboration avec Dumas, sur la composition en végétaux de l'alimentation des herbivores, sur la détection de l'arsenic. Il découvre plusieurs corps chimiques.
Son livre, Économie rurale, fait sensation en 1843 et consacre sa réputation comme premier chimiste agricole. Il rassemble ses travaux sur la chimie agricole sous le titre Agronomie, chimie agricole et physiologie, dont huit volumes sont publiés entre 1860 et 1891, très vite traduits en anglais et en allemand.
Membre de l'Académie des sciences, auteur de 350 publications, il domine rapidement la chimie agricole. Louis Pasteur vient, avec ses assistants, suivre son cours au Conservatoire pour se recycler en chimie.
Il se fait élire député du Bas-Rhin (1848-1849) et démissionne pour entrer au conseil d'État où il siège jusqu’en 1851. Sa carrière politique s’achève avec l’avènement du Second Empire. « Il y a bien peu de savants à qui la politique ait réussi, et la science y a toujours perdu. » Très attaché à l’Alsace, qu’il voit avec tristesse rattachée à l’Empire allemand en 1871, il conserve des liens avec la région stéphanoise. Une de ses filles épouse le constructeur mécanicien Jean-Claude Crozet, neveu de Benoît Fourneyron, et l’autre Jules Holtzer, directeur des Forges et Aciéries d’Unieux. Ce dernier aménage pour son beau-père un laboratoire dans l’usine pour la mise au point des aciers au chrome. Ses dernières années sont assombries par la mort prématurée de son gendre Holtzer puis par celle de son épouse. Boussingault fit nommer à l'Académie près de dix de ses collègues chimistes agricoles. Son petit-fils, Jean-Louis Boussingault, est peintre et graveur.
Il a été élevé successivement aux divers rangs de la Légion d’honneur, de chevalier à grand officier en 1876.
Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (95e division).