COMICE AGRICOLE DE L'ARRONDISSEMENT DE CHINON
1821
Source ADIL cote 7M289_1 (imprimé)
Au Petit-Thouars, 15 janvier 1821.
J'ai l'honneur, Monsieur, de vous communiquer la lettre que son Excellence le Ministre de l'Intérieur m'a adressé comme membre correspondant (pour l'arrondissement de Chinon) du Conseil d'agriculture (1) formé près de lui.
Par cette lettre vous verrez quelle importance son Excellence met à instituer des Comices agricoles dans les différents arrondissements de chaque département.
Cette lettre est une réplique à un mémoire que je lui ai adressé, en réponse à sa circulaire du 22 mai dernier (1820) au sujet de cette nouvelle institution.
Dans ce mémoire, comme vous le jugerez d'après la réplique, j'ai cherché à lui démontrer combien je voyais de difficultés à vaincre avant de parvenir à former ces sortes de Comices dans cette contrée-ci de la France.
Mais cette réplique, appuyée des institutions du Roi, m'oblige à ne pas balancer plus longtemps et à faire tous mes efforts pour que les intentions Royales soient remplies. Cependant, Monsieur, je ne puis faire ces efforts sans le concours de vos lumières, ainsi que celui des principaux propriétaires et cultivateurs de cet arrondissement à qui je fais la même communication.
En conséquence j'ai l'honneur de vous inviter, et cela avec l'assentiment de M. le Sous-Préfet, de vous réunir à la Sous-Préfecture, le jeudi 1er février prochain, entre onze heures et midi, afin de prendre dans la plus grande considération la lettre du Ministre, et pour dans ma réponse, j’aie plutôt à lui exprimer l'opinion des principaux propriétaires et cultivateurs de cet arrondissement que la mienne.
J'ai l'honneur d'être avec une considération distinguée.
Votre très humble et très obéissant serviteur.
Monsieur Du Petit Thouars (2)
P. S. J'aurai l'honneur de mettre sous les yeux des personnes invitées à se réunir à la Sous-Préfecture, le 1er de février, ma correspondance avec le conseil d'agriculture.
====================================================
LETTRE de son Excellence le Ministre de l'Intérieur à Monsieur Du Petit Thouars, Membre correspondant du Conseil d'Agriculture.
Paris, 26 décembre 1820
Monsieur, j'ai lu avec attention le mémoire que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser, le 25 novembre dernier sur l'institution des Comices agricoles. Les faits que vous y présentez sur la situation actuelle de l'agriculture dans l'arrondissement, bien que susceptibles d'examen comme toute les réflexions généralement consignées dans votre mémoire, ne me paraissent pas devoir être considérées comme un obstacle réel à la formation de ces associations. S'il existe de l'apathie et de l'insouciance dans la classe des cultivateurs, vous reconnaîtrez sans doute, qu'il faut s'efforcer de la vaincre, en appelant leur attention sur les avantages que pourrait leur offrir une culture plus soignée. Si de l'état arriéré de l'économie rurale on en tirait toujours cette indiction qu'on ne peut rien faire pour l'améliorer, vous jugerez très bien qu'on se renfermerait dans un cercle vicieux qui ne permettrait jamais d'espérer à cet égard des résultats satisfaisants.
Une autre difficulté se présente, c'est la rétribution individuelle qu'auraient à fournir les membres du Comice. Sans doute on conçoit que parmi les petits cultivateurs dont vous parlez dans votre troisième section, il s'en trouverait peu qui voulussent faire des sacrifices dont ils ne seraient nullement assurés d'être dédommagés. Mais on aurait plus de chances de succès en s'adressant d'abord à des propriétaires aisés, à des agriculteurs zélés capables d'apprécier les avantages généraux et particuliers que les Comices pourront produire. La cotisation serait fixée à un taux assez modique pour que les simples laboureurs pussent ensuite y prendre part. Les conseils municipaux, et le conseil général se détermineraient sans doute à voter quelques sommes pour la première mise de fonds. Le gouvernement de son côté, serait très disposé à y concourir à raison des efforts qu'auraient fait les particuliers et les conseils municipaux, ou le conseil général. L'impulsion, un fois donnée par quelques-uns, pourrait ensuite se propager et stimuler le zèle des classes inférieures. J'aime à croire qu'il vous serait facile de trouver particulièrement dans la seconde division que vous avez établie, aussi dans la première et peut-être même dans la troisième, un certain nombre d'agriculteurs qui, d'après votre influence et vos conseils, se détermineraient à être les fondateurs du Comice et à fournir la rétribution nécessaire. Si vous ne pouviez pas étendre ces recherches à tout l'arrondissement, le Comice pourrait s'instituer d'abord dans quelques communes dont un chef-lieu de canton serait le point central.
Une fois ce consentement obtenu, il ne s'agirait plus que d'en dresser une liste que vous feriez passer à M. le Préfet en y joignant un projet de règlement. Ce magistrat transmettra le tout avec son avis.
D'après mon approbation, une première réunion serait convoquée. Dans cette séance où vous présideriez de droit sauf la présidence d'honneur de M. le Sous-Préfet s'il y assistait, on s'occuperait de régler les statuts, les époques des réunions, les principaux objets à mettre au concours, le nombre et la quotité des prix, etc.
Le résultat de cette délibération me serait adressé, et la décision qui interviendrait, après avoir entendu le conseil d'agriculture, déterminerait définitivement l'existence du Comice.
J'espère, Monsieur, que le contenu de cette lettre vous portera à faire de nouvelles tentatives pour assurer l'accomplissement des vues de Sa Majesté. Votre zèle qui m'est bien connu ne me permet pas d'en douter. Je vous serai obligé de me tenir exactement informé de ce que vous ferez de concert avec M. le Préfet, pour l'exécution de ces mesures au succès desquelles j'attache un véritable intérêt.
Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération,
Le Ministre Secrétaire d'Etat de l'Intérieur,
SIMÉON (3)
(1) http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2020/07/conseil-d-agriculture-1819.html
(2) Monsieur Du Petit Thouars : http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2020/07/aubert-du-petit-thouars-yves-suzanne-georges-1757-1835.html
(3) Joseph Jérôme SIMÉON 1749-1842, Nommé Ministre de l'Intérieur le 21 février 1820, en remplacement du comte Élie DESCAZE. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_J%C3%A9r%C3%B4me_Sim%C3%A9on
1821
Source ADIL_7M289_3 (Manuscrit)
Ministère de l'intérieur, 3e Division, Bureau des défrichements. N° 1401.
Paris le 30 janvier 1821, Copie.
Le Ministre de l'Intérieur,
A Monsieur Aubert du Petit-Thouars, Correspondant du Conseil d'agriculture de Chinon (Indre-et-Loire)
Monsieur,
J'ai reçu avec votre lettre du 19 janvier, la circulaire imprimée que vous adressez aux propriétaires de l'arrondissement appelés par vous à d'occuper de la formation d'un Comice agricole. J'approuve tout à fait cette mesure qui me donne une nouvelle preuve des bonnes dispositions qui vous animent. J'espère que la réunion du 1er février aura les résultats satisfaisants que vous êtes fondé à en attendre.
Je vous prie de m'en faire part aussitôt qu'elle aura eu lieu.
Recevez Monsieur l'assurance de ma considération.
Le Ministre secrétaire d'état de l'intérieur.
Signé Siméon.
1821
Source : ADIL_7M289_2 (document imprimé)
RÈGLEMENT DU COMICE AGRICOLE DE L'ARRONDISSEMENT DE CHINON, approuvé par son excellence le Ministre de l'Intérieur, [SIMÉON] par sa lettre du 16 juin 1821.
MINISTÈRE de L'INTÉRIEUR
Articles extraits de la délibération du 5 avril 1821, pour l'institution d'un Comice agricole de l'arrondissement de Chinon.
ARTICLE 1er.
Les propriétaires et cultivateurs ici présents se forment en Comice agricole, d'après les lettres circulaires et instructives de S. Exc. le Ministre de l'intérieur, en vertu des vues bienfaisantes de S. M. [le Roi Louis XVIII].
ART. 2.
Lorsqu'un propriétaire désirera faire partie de l'association une fois formée, il se fera proposer par un de ses membres, et ne sera admis qu'à la majorité absolue.
ART. 3.
L'assemblée ne pourra prendre aucune décision que lorsqu'elle sera composée d'au moins moitié des membres composant le Comice.
ART. 4.
(Nomination des présidents, secrétaires, etc.)
ART. 5.
En l'absence du président et du vice-président, le plus âgé des deux secrétaires préside.
ART. 6.
Le but de l'institution des Comices agricoles étant l'amélioration pratique de l'agriculture dans toutes ses parties, le Comice s'en occupe exclusivement.
ART. 7.
Le Comice s'assemble régulièrement au moins tous les trois mois, sur convocation spéciale de l'un des présidents.
ART. 8.
A cette séance régulière, le membres du Comice sont invités d'y apporter des observations, notes, notices, qu'ils pourront avoir faites sur quelque partie que ce soit de l'économie rurale et sur les améliorations qu'il y a lieu d'espérer dans leurs cantons respectifs, afin que le Comice puisse faire ou préparer des distributions de prix ou de primes d'encouragement.
ART. 9.
Aucun prix ni primes d'encouragement ne pourront être distribuées que par décision spéciale du Comice, qu'il ne prendra que sur le rapport de trois commissaires pris dans son sein, à l'effet de vérifier sur les lieux les faits et améliorations dont il aura été rendu compte.
ART. 10.
De ces observations, notes, notices, il sera fait par le Comice, lorsqu'il le jugera à propos, des résumés ou extraits, pour être transmis au Conseil général d'agriculture, par son membre correspondant, membre en même temps du Comice.
ART. 11.
Une souscription depuis 6 fr. jusqu'à 18 fr. par an est ouverte par le Comice. Une taxe supplémentaire pourra être proposée.
ART. 12.
Les fonds provenant de ladite souscription, après qu'il aura été pourvu aux frais du premier établissement, seront mis en réserve pour, avec ceux qu'on pourra espérer obtenir du Conseil général du département ou du gouvernement, être employés aux prix ou primes d'encouragement que le Comice jugera à propos de distribuer.
ART. 13.
Les secrétaires feront l'inventaire des papiers du Comice, et en confieront la garde à l'archiviste-trésorier.
ART. 14.
Après chaque séance régulière, le président expédiera le procès-verbal au Ministre et au Préfet.
ART. 15.
La salle du Comice sera ouverte tous les jeudis, jours de marchés, aux membres du Comice. Il y aura un feu allumé pendant l'hiver ; et, sur le bureau, plumes, papier et encre, ainsi que les Annales d'agriculture et tout ouvrage concernant cet art, dont le Comice jugera à propos de faire emplette.
1821
Source : ADIL_7M289_2 (document imprimé)
Au Petit-Thouars ; 5 novembre 1821.
M.
J'ai l'honneur de vous adresser copie de notre Règlement approuvé par le Ministre, comme vous le verrez par l'extrait que voici de sa lettre :
"A M. DU PETIT-THOURAS, Membre correspondant [Conseil royal d'agriculture], de l'arrondissement de Chinon.
MONSIEUR, la délibération du 5 avril [1821] sur l'institution du Comice agricole de votre arrondissement, a été soumise au Conseil royal d'agriculture. Le Conseil a reconnu le soin que vous aviez apporté dans la rédaction de ce travail ; je me fais un plaisir de vous en adresser mes remerciements.
...............................................................................................................
...............................................................................................................
Telles sont les observations auxquelles la délibération a donné lieu ; elles tendent à éclairer la marche de l'institution et nullement à la gêner. Je joins ici un relevé des articles approuvés, et j'accorde au Comice, sur le fond de l'encouragement de 1821, une somme de 300 fr. pour contribuer aux prix, primes d'encouragement, etc. Je ne pouvais vous donner une preuve plus décisive de ma satisfaction.
Recevez, Monsieur, etc.
Le Ministre de l'Intérieur, SIMÉON." (1).
Ainsi, Monsieur, d'après notre Règlement approuvé, nous avons à nous instituer régulièrement sous la présidence de M. le marquis DE PUYSÉGUR (2) , que nous avons, dans notre première réunion, nommé président du Comice. En conséquence, je vous invite à vous réunir le jeudi 22 novembre [1821] à la salle de la sous-préfecture, que M. DE WARESQUIELS (3) [a mise à notre disposition. Je vous invite encore à déposer ce jour-là, entre les mains de M. DUVERNAI (4) , notre trésorier, le montant de votre souscription, ou à la lui envoyer, si vous ne pouviez pas ce même jour faire partie de notre réunion.
Vous penserez comme moi qu'il est de notre délicatesse de ne pas toucher aux fonds que le Ministre accorde, et que M. le Préfet (5) a déjà entre ses mains, avant que nous ayons effectué le prix de notre souscription.
J'ai l'honneur d'être, Monsieur, avec la considération la plus distinguée,
Votre très humble serviteur,
A. DU PETIT-THOUARS, (6)
Membre correspondant du Conseil royal d'agriculture. (7)
(1) Joseph Jérôme SIMÉON 1749-1842, Nommé Ministre de l'Intérieur le 21 février 1820, en remplacement du comte Élie DESCAZE. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_J%C3%A9r%C3%B4me_Sim%C3%A9on
(2) Jacques Ladislas de CHASTENET de PUYSÉGUR (comte, 1787-1844) propriétaire du château de Beugny à Saint-Benoît-la-Forêt.
(3) sous-préfet de l'arrondissement de Chinon, 1814-1830
(4) DUVERNEY, de la Société archéologique de Chinon.
(5) Ferdinand-Marie-Louis WATTERS, (1777-1836), préfet d'Indre-et-Loire 1817-1823
(6) Monsieur Du Petit Thouars : http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2020/07/aubert-du-petit-thouars-yves-suzanne-georges-1757-1835.html
(7) http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2020/07/conseil-d-agriculture-1819.html
1821
Assemblée constituant du Comice
Source ADIL cote 7M289_7 [Document manuscrit]
22 novembre 1821
Procès-verbal de la séance du Comice agricole de l'arrondissement de Chinon département d'Indre-et-Loire, tenue le 22 novembre 1821 au lieu ordinaire de son rassemblement.
Aujourd’hui, 22 novembre 1821, le Comice agricole de l'arrondissement de Chinon s'était assemblé sur convocation spéciale à l'effet de s'instituer régulièrement sous la présidence de M. le comte de Puységur, et l'assemblée s'étant trouvée aux termes de l'article trois de son règlement approuvé par son excellence le Ministre de l'Intérieur, au nombre suffisant pour délibérer, M. le Président a ouvert la séance en prononçant un discours sur le but de l'institution du Comice et sur les heureux effets qu'il produirait à l'avenir.
Monsieur le prédisent a successivement fait lecture d'une circulaire ministérielle sur l'institution des Comices agricoles dans le royaume, et d'une lettre de son excellence le Ministre de l'intérieur en date du 26 décembre 1820, au sujet de la formation d'un Comice agricole dans l'arrondissement de Chinon, la lecture de cette lettre qui a été écoutée avec beaucoup d'attention ; a pénétré d'une vive satisfaction tous les membres présents à la séance en leur démontrant que l'accomplissement des vues paternelles de Sa Majesté avait été rempli avec autant de zèle que d'activité dans tous ses détails.
Monsieur le président a ensuite fait lecture d'un règlement en quinze articles pour le Comice, approuvé par son excellence le Ministre de l'intérieur par sa lettre en date du 16 juin 1821. L'association a reconnu dans cette lettre, un témoignage non équivoque de la satisfaction du Ministre, en approuvant que son excellence avait accordé au Comice sur le fonds d'encouragement de 1821, une somme de 300 francs pour constituer aux prix et primes d'encouragement.
Monsieur du Petit-Thouars, Membre Correspondant du Conseil royal d'agriculture et membre du Comice, a terminé la séance en prononçant un discours aussi lumineux que fort de vérités sur l'utilité de l'association agricole de cet arrondissement ; d'abord sur sa manière d'opérer, et ensuite considéré sous le point de vue de l'intérêt général malgré les bornes étroites que nous prescrit la rédaction d'un procès-verbal, nous ne pouvons-nous empêcher d'extraire les passages de ce discours qui ont inspiré le plus d'intérêt à l'auditoire, le début surtout nous a paru fixer toute son attention.
"Quatre jours Messieurs que celui-ci s'il sait être mémorable dans les annales de notre pays ; c'est celui qui voit se former une institution destinée à améliorer, à éclairer notre agriculture, vers laquelle déjà un élan général nous port. Secondons messieurs cet élan, il sait faire la prospérité de la France essentiellement agricole. C'est celui qui en même temps nous porte vers un genre de vie qui offre le moins de chances au malheur qui nous prépare l'avenir le plus heureux et c'est de l'avenir que l'homme vit le plus, que ce jour surtout Messieurs est flatteur pour moi, j'ai rempli la mission honorable dont m'a chargé la Ministre d'après les vues paternelle du Roi, celle de former dans cet arrondissement un Comice agricole que ce mot Messieurs de Comice agricole ne nous effraie pas, il est modeste et neuf à la vérité, mais il est honorable en lui-même, déjà Messieurs notre réunion a donné les preuves de sa sagacité dans la nomination de ses signataires. C'est sous leur direction que vous allez opérer. C'est-à-dire chercher à répondre autant de notre institution, continuer de donner de bons exemples, et des bons conseils, de faire d'heureuses expériences, tel est ce but. Ensuite Messieurs, rapporter au Comice lors de ses réunions régulières vos observations, notices ou mémoires. Sur les différentes branches de l'agriculture exploitées sous vos yeux, telle est notre tâche individuelle, et puis examiner ces notions ou mémoires, les discuter, en faire un résumé digne d'être présenté au Conseil royal d'agriculture, telles seront les fonctions du Comice.
Passant de suite à la manière d'opérer, M. Du Petit-Thouars proposa au Conseil de régulariser ses dépenses, et lui rappelle en même temps que sa recette va être composée du montant sa seule souscription et d'une somme de 300 fr. que le Ministre a bien voulu accorder au Comice, et il ajoute, vous formerez Messieurs un fonds de réserve pour les dépenses prévues et non prévues et vous destinerez toute la recette à former ses prix et primes d'encouragement. Il développe ensuite quels genres d'industrie agricole, doivent mériter ces prix et auxquels d'eux doit être assuré la priorité, le perfectionnement de la charrue destiné à remplacer celle existante, lui semble savoir mériter cette priorité, il rappelle ensuite l'attention de l'assemblée sur l'amélioration des races répandues sur les nombreuses communes de cet arrondissement. L'orateur fait une légère digression sur cette branche d'industrie agricole. Ici Messieurs j'ai l'honneur de vous obtenir que je donne le nom de "Communs" à cette immense quantité de terrains vagues dont les lois de la nature forment les couches de nos rivières, et qu'aussi généralement parfois on nomme marais. Je leur donne le nom de "Communs" pour commencer à leur rendre le nom qui leur appartenait. En effet Messieurs ce ne sont pas des marais, on n'y voit aucune herbe marécageuse, ils sont secs, excepté dans le temps des débordements des rivières ; et chaque fois que l'on fait un simple fossé de clôture pour en renfermer quelques arpents, ce sont des prés à cent francs de ferme, on refait même ou y fait quelques fossés d'écoulement, et bien Messieurs si ces fossés ont besoin d'être curés et si l'œil d'une administration surveillante la juge nécessaire, chargeons-nous en ; et ne laissons pas à la charge des compagnies trop officieuses venir nous rendre ce service. Service si lucratif pour elles et si onéreux pour nous, invoquons la saga, que le mot ne fait pas la chose. Des murmures approbateurs dans la très grande partie de l'assemblée, accompagnent ces vœux émis par un de ses membres. Monsieur du Petit-Thouars revient ensuite sur l'amélioration des races dont il allait parler. Celle des moutons, ne lui semble devoir être tentée que par des propriétaires aisés. Celle des bêtes à corne lui paraît incompatible avec le pays-ci, où excepté les bords de nos rivières il n'y a point de terrains propres aux pacages. Laissons continue-t-il, laissons à la Vendée, au Poitou et de proche en proche au Cotentin, à la Bretagne le soin de nous fournir ses bœufs, soit pour l'attelage, soit pour le boucher. Dans ces pays la nature du terrain siliceuse et non calcaire, comme dans le nôtre permet qu'ils deviennent un pacage, le lendemain qu'un champ est clos. L'espèce chevaline semble mériter davantage la considération du Comice. Je me bornerai Messieurs dit-il, à vous entretenir de l'espèce chevaline. Celle-ci peut attirer plus efficacement notre attention, à cause de nos nombreux "Communs" sur lesquels naissent, vivent et meurent souvent ces petits chevaux qui appartiennent aux communes voisines ; ils y naissent mal et ils y meurent misérablement mais ces deux circonstances dépendent entièrement de la négligence de leurs maîtres. Cependant ils s'y nourrissent abondamment. La nature du sol de nos prétendus marais est saine, jamais aucune maladie contagieuse n'apparaît et je ne doute pas qu'avec plus de soins l'espèce ne s'améliorera insensiblement. Si en remontant à la source du mal on entretenait dans le voisinage, des étalons convenables. Il termine par proposer au Comice d'assigner des prix à ceux des propriétaires ou fermiers riverains de nos communes qui entretiendraient des étalons de moyenne espèce ; il ajoute une condition aux primes à accorder ; ce serait pour les propriétaires d'étalons de n'exiger aucune indemnité pour la saillie ; car ce sont toujours les frais quelque minces qu'ils soient qui effraient les petits propriétaires, par la crainte de la non-réussite. Monsieur du Petit-Thouars, après avoir exposé ses diverses propositions comme de simples aperçus, termine ainsi : aujourd'hui Messieurs se termine mon honorable mission comme membre correspondant du Conseil royal d'agriculture. Je suis parvenu au-delà de tout ce que je pouvais espérer à former dans cet arrondissement d'après l'invitation du ministre et les intentions du Roi, le noyau d'un Comice agricole, tel par sa nature qu'il fait germer promptement, et produira les meilleurs fruits. Permettez donc Messieurs, qu'aujourd'hui je prenne place parmi vous afin de travailler pour de communs efforts sous le cadre qui nous est tracé à l'amélioration de notre agriculture et ainsi à la prospérité de notre pays si beau que la France, si belle elle-même en a fait son jardin. Après le discours, Monsieur Duverney, secrétaire trésorier du Comice a arrêté le compte du montant des souscriptions versées par les divers membres de l'association. Il est résulté que la recette effectuée jusqu'à ce jour, s'élève à 299,60 francs. Sur 47 membres composant le Comice, 30 ont déjà formé cette somme, 12 autres ont souscrit pour 102 francs qui ne sont pas encore versés, et 5 ont accepté sans désigner le montant de leur souscription. En résumé, le total général des sommes versés et à verser encore provenant des souscriptions se monte à 401,60 francs, à laquelle somme on doit ajouter celle de 300 francs, accordée par son excellence le Ministre de l'intérieur.
Le Comice sur la proposition décisive de ses membres a arrêté à l'unanimité qu'il serait fait par l'organe de son président, ses remerciements à M. le Sous-Préfet de Chinon de la grâce qu'il a mise à prêter un local qui permettra de joindre l'économie à la commodité et qui par cela même met l'association à portée d'augmenter la quotité des prix et primes d'encouragement qu'elle se propose d'avancer.
Il a été fait hommage au Comice par Monsieur [Louis Eugène] Torterüe de la Grandière, juge de paix du canton de Chinon d'un mémoire sur les défrichements dont nous ne pourrons rendre compte qu'à une prochaine séance.
Avant de se séparer, l'assemblée a nommé deux commissions de trois membres, la première chargée de l'achat des meubles, indispensables au local qu'elle occupe, la seconde composée également de trois membres est chargé présenter un rapport sur les quatre branches d'industrie agricole qui mériteront des prix, et sur la quotité des sommes pécuniaires qui y seront affectées. Cette Commission doit présenter son travail à la prochaine séance.
Fait, clos et arrêté le présent procès-verbal par nous Puységur président et Duverney secrétaire du Comice soussignés, les jours, mois et an que dessus.
Signé comte Puységur et Duverney.
Pour copie conforme
DUVERNEY
1850
Journal d'Indre-et-Loire du Mardi 3 septembre 1850. Archives municipales de la ville de Tours cote périodiques 121C35
Fête de Bourgueil.
DISTRIBUTION DES PRIX DU COMICE AGRICOLE DE CHINON.
1851
Journal d'Indre-et-Loire du Dimanche 14 et Lundi 15 septembre 1851. Archives municipales de la ville de Tours cote périodiques 121C36
Fête à Langeais
DISTRIBUTION DES PRIX DU COMICE AGRICOLE DE CHINON.
1873
GOUSSARD DE MAYOLLES, Moissonneuses, faucheuses et râteaux à cheval en 1873. Rapports publiés par le Comice agricole de Chinon sur le concours international tenu à Brizay (Indre-et-Loire), le 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 juillet et 1er, 2, 3 août 1873. 1 vol. gr. In-8° de 216 pages avec gravures. Tours Imprimerie Ladevèze 1874, ADIL 4°42
1874
COMICE AGRICOLE DE CHINON, CONCOURS SPÉCIAUX DE VITICULTURE ET DE VINIFICATION. CONFÉRENCES, BOURGUEIL, 15 au 20 Septembre 1874, 15 au 20 Octobre 1874, 19 au 24 Décembre 1874, TOURS, Imprimerie Ladevèze et Rouillé, 1875. 119 pages.
TABLE DES MATIÈRES
Première session. - Introduction, par M. DUCLAUD.
I. Palmarès
II. Rapport sur les Concours spéciaux, - Pressoirs
III. Rapport sur les Concours spéciaux, - Appareils divers
Procès-verbal des essais d'instruments propres à la culture de la vigne, faits à Bourgueil, le 15 octobre 1874.
Séance du 15 octobre : Procès-verbal, Allocution de M. GOUSSARD de MAYOLLE, Conférence sur la météorologie dans ses rapports avec la culture de la vigne par M. de TASTES
Séance du 16 octobre : Procès-verbal, Conférence sur la vigne par M. TERREL des CHÊNES
Séance du 17 octobre : Procès-verbal.
Dimanche 19 octobre 1874 : A-propos de la conférence de M. TERREL des CHÊNES ; Conférence sur l'hygiène des animaux de ferme par M. BONNARD ; Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal de la commune de Bourgueil.
Deuxième session. - Programme.
Séance du 19 décembre : Procès-verbal.
Allocution de M. GOUSSARD de MAYOLLE
I. Conférence sur la nutrition des plantes par M. de TASTES
II. Conférence sur l'analyse et la composition des sols par M. GOUSSARD de MAYOLLE
III. Conférence sur la litière-fumier par M. le docteur Charles BRAME
IV. Conférence sur un projet d'assurance mutuelle contre la mortalité du bétail par M. BONNARD
V. Conférence sur la dégénérescence des vins par M. M. TERREL des CHÊNES
VI. Conférence sur le Congrès de Montpellier par M. J.-A. BARRAL secrétaire de la Société centrale d'Agriculture de France
VII. Conférence sur la pasteurisation par M. M. TERREL des CHÊNES
VIII. Conférence sur les inconvénients de la taille ultra-tardive par M. DUCLAUD
IX. Conférence sur la rage par M. BONNARD
X. Conférence sur le chauffage des vins par M. le Vte de LAPPARENT
1912
COMICE AGRICOLE DE CHINON
Président : Germain-Bry, à Saint-Michel, conseiller d'arrondissement
Vice-présidents : Fourneau, maire d'Assay : Martineau, maire de Sainte-Maure
Trésorier : Boucher Luce à Chinon
Secrétaires : Leguay, maire à Crouzilles, Pointreau-Guertin
1936
COMICE DE CHINON
Président : M. Germain à St-Michel-sur-Loire
Secrétaire : M. D Berton à Tours
Trésorier : M. Baron à Chinon
Source : Bulletin Agricole et Viticole de la Touraine, n° 9, septembre 1936, ADIL 363PERU3