LUSSAC (marquis de) Maximilien (1879-1944) éleveur de chèvres en Indre-et-Loire (Comacre à Sainte-Catherine-de-Fierbois)
Le marquis Maximilien-Marie-Michel-Antoine de LIGNAUD de LUSSAC
Né le 11 mai 1879 au château de Comacre à Sainte-Catherine-de-Fierbois (près de Sainte-Maure-de-Touraine en Indre-et-Loire).
Décédé le 27 juin 1944 à Hamboug (Allemagne). Résistant, déporté, il décède sous les bombardements anglais.
Fils de Antonin-Marie-Maximilien Auguste-Alexandre de LIGNAUD de LUSSAC (1847-1919) et de Marie de TAILFUMY de SAINT-MAIXANT (1853-)
Propriétaire, cultivateur et éleveur (chèvres, porcs), au château de Comacre, à Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire) :
Membre de la Société d'Agriculture d'Indre-et-Loire
Elu membre titulaire Société Nationale d’Acclimatation de France en 1920, présenté par MM. Debreuil, Pierre Crépin (fils) et Joseph Crépin (père), il a 41 ans.
En 1920 et 1921 il importe des chèvres de race Alpine.
Il créé un grand élevage de chèvre modèle où il améliore et adapte la race Alpine à la Touraine. Il promeut la race et vend des reproducteurs.
Maire de Sainte-Catherine-de-Fierbois
Président du Syndicat Agricole
Président du Syndicat d'Elevage
Président de la Société de Secours Mutuel
1911
Personnes résidant au château de COMACRE
(recensement à Sainte-Catherine-de-Fierbois, 1911, (ADIL, p. 23)
Total de 26 personnes
Patron, sa famille, et son personnel de service
DE LUSSAC Antoine, né en 1847 à Tours, chef de famille, rentier
DE LUSSAC Marie, née en 1853 à Chailles (41), épouse, rentière
DE LUSSAC Maximilien, né en 1879 à Sainte-Catherine-de-Fierbois, fils, rentier (32 ans)
http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2018/03/marquis-de-lussac.html
DE LUSSAC Madeleine, née en 1884 à Versailles, belle-fille, rentière
DE LUSSAC René, né à Saint-Agil (près de Mondoubleau, 41) en 1885, fils, ingénieur agronome
BERTHIER Léon, né en 1865 à Lezay, chauffeur (Lussac)
BERTHIER Augustine, née en 1868 à Saint-Meixant, femme de chambre (Lussac)
WURFELLE René, né en 1880 à Gaisgne (?), cuisinière (Lussac)
CRIBIER Auguste, né en 1881 à Vaigès (?), valet de chambre (Lussac)
VAUDOLOU Adrienne, née en 1888 à Saint-Meixant, femme de chambre (Lussac)
Famille du jardinier
CARDIF Louis, né en 1840 à Soucelles, chef jardinier
CARDIF Marie, née en 1851à Levroux, épouse
Personne vivant seule
Veuve LIGURE Marie, née en 1842 à Louroux, (chef) rentière
Famille du fermier et ses domestiques
BARBOTTEAU Louis, né en 1861 à Saint-Epain, chef, fermier
BARBOTTEAU Florentine, née en 1870 à Ste-Catherine-de-Fierbois, épouse, néant
BAILLAY Marcelle, née en 1895 à saint-Epain, domestique
SOUVENT Joseph, né en 1892 à Ste-Catherine-de-Fierbois, domestique
Famille du Garde
DELANOË Pierre, né en 1870 à Fégriac (?), chef, Garde
DELANOË Marcelline, née en 1870 à Plessé (?), épouse, néant
DELANOË Sidonie, née en 1899 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fille, néant
DELANOË Sosthène, né en 1901 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fils, néant
DELANOË Etienne, né en 1902 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fils, néant
DELANOË Martial, né en 1906 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fils, néant
DELANOË Robert, né en 1908 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fils, néant
DELANOË Marcelline, née en 1893 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fille, domestique
DELANOË Marie, née en 1896 à Ste-Catherine-de-Fierbois, fille, domestique
1920
Elu membre de la Société Nationale d'Acclimatation
Bulletin de la Société Nationale d'Acclimatation 1920, p. 177
Liste des nouveaux membres admis par le Conseil, dans les séances du 15 juin, 20 juillet, 11 août, 15 septembre et 20 octobre 1920
LUSSAC (le marquis de), à Comacre, par Sainte-Maure (Indre-et-Loire), (M. T.), présenté par MM. DEBREUIL, Pierre CREPIN et Joseph CREPIN.
1923
L'élevage caprin du marquis de LUSSAC est récompensé à l'exposition d'aviculture de Tours.
Journal d'Agriculture Pratique, 1er semestre 1923, p. 442-443
VIe EXPOSTION D'AVICUTURE A TOURS
(8 au 14 Mai 1923)
Du 9 au 14 mai 1923, a eu lieu à Tours, dans la magnifique Jardin de la Préfecture, la plus brillant exposition d'aviculture que l'on puisse voir en dehors de la manifestation de Printemps à Paris. En volailles, 745 cages étaient garnies de lots individuels ou d'ensemble, les lapins ou léporides occupaient 383 cages et, par une initiative particulièrement heureuse, 22 chèvres, boucs ou chevreaux, furent présentés. Il y eut même une traite de contrôle pour les chèvres. C'est un exemple qui mérite d'être signalé et suivie.
Le Club Avicole de Touraine, sous les auspices de qui cette Exposition prit place dans la Grande Semaine de Tours, est, en effet, un groupement très actif et vivant. Sous l'impulsion de M. Jean-Baptiste MARTIN, l'un des directeurs des Services Agricoles dont l'attention a été retenue par le rôle occupé dans l'économie nationale par la volaille, cette Société a entrepris une série de travaux remarquables : création de la Géline de Touraine, de l'oie de Touraine, du Pigeon Mondain de Touraine, menées à bien avec une rare persévérance.
La création, ou mieux la reconstitution, de la Géline mérite surtout de servir de type. La race locale de poules était abâtardie, adultérée par des croisements inconsidérés, dont le résultat le plus net était l'existence d'une population hétéroclite avec tous ses aléas habituels. Parmi ces hybrides, en variations désordonnées, subsistaient un peu partout des types plus ou moins purs de l'ancienne poule noire locale. Il s'agissait de la rendre uniforme en lui infusant quelques qualités exigées par le marché. Après des années d'effort, un magnifique résultat a été obtenu puisque 200 lots de Gélines de Touraine figuraient à Tours et que, au dire des juges, ces lots étaient parfaitement conformes au standard. Robuste, alerte, de chair fine et d'une densité particulièrement élevée, que nous avons pu constater sur plusieurs sujets pris au hasard, bonne pondeuse, la Géline de Touraine est appelée à une grande extension.
Voici l'énumération de quelques premiers prix :
Géline de Touraine. Coqs : Perret Eugène, élevage de M. Le Provost de Launay, Azay-sur-Cher (Indre-et-Loire). Lots d'ensemble adultes : Pachet Martin, La Souchonnerie, St-Epain (Indre-et-Loire). Lots d'ensemble, jeunes : Perret Eugène. Prix d'Honneur de la race Géline : Perret Eugène.
Bourbonnaise : Dupéroux et Cury, 162, rue de Deuze, Moulins (Allier).
Gâtinaise : Comte d'Aubigny, château des Hayes (Indre-et-Loire)
La Flèche : I. Toutain, Le Bailleul (Sarthe)
Bresse noire : Allain, château de la Bruyère, Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire)
Bresse blanche : Martin Charles, à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher)
Oies de Touraine : Baronne de Champchevrier, château de Poillé, Charentilly (Indre-et-Loire)
Pigeons Mondains de Touraine : Bouchet A, à Mazières (Indre-et-Loire)
Chèvres Alpines. Diplôme d'Honneur : marquis de LUSSAC, Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire). Nous tenons à insister sur la portée que peuvent avoir des concours de chèvres avec contrôle laitier comme ce contrôle fut ébauché à Tours. La population caprine en France est environ 1 200 000 têtes (1918), elle serait beaucoup plus considérable si ces animaux étaient sélectionnés, mais, en tout état de cause, quel accroissement de produits si les reproducteurs étaient judicieusement choisis. La Station expérimentale de Californie par le contrôle laitier a pu signaler aux éleveurs plusieurs chèvres remarquables qui devinrent têtes de souche, notamment : California Gretel, qui, en 1918, donna 1 332 kilogrammes de lait en 365 jours ; Polly Mae, une Toggenbourg, 1 970 kg de lait contenant 62,5 kg de matière grasse ! Combien éloignés sommes-nous de ce rendement pour avoir négligé et dédaigné un animal si utile.
Le 12 mai, suivit un Congrès d'Aviculture où d'importantes question furent débattues ; la pace restreinte dont nous disposons nous permet seulement de les citer. Nous espérons que le compte-rendu de ces intéressantes communications sera publié par le Club Avicole de Touraine. L'Aviculture commerciale en Touraine : principaux marchés, par M. Martin ; l'œuf : ses qualités commerciales, récolte, triage pour l'expédition ; amélioration des conditions de production, par M. le comte Delamarre de Monchaux ; l'emballage des œufs pour l'expédition, par M. Rousselet, de la Compagnie d'Orléans ; les Coopératives-œufs dans le Centre-Ouest de la France par M. Rozeray ; les volailles de consommation : vivantes, mortes, finissage, sacrifice, déplumage, façonnage, classement et emballage pour l'expédition, par M. Herbinet, commissaire en volailles a Pris ; procédés de conservation par le froid des œufs et volailles, par M. Sigmann ; autres procédés de conservation des œufs, par M. Razous ; le transport des œufs et de la volaille par chemin de fer, par M. Fourmy ; la vente des œufs sur le marché de Paris, par M. Dayné, président du Syndicat des mandataires aux Halles Centrales de Paris ; la vente de la volaille sur la marché de Paris, par M. Dujon ; nos importations et exportations d’œufs et volailles, par M. Poher ; réglementation nationale et internationale de la vente des œufs, par M. Voitellier ; utilisation des plumes d’oies, par M. Hambris, pelletier ; l’industrie du lapin de Touraine : viande et peaux, par M. Berwitz ; mesures prises par la Compagnie d’Orléans pour l’extension de l’aviculture sur son réseau. D’excellent travail a été fait pendant cette journée.
Nos lecteurs se rendront compte que l’aviculture en Touraine est en bonnes mains et marche dans les voies les plus progressives.
Au président du Club Avicole, M. Jean-Baptiste MARTIN, ainsi qu’à ses collaborateurs, M. LEMOINE, secrétaire général, et M. HEURTAULT, trésorier, nous adressons nos compliments sincères pour le succès obtenu et pour le travail véritablement considérable poursuivi dans cette région, grâce à leur compétence et à leurs soins.
AD.-J. CHARON
1924
Journal d’Agriculture pratique, 1924, Tome 41, p. 216-217
UNE GRANDE CHÈVRERIE EN TOURAINE
Il est peu de personnes en France qui aient une idée exacte de l’importance économique de la chèvre dans notre pays. Les statistiques agricoles de 1921 donnaient un total de 1 367 180 têtes de caprins, adultes et jeunes. Cette population est très inégalement répartie : 75 450 en Ardèche, 143 000 en Corse, 44 000 en Moselle, 48 850 dans l’Indre, 3 900 dans l’Oise, etc.
Les dépouilles des chèvres entraînent un très gros commerce d’importation et d’exportation. D’après les documents statistiques publiés par l’administration des Douanes, durant l’année 1923, nous avons importé pour 33 235 000 francs de peaux de chevreaux, et pour 94 178 000 francs de peaux de chèvres. Nos exportations en peaux de chevreaux brutes ont été seulement de 1 698 000 francs, en peaux de chèvres brutes de 7 296 000 francs.
Nous sommes donc tributaires de l’étranger pour plus de 100 millions de francs en chiffres ronds.
La peau est, évidemment, un sous-produit, mais le produit principal, le lait, est économiquement avantageux pour l’éleveur.
C’est ce qu’a pensé un propriétaire d’Indre-et-Loire, M. le marquis de LUSSAC, en installant, dans sa propriété de Sainte-Catherine-de-Fierbois, une grande chèvrerie.
M. de LUSSAC a voulu ne commencer qu’avec des bêtes de choix. A cet effet, en 1920, il fit venir, par l’intermédiaire de M. CRÉPIN, président du Club de la Chèvre de race pure, six chèvres et un bouc des Alpes. Ces bêtes ayant donné toute satisfaction, on introduisit un nouveau troupeau de 30 bêtes en 1921. Par la suite, toutes les chevrettes nées à Sainte-Catherine-de-Fierbois furent gardées, de telle façon qu’à l’heure actuelle cette chèvrerie compte une centaine d’Alpines.
C’est donc une chèvrerie d’une importance égale à celles qu’a décrites, en des pages célèbres, le romancier Ferdinand Fabre.
M. de LUSSAC se proposait d’améliorer ainsi le cheptel local et aussi de mettre à la disposition des habitants de Tours un lait exempt de bacilles tuberculeux pouvant être consommé cru par les nourrissons. On pensait justement obtenir, de ce fait, des résultats analogues çà ceux constatés en Amérique, dans les endroits où un large usage du lait de chèvre a été fait, c’est-à-dire une diminution de 50 % de la mortalité infantile.
La routine n’a pas permis à ces vues de se réaliser. M. de LUSSAC a dû créer d’autres débouchés et aujourd’hui il transforme son lait en fromages, industrie séculaire de la région.
La ration habituelle donnée dans la chèvrerie, quand les animaux ne peuvent aller en pâture, est de 1 kg de foin de trèfle ou de luzerne, plus betteraves, feuilles de choux, et 100 à 200 grammes de tourteaux d’arachides, des barbotages : bouillies très épaisses de son, de farines de fèveroles, d’avoine et d’orge.
Les chèvres Alpines du troupeau de Sainte-Catherine-de-Fierbois produisent de 800 à 1 000 litres de lait par an (8 mois de lactation). La chèvre de un an donne deux à trois litres, si elle est très bonne ; à deux ans, trois à quatre litres ; à trois ans, quatre à cinq litres.
Deux sources de bénéfices dans la chèvrerie : les chevreaux et le lait. Vendus à la boucherie à l’âge de deux semaines, les chevreaux ne valent guère que 20 à 50 francs pièce. De race pure et destinés à la reproduction, ils trouvent preneurs à des prix très élevés (200 à 300 francs au sevrage). Adultes, il faut compter de 500 à 600 francs, suivant la beauté.
Le débouché comme reproducteurs est encore restreint, car le mouvement caprin n’est qu’à son début, mais il a un bel avenir devant lui, si l’on se base sur ce qui se passe en Allemagne, en Angleterre et en Amérique où cet élevage se développe très vite.
D’ailleurs, le prix d’un bouc de bonne race payé 600 francs, n’est-il pas très modéré comparé au prix de béliers sélectionnés, dont certains spécimens atteignent 2 000 francs, au prix d’un coq Wyandotte vendu 1 500 francs en Angleterre.
Le lai est une source de ressources certaines. Lorsqu’on peut le vendre en nature et au détail, il atteint 2 à 3 fr. le litre (Paris). En fromages, genre Levroux, il produit 1 fr. le litre. Deux litres de lait font un fromage.
Une chèvrerie bien tenue est donc susceptible de bénéfices intéressants et réguliers.
Une cinquantaine de chèvres exigent les soins d’une femme pour la traite et d’un gamin pour le gardiennage et les soins à l’étable.
Les éleveurs de gros animaux se rendent compte de la nécessité de n’élever que des jeunes issus de bêtes sélectionnées.
De bonnes Alpines prises en France, même à un prix qui paraît élevé, reviennent encore moins cher qu’en les important. Le prix du transport est moindre et l’on échappe ainsi aux risques de l’acclimatation qui laisse toujours un déchet : mortalité et non-valeurs.
La tentative de M. de LUSSAC est doublement intéressant, puisque elle permet de constater que la création d’une chèvrerie assez importante et rémunératrice dans des régions agricoles où la vache domine, et qu’elle met à la disposition des éleveurs des animaux de race pure, suivis déjà depuis plusieurs années.
AD.-J. CHARON
1924
Journal d'Agriculture Pratique. Tome 41, 1924
Publicité porcins
ENGRAISSEMENT porcelets midle white yorkshire. REPRODUCTION : jeunes verrats même race grande origine. Marquis de LUSSAC, Sainte-Catherine-de-Fierbois (I&L)
Publicité caprins
Chèvres alpines, boucs, race garantie pure par Société d'Acclimatation. Pedigrees. Retenir dès maintenant pour 1924. Marquis de LUSSAC, Sainte-Catherine-de-Fierbois (I&L)
1925
Journal d'agriculture pratique, Tome 44, 1925
Publicité caprins
BOUCS ALPINS, race pure pedigree. Marquis de LUSSAC, Fierbois (Indre-et-Loire)