Race ovine : SOLOGNOTE

Publié le par histoire-agriculture-touraine

Race ovine : SOLOGNOTE

1921

Larousse agricole 1921, tome 2, p. 584


Solognote (race ovine)
Race de mouton habitant les plaines de Sologne, au sud de la Loire, et particulièrement les cantons d'Aubagne, la Chapelle-d'Anguillon, Henrichemont et Vailly, dans le Cher, et celui de Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher. De famille moyenne, le mouton solognot a la tête fine, chauve, de couleur rousse, la face étroite et longue ; le front et le chanfrein forment une ligne régulièrement busquée. Sa poitrine manque l'ampleur, mais ses gigots sont assez développés. Ses membres sont nus, assez longs, de couleur roussâtre. Sa toison est le plus souvent blanche ou grise, formée de laine de qualité ordinaire, disposée en mèches que dépassent quelques brins terminés en pointe vrillée et frisée. 
Les agneaux naissent complètement roux. La pigmentation rousse de la tête et des membres des adultes est considérée comme un des caractères de pureté de la race.
Les proportions générales de ce mouton rappellent celles du berrichon, son voisin. Son aptitude particulière est une remarquable adaptation aux sols humides et marécageux qui forment la majeure partie de son aire géographique. Bien que la cachexie aqueuse règne souvent à l'état permanent dans les troupeaux de ces régions, sous l'influence d'un bon régime alimentaire les animaux se rétablissent rapidement et s'engraissent aisément. Le solognot est d'ailleurs d'une rusticité à toute épreuve, ce qui lui permet de résister aux étés brûlants et aux hivers humides de la Sologne et de s'accommoder des plus médiocre pâturages de bruyères et de fétuques. Il fournit une viande délicate et succulente, mais c'est encore naturellement une bête de boucherie peu précoce. Grâce à la sélection, cette race pourrait se développer aussi bien que la race berrichonne, avec, en plus, une aptitude précieuse entre toutes : l'adaptation aux sols humides, qu'elle est presque seule à partager avec la race anglaise de Rommey-Marsh.
 

1960

BOUHIER de L’ÉCLUSE Robert, Pratique de l’élevage du mouton. Flammarion, 1960. 177 pages
p. 34


Mouton Solognot
Taille : 0,65 m.
Tête : fine sans cornes, chauve, de couleur châtain roux uniforme, face étroite et longue. Front et chanfrein formant une ligne régulière très légèrement bombée, particulièrement chez le bélier. 
Oreille : moyenne, horizontale, légèrement droite, jamais tombante, couverte de poils fins et courts, encolure bien fondue avec les épaules droites et longues. 
Gigot : assez développé, pattes nues, assez longues, de couleur châtain. 
Queue : non coupée,  couverte de laine descendant au-dessous de la pointe du jarret.
Toison : partant de la pointe des oreilles, ne couvrant jamais la tête,  s'arrêtant à quelques centimètres au-dessous du jarret  ne revêtant complètement ni la gorge,  ni le ventre. 
Causes de disqualification : présence de cornes, toison envahissant la face ou les membres inférieurs et postérieurs ou couvrant totalement la gorge, taches blanches, noires ou jaunâtres à la face ou aux pattes révélant un croisement antérieur (une certaine pigmentation des lèvres est cependant tolérée), jarres abondantes dans la toison. 
Caractères à rechercher : a) chez le bélier : nuque large, dos droit, selle large, pattes écartées surtout postérieures,  testicules réguliers peu descendus, sillon des bourses peu marqué, toison sans jarres ; b) chez les brebis : face longue, pattes fines, mamelles régulières et globuleuses. Chez l'un et l'autre, couleur châtain roux plutôt foncée et uniforme.


Cette race comprenait autrefois plus de 500 000 moutons. Elle a très fortement régressé par suite du manque de main-d'oeuvre. Bien adaptée au plein air, la brebis est très rustique, peu exigeante, a souvent deux agneaux ; sa tête est de couleur brun foncé ; elle pèse environ 50 kg et donne une laine de qualité très moyenne (1 à 2 kg) pour matelas, tapis, etc. 
Elle donne d'excellents agneaux de boucherie (viande fine très appréciée) en croisement industriel avec le Berrichon, le Charmois ou le Southdown. 


Aire de répartition : Sologne, Landes, Algérie, Allemagne.
 

1980

Revue de la Sologne
1980, numéro 28, Dossier : Le mouton de race solognote. p. 7-25
Consulté au iehca : intérssant
 

http://pronaturafrance.free.fr/Solognote.html


LA RACE OVINE SOLOGNOTE
Au XVème siècle, l'élevage du mouton en Sologne était important : à cette époque de fin de la Guerre de cent ans, les moutons faisaient alors partie de la fortune des paysans. Les troupeaux pâturaient dans les bruyères, complémentés l'hiver en fourrages et feuillards.
La Renaissance et l'installation de la Cour en Val de Loire favorisa La prospérité du commerce des laines, et donc de l'élevage ovin.
Les guerres de religion sonnèrent le glas de cette prospérité, mais l'élevage ovin, plus facile à pratiquer et plus rentable que la céréaliculture, resta l'activité principale de la Sologne.
Vers 1850, l'effectif ovin de la Sologne est estimé à 300 000 têtes. Dans une région dominée par les grandes propriétés, le mouton était alors quasiment l'unique ressource de revenu des paysans solognots. Seule la race Solognote pouvait résister aux conditions sévères du milieu (humidité, végétation très pauvre). L'élevage était très extensif, sans enclos.
Les draperies de Romorantin, fournisseurs de l'Armée, assuraient un débouché important pour les laines. Les agneaux étaient vendus pour être engraissés dans des contrées plus riches : Val de Loire, Beauce, Gatinais.
La mise en valeur de la Sologne avec le marnage grâce au canal de la Sauldre, la création de nombreuses routes, le réaménagement du réseau de drainage à ciel ouvert, et le reboisement, provoquent une régression importante de l'élevage ovin, qui ne peut plus exploiter les immenses parcours nécessaires à sa nourriture.
La population ovine chute ainsi à 50 000 têtes en 1910.
L'exode rural consécutif à la Première guerre mondiale, puis dans les années 1930, le début de la prééminence de la chasse comme activité économique rentable, devait provoquer la quasi-disparition des moutons en Sologne. D'après d'Espinay St Luc en 1912, "l'ennemi le plus acharné du mouton, c'est le chasseur, ou mieux le tireur moderne".
Ce n'est qu'à partir de 1940 que nous voyons un renouveau des moutons solognots, avec une adaptation à de nouvelles techniques d'élevage utilisant le pacage : soit pacage l'été et bergerie hiver, soit plein air intégral, en enclos, avec complémentation de foin l'hiver.
Etc…
 

http://www2.agroparistech.fr/svs/genere/especes/ovins/sologno.htm#Aptitudes%20et%20utilisations


La SOLOGNOTE est une race ancienne et fixée. Elle tire son nom de la Sologne où elle était adaptée et contribuait, dès le XVe siècle, à la fortune des paysans. Très répandue vers 1850 (300 000 têtes), elle reste aujourd’hui une race originale et protégée en raison des caractéristiques particulièrement intéressantes qu’elle affiche. 
La race a son berceau en Sologne mais elle est également présente dans les départements limitrophes ainsi que dans les landes de Bretagne ou de Gascogne, la Bourgogne et le Dauphiné. Des animaux sont également exportés en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Maroc.
Etc…
 

http://pronaturafrance.free.fr/Creche.html


LA FAMILLE CRECHE : UNE EXPERIENCE AU SERVICE DE LA SAUVEGARDE ET DE LA PROMOTION DU MOUTON SOLOGNOT
Etc.
 

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