SALVAT Valentin-Adolphe (1825-1886)

Publié le par histoire-agriculture-touraine

Le bulletin Saint-Claude de Diray (Loir-et-Cher). Décembre 2015
Jean-François-Xavier SALVAT (1791-1859)
La famille SALVAT, originaire de Peyruis, dans les Basses-Alpes, est très liée à l'histoire de notre village. En effet, plusieurs de ses membres se sont investis dans la vie économique et politique locale.
C'est en 1825 que Jean-François-Xavier SALVAT, jeune avocat ayant combattu au sein de l'armée napoléonienne, achète le château de Nozieux. Il y développe une exploitation agricole et va rapidement s'intéresser aux affaires de son pays d'adoption.
Il devient maire de Saint-Claude-de-Diray en 1826, et le restera durant onze années. Le 16 novembre 1830, il est désigné Conseiller général par ordonnance du Roi Charles X. Il le restera trois ans.
Se consacrant ensuite entièrement à son exploitation, il prend la présidence de la Société d'Agriculture du Loir-et-Cher. En 1847, il rédige un rapport destiné au Comité Central de l'Agriculture, sur "L'introduction du trèfle dans les assolements de 4 à 8 ans". C'est au titre de cette présidence qu'il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 27 avril 1846.
En 1848, Jean-François-Xavier SALVAT est élu député, représentant le Département du Loir-et-Cher à l'Assemblée Constituante. Il siège à gauche et vote avec les républicains modérés.
Il décède à Paris le 29 juillet 1859, et c'est l'un de ses fils, Valentin-Adolphe SALVAT (né en 1825), qui héritera du château de Nozieux. Celui-ci continuera l'ensemble des cultures du domaine en développant l'élevage des bovins, pour lequel il aura de multiples récompenses et prix de concours.

 

Elevage de la race bovine Durham

Château de Nozieux (Saint-Claude de Diray, Loir-et-Cher)

La connaissance générale du bœuf, études de zootechnie pratique sur les races bovines de la France, de l'Algérie, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Autriche, de la Russie et de la Belgique, avec un atlas de 83 figures, par les auteurs de l'Encyclopédie pratique de l'Agriculteur publiée par Firmin DIDOT Frères, Fils et Cie, sous la direction de Louis MOLL Chevalier de la Légion d'honneur, Fermier à Vaujours, Professeur d'Agriculture au conservatoire impérial des Arts et Métiers, Membre du Conseil général d'Agriculture, De la Société impériale et centrale d'Agriculture, etc., etc.. et Eugène GAYOT Ancien directeur de l'Administration des Haras, Membre de plusieurs Sociétés scientifiques. Paris 1860. 600 pages. Cote A368


p. 444-445
Les travaux de M. Adolphe SALVAT, propriétaire à Nozieux (Loir-et-Cher), datent de 1843 ; à cette époque il acheta de M. Malingié (*), directeur de la ferme-école de la Charmoise, plusieurs animaux durham de pur sang.
Au début, la vacherie comprenait le taureau le Duc et 4 vaches pures, 2 vaches hollandaises, 16 de à divers croisements et 2 vaches de race locale.
Ces éléments furent consolidés de 1843 à 1860 par l'emploi de sept taureaux différents.
Jusqu'en 1856 la vacherie de Nozieux du conserver tous ses produits purs et éliminer successivement les croisements ; ce n'est guère que vers cette époque qu'il devint possible de livrer à la boucherie et aux éleveurs un certain nombre d'animaux de choix.
L'établissement de M. Salvat ne comprenant ni prairies ni pâturages, la stabulation permanente était nécessitée pour les femelles comme pour les mâles ; on ne les sort au dehors q'une ou deux heures par jour, pendant le temps nécessaire au nettoyage des étables. En été, les mères reçoivent à discrétion et dans des mangeoires les fourrages verts de chaque saison ; en hiver leur nourriture se compose de paille hachée, de balles, betteraves, navets, tourteaux et drèche de brasserie, préalablement fermentés.
Les mâles destinés à la reproduction sont soumis au système d'isolement plus ou moins complet, dans des boxes avec paddocks, ou sous des hangars aérés, où ils ne paraissent pas souffrir du froid, même pendant les gelées d'hiver. La nourriture et les soins ne faisant jamais défaut, la croissance est toujours rapide.
La plupart des vaches de Nozieux sont laitières ; il en est qui donnent jusqu'à 22 litres de lait, un mois après le vêlage.
M. Salvat fait travailler ses bœufs durham ; il en a huit en ce moment ; nous ignorons s'il en est parfaitement content ; néanmoins, comme ils sont nourris fortement, il y a lieu de penser que cette destination ne leur est point nuisible.
Sous le rapport de l'aptitude à prendre la graisse, la souche de Nozieux doit être classée très haut, aussi bien en ce qui concerne le poids atteint par les bons animaux que pour les succès nombreux obtenus dans les concours, ains que nous le verrons plus loin.
Comme reproducteurs, il suffira de citer, pour en donner une idée, les ventes faites de 1848 à 1859 ; ces ventes comprennent 21 mâles et 26 femelles de pur sang, parmi lesquels plusieurs veaux et un vieux mâle de dix ans ; plus 10 métis ; en tout 57 têtes qui ont trouvé preneurs à bons prix.
Sous le rapport des concours :
L'élevage de M. Salvat lui a produit jusqu'à ce jour 43 médailles et 33 prix en argent d'une valeur de 22 000 fr. environ.
Au 31 décembre 1859, la vacherie de Nozieux comptait 31 têtes.

(*) http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2017/02/malingie-edouard-1799-1852.html

Publié dans Personnage, Productions

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