Rave bovine DURHAM

Publié le par histoire-agriculture-touraine

XVIIIe siècle

Angleterre

Institut de l’Elevage/Laurent AVON, 13/01/2009

La race Durham à robe rouge, blanche, rouanne, prend son origine, au cours du 18e siècle, semble-t-il, dans la rencontre de souches bovines présentes et sélectionnées depuis longtemps déjà, dans le nord-est de l’Angleterre : les Teeswater et Holderness. Certains pensent qu’il aurait pu y avoir introduction de sang hollandais au siècle précédent. Toujours est-il qu’à partir du dernier quart du 18e siècle ce bétail, communément appelé Durham, acquiert, sous l’impulsion d’éleveurs de génie comme, notamment, les frères Charles et Robert Colling, une renommée considérable dans leur pays, puis dans tout le monde. Cette race s’appelle également à l’époque, et toujours maintenant, race Shorthorn (courtes-cornes), par opposition à la race Longhorn du Lancashire qui connut son heure de gloire avec Bakewell, le précurseur des grands sélectionneurs anglais, auquel Charles Colling rendit visite en 1783.
L’idée de Bakewell, reprise par Colling et leurs confrères était de sélectionner un bétail spécialisé pour la viande avec plus de rendement, de précocité et de finesse que le bétail traditionnel, osseux et peu précoce, en général utilisé pour le travail. Ils pratiquèrent une consanguinité [in and in] poussée à l’extrême, puisque, par exemple (mais c’est un cas limite), le taureau FAVOURITE de Charles Colling saillit les descendantes de ses filles sur six générations.
Très vite ce bétail, qui fit l’objet d’une grande publicité, se répandit dans tout le pays et fut aussi connu à l’étranger. La Durham apportait la précocité, qui permettait de finir les bœufs à deux ans et demi au lieu de quatre, caractères précieux, à l’époque où l’alimentation pour le bétail était encore difficile à produire. La Durham fournissait, par sa faculté naturelle à déposer du gras de couverture, des quantités de graisse considérables qui étaient une production très prisée tant pour l’alimentation humaine que pour l’industrie. De taille moyenne et laitière passable, elle apportait de la viande et une certaine finesse de squelette et cette fameuse faculté d’engraissement, sans trop détériorer la taille ou la production laitière des populations avec lesquelles elle était croisée.

1822

Herd-book anglais fondé en 1822 par Caoates

1823-1939

France

Institut de l’Elevage/Laurent AVON, 13/01/2009

En France l’introduction de la Durham remonte à 1823, époque à laquelle Brière d’Azy importa les premiers sujets dans sa terre du Nivernais.
En 1830, le comte de Bouillé introduisait dans le même département quelques reproducteurs de choix.
En 1836, sous l’influence d’une certaine anglomanie et d’idées nouvelles en matière de développement agricole, également impressionné par la notoriété de ce bétail outre-manche, le Ministère de l’Agriculture résolut de tenter une expérimentation  :

« M. Yvart, inspecteur général des bergeries et des écoles vétérinaires, reçut l’ordre de se rendre en Angleterre et d’y acquérir un petit nombre d’animaux, destinés à être placés à l’Ecole vétérinaire d’Alfort, pour y devenir un sujet d’étude » (G. Lefebvre Ste Marie, 1849).


Auguste Yvart importa donc en 1837, un taureau et sept femelles.

« Ce premier essai ayant été favorablement accueilli, l’administration, sur les instances de quelques éleveurs désirant être mis à même d’expérimenter le croisement, décida qu’une nouvelle importation aurait lieu en 1838. MM. Yvart et Sainte-Marie furent chargés de ramener un nombre d’animaux suffisant, pour permettre de vendre immédiatement quelques taureaux aux éleveurs, et établir un noyau d’élevage sur le domaine dépendant du haras du Pin. Cette seconde importation se composa de douze mâles destinés aux ventes, d’un mâle pour la monte des vaches d’Alfort, de deux mâles et dix-neuf femelles pour la vacherie du Pin » (G. Lefebvre Ste Marie, 1849).

Les années suivantes d’autres importations eurent lieu, essentiellement en direction de la vacherie du Pin, qui devint, après la fermeture d’Alfort en 1841, avec une cinquantaine de vaches, le principal centre de diffusion de la race en France.
Dès 1843 cependant l’administration jugeant la diffusion de la race encore insuffisante, résolut d’établir des succursales ou dépôts dans d’autres lieux, par exemple : en 1843 à Saint-Lô (Manche), en 1844 à Poussery (Nièvre) et 1847 au Camp, près de Laval en Mayenne. Des particuliers, en général de grands propriétaires  terriens, et des comices achetèrent des taureaux pour faire des essais de croisement ou même de commencer à créer des troupeaux de race pure.
Très vite il y eut un engouement considérable pour la race et tous les comices et concours d’animaux gras, y compris celui de Poissy créé en 1844, ouvrirent des sections pour les animaux croisés Durham. On vit fleurir toutes sortes de croisement plus ou moins fantaisistes qui n’avaient aucun rapport avec un objectif de production ou un programme d’élevage réfléchi. Des essais furent réalisés sur la race Charolaise et la race Normande mais avec moins d’ampleur qu’on le dit souvent. Un certain chauvinisme local (de bon aloi) et des considérations d’ordre économiques : maintien du gabarit et de l’aptitude au travail en race Charolaise, maintien du potentiel laitier en race Normande furent d’efficaces protections.
Par contre la race Durham s’installa durablement dans certaines régions prédisposées à la recevoir. En Bretagne elle fut croisée avec les populations Bretonnes Froment et Pie Rouge pour donne naissance, par la suite, à la race Armoricaine, race d’un type mixte qui n’était pas présent auparavant dans cette région. En Mayenne, elle produisit, en croisement avec la Mancelle, la population dite Durham-Mancelle dont se dégagea par la suite la race Maine-Anjou.
Le Herd-book de la race Durham, premier de son genre en France, fut créé en 1855 par l’administration pour ne pas perdre les informations obtenues avec les animaux importés de Grande-Bretagne. Le Herd-book français, géré par le Ministère de l’Agriculture jusqu’à la dernière guerre, acquît une excellente réputation. Il était même considéré comme plus rigoureux dans son fonctionnement que le Herd-book anglais fondé en 1822 par Caoates, se refusant, par exemple à inscrire les animaux issus de croisements d’absorption [back-crosses].
Si la population de race pure n’eut jamais une grande importance en France, quelques milliers de femelles tout au plus, concentrées chez de riches propriétaires, elle fut reconnue comme étant de très grande qualité. Les éleveurs français, moins soumis aux modes commerciales que leurs homologues anglais, surent maintenir un type d’animal de bon gabarit, fonctionnel, qui s’ouvrit même des débouchés d’exportation. Elle eut sa place au Concours Général Agricole jusqu’en 1939. Après la guerre, la race qui avait généré ses propres concurrentes dans les régions où elle s’était le mieux implantée : Maine-Anjou et Armoricaine se vit condamnée par les charettes Quittet* et disparut définitivement du sol français après plus de cent ans de présence remarquée, glorieuse et honorable.

 
* charrettes Quittet
Bernard Denis et Pierre Quéméré, Ethnozootechnie , n° 109, 2021, p. 74
Extrait :
La politique "Quittet"
Plusieurs pays d'Europe septentrionale s'étaient déjà souciés de réduire le nombre de leurs races dès les années 1930 (Avon, 2005). Alors que l'Italie et l'Espagne échappèrent à cette mesure, la France tenta de l'appliquer immédiatement après la seconde guerre mondiale, à l'instigation de l'Inspecteur général Edmond Quittet (1902-1975). Les raisons en sont clairement explicitées par celui-ci dans la première édition de ses ouvrages, devenus des "classiques", sur les races bovines, ovines, porcines et chevalines. Les mêmes idées se retrouvent d'une espèce à l'autre mais c'est dans le livre sur les bovins (Quittet,1946) qu'elles sont le plus clairement exprimées. etc...
 

L'Institut de l'élevage, du temps de la modernisation à celui des transitions.
Éditions Quae 2022 

p. 136 

Pour le tout jeune Iteb, l'association entre Jean-Maurice Duplan et François Mignon représente la garantie d'avoir voie au chapitre au cœur du nouveau dispositif génétique national. Et contrairement aux années 1950, où l'inspecteur général Edmond Quittet pouvait planifier la disparition des races rustiques au nom de la rationalisation de l'élevage national, les dispositifs issus de la loi de 1966 [loi sur l'élevage] garantissent une écoute attentive des besoins des bassins de production. Si le mot d'ordre de la modernisation n'est remis en cause par personne à cette époque, celle-ci se fera dans la prise en compte de la diversité des potentialités des races.
 

 

1841

Annales de l'Agriculture française, 4e série, Tome troisième (n° 13 à 18), Paris, L. Bouchard-Huzard, 1841
p. 349-352
Ministère de l'agriculture et du commerce
Ventes publiques de taureaux, béliers et brebis de différentes races, dans les bergeries royales et au haras du Pin.

Ces ventes auront lieu par adjudication publique.

Le 9 mai 1841, au haras du Pin près Argentan (Orne), à une heure précise,
Dix taureaux, de la race améliorée à courtes cornes, dite race Durham, dont les noms, âges et robes sont ci-après détaillés, savoir :

Lord Morpeth, rouge et blanc, 3 ans 9 mois
Adolphus, blanc, 2 ans 2 mois
Robert-le-diable, rouan foncé, 23 mois
Deucalion, rouge et blanc, 18 mois
Latimer, rouan, 16 mois
Prince Alber, rouan, 16 mois
Post-Boy, rouan, 14 mois
Doctor Faust, rouan presque blanc, 13 mois
Emilius, rouan, 11 mois
John Bull, rouge et blanc, 11 mois
Les généalogies seront données au moment de la vente

Le 6 juin 1841n à l'école royale vétérinaire d'Alfort, à onze heures du matin.
1° - Douze à quatorze taureaux de race Durham, dont les noms, âges et robes sont ci-après détaillés, savoir :

Wagstaff, rouan, 3 ans 1 mois
Néron, rouan, 23 mois
Matchem, rouge et blanc, 19 mois
Young Stapleton, rouge et blanc, 18 mois
Snowdrop, rouan, 17 mois
Dadelus, blanc, 13 mois
Cecil, rouan léger, 13 mois
Agate, rouan, 1 an
Prince Charles, rouge et blanc, 1 an
Sir Walter, rouan, 1 an
Jason, rouan, 11 mois
Jugurtha, rouge, 11 mois
Ravensworth, blanc, 10 mois
Les généalogies seront données au moment de la vente

[...] La plupart des taureaux de Durham qui seront mis en vente au haras du Pin et à l'école d'Alfort sont dans leur première ou leur deuxième année. Les animaux de la race Durham peuvent prendre un degré d'engraissement auquel n'atteignent jamais nos bestiaux français. [...] La race des bœufs de Durham et la race de moutons de Dishley acquièrent un grand poids, relativement à leur taille, qui n'est pas très élevé : mais elles ne supportent pas la marche avec la même facilité que nos bestiaux français. Les métis que l'on obtient par l'emploi de taureaux de Durham et des bélier Dishley marchent beaucoup mieux que les animaux de pure race anglaise, s'engraissent mieux que nos bestiaux français, et peuvent ainsi convenir aux situations agricoles où l'intérêt du cultivateur est de spéculer sur la production de la viande et d'engraisser de jeunes bestiaux. [...]. Les généalogies des taureau Durham seront publiées dans les numéros suivants.
 

1851

Journal d'agriculture pratique, janvier à juin 1851
p. 475-476
CONCOURS NATIONAL DE VERSAILLES
Animaux reproducteurs
Espèce bovine

[la race durham domine dans les régions du centre-ouest]

Première région (Bretagne) ; 8 taureaux concourant
1er prix. - Une médaille d'or de 2 000 fr., à M. Gernignon, à Saint-Fort (Mayenne), pour un taureau durham, âgé de 12 mois
2e prix. - Une médaille d'argent et 1 000 fr., à M. Bouton-Lévêque, aux Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire), pour un taureau durham-manceau, âgé de 44 mois
Pas de 3e prix. -
4e prix. - Une médaille d'argent et 600 fr., à M. de Tusseau, directeur de la ferme-école du Petit-Chêne (Deux-Sèvres), pour un taureau de race parthenaise.

Deuxième région (Normandie) ; 12 taureaux concourant.
[2 taureaux durham primés vs. 2 taureaux cotentin ou normand]
1er prix. - Une médaille d'or et 2 000 fr., à M. Descoqs, à Saint-Lô (Manche), pour un taureau durham, âgé de 18 mois.
2e prix. - Une médaille d'argent et 1 000 fr., à M. de Torcy, à Durcet (Orne), pour un taureau durham, âgé de 27 mois.
3e prix. - Une médaille d'argent et 800 fr., à M. Auvray, à Sainte-Marie-du-Mont (Manche), pour un taureau cotentin, âgé de 15 mois.
4e prix. - Une médaille d(argent et 600 fr., à M. Hardelay, à Saint-Nom (Seine-et-Oise), pour un taureau normand âgé de 38 mois.
 

Troisième région (Nord) 9 taureaux concourant
Pas de 1er prix.
2e prix. - Une médaille d'argent et 1 000 fr., à M. Bourdin, à Courceaux (Seine-et-Marne), pour un taureau flamand, âgé de 52 mois.
3e prix. - Une médaille d'argent et 800 fr., à M. Ponsard, à Omez (Marne), pour un taureau durham, âgé de 48 mois.
4e prix. - Une médaille d'argent et 600 fr., à M. Dutfoy, à Eprunes (Seine-et-Marne), pour un taureau flamand, âgé de 48 mois.

Quatrième région (Centre), 12 taureaux concourant.
[4 taureaux durham primés vs. 2 taureaux charolais]
1er prix. - Une médaille d'or et 2 000 fr., à M. Salvat, à Nozieux (Loir-et-Cher), pour un taureau durham âgé de 36 mois.
2e prix. - Une médaille d'argent et 1 000 fr., à M. Tachard, à Laguerche (Cher), pour un taureau durham, âgé de 22 mois.
3e prix. - Une médaille d'argent et 800 fr., à M. Cacadier, aux Poids-de-Fer (Cher), pour un taureau charolais, âgé de 36 mois.
4e prix. - Une médaille d'argent et 600 fr., à M. de Bouillé, à Villars (Nièvre), pour un taureau charolais, âgé de 12 mois.
1ère mention honorable, à M. Tachard, à Laguerche (Cher)  pour un taureau durham, âgé de 21 mois.
2e mention honorable, à M. Chenu, à Argentière (Cher), pour un taureau durham, âgé de 46 mois.

Cinquième région (Nord-Est)

Sixième région (Sud-Ouest) 3 taureaux concourant
Pas de 1er ni de 2e prix
3e prix. - Une médaille d'argent et 800 fr., à M. Rozier, à Abzac (Gironde), pour un taureau périgourdin, âgé de 24 mois.
4e prix. - Une médaille d'argent et 600 fr., à M. Dardenne, à Léguevin (Haute-Garonne), pour un taureau gascon, âgé de 34 mois.

7e région (Auvergne) 6 taureaux concourant.
1er prix. - Une médaille d'or et 2 000 fr., à M. Mailhart de la Couture, à la Couture (Haute-Vienne), pour un taureau limousin-agenais, âgé de 33 mois.
2e prix. - Une médaille d'argent et 1 000 fr., à M. Desalles, à Limoges (Haute-Vienne), pour un taureau limousin, âgé de 24 mois.
4e prix. Une médaille d'argent et 600 fr., à M. Garcelon, cultivateur à Ceybras (Cantal), pour un taureau salers, âgé de 34 mois.

1855

Herd-book Durham, français

Journal d'agriculture pratique. Juillet à Décembre 1855. 4e série. Tome IV. 1855
Chronique agricole de la 2e semaine de septembre
p. 366
La publication qui vient d'être faite par les soins de M. de Sainte-Marie, du premier volume de l'Etat-civil des animaux reproducteurs de l'espèce bovine française [Herd-book français pour la race bovine durham] justifierait à elle seule la distinction dont il vient d'être honoré. Sans doute on peut trouver trop étroite la mesure prise de ne tenir en compte que des animaux de pur sang de la race courte-corne améliorée, dite race de Durham, nés ou importés en France. [...]. La liste des éleveurs dont les animaux figurent au premier volume du Registre français n'est pas encore considérable  ; elle contient 54 noms, savoir : [...] Henri Lefebvre de Sainte-Marie [fils du précédent], à Beaumont-Pied-de-Boeuf (Mayenne) ; [...] A. Salvat, à Noizeux (Loir-et-Cher) ; G. Salvat, Nozieux (Loir-et-Cher) ; [...]. Cette liste est, on peut le dire, la table d'or de l'agriculture ; tous les meilleurs ne s'y trouvent pas inscrits certainement, mais les éleveurs dont on vient de lire les noms méritent la reconnaissance publique, parce qu'ils ont été les premiers à entrer dans la voie du progrès.
Ils se répartissent ainsi entre 17 départements :
Mayenne 17,
Orne 10,
Calvados 4,
Maine-et-Loire 3,
Nièvre 3,
Cher 2,
Loir-et-Cher 2,
Loire-Inférieure 2,
Seine-et-Marne 2,
Allier 1,
Eure 1,
Charente-Inférieure 1,
Loiret 1,
Meurthe 1,
Pas-de-Calais 1,
Sarthe 1,
Haute-Vienne 1.

1860

La connaissance générale du bœuf, études de zootechnie pratique sur les races bovines de la France, de l'Algérie, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Autriche, de la Russie et de la Belgique, avec un atlas de 83 figures, par les auteurs de l'Encyclopédie pratique de l'Agriculteur publiée par Firmin DIDOT Frères, Fils et Cie, sous la direction de Louis MOLL Chevalier de la Légion d'honneur, Fermier à Vaujours, Professeur d'Agriculture au conservatoire impérial des Arts et Métiers, Membre du Conseil général d'Agriculture, De la Société impériale et centrale d'Agriculture, etc., etc.. et Eugène GAYOT Ancien directeur de l'Administration des Haras, Membre de plusieurs Sociétés scientifiques. Paris 1860. 600 pages. Cote A368

p. 411-447
RACE DE DURHAM
Originaire des bords de la Tees, rivière qui sépare les communautés d'York et de Durham, et généralement désignée en Angleterre sous la dénomination de Tesswater ou courte-corne améliorée ; la race de Durham ne possédait point, il y a quelques siècles, les caractères qui lui ont valu depuis une etc.

 

1896

Journal d'agriculture pratique, juillet à décembre 1896

p. 225-229
Les shorthorns au Clos-Ry 
Signé : Clercq (de) Louis, à Oignies (Pas-de-Calais) [président du Syndicat du shorthorn français] 

[...] château du Clos-Ry, appartenant au célèbre éleveur de shorthorns, M. Signoret [...] L'exploitation du Clos-Ry se compose de 105 ha, environ, de prairies naturelles et de 15 ha de culture. [...] Ce qui caractérise principalement les tribus, dont M. Signoret conserve soigneusement les sujets, c'est d'abord le type qui est bien celui du vieux sang des Manson et des Collings, qui est resté si pur en France, et, ensuite, une grande massivité. [...] Le propriétaire nous dit que plusieurs de ses reproducteurs vont partir pour l'Amérique ; cela ne nous étonne pas, car, ils ont de la valeur et, en ce moment, les demandes pour la République argentine sont très nombreuses. [...] En résumé, nous tenons à dire que les animaux du Clos-Ry respirent un véritable air de bonne santé. [...] Enfin, une particularité intéressante se dégage de notre étude, et on aurait tort, selon nous, de ne pas en tenir compte, M. Signoret a fondé son écurie avec des tribus que nous avons indiquées et qui sont toutes de vieux sang ; il a pu éviter la consanguinité, par ce qu'il avait un assez grand nombre de familles bien séparées, et il n'a introduit que peu de nouvelles vaches dans son étable. Or, son troupeau est resté remarquable et ses produits n'ont nullement dégénéré. On peut donc affirmer sans crainte et répéter encore ce que nous avons déjà dit, c'est que nos vieilles lignées françaises demeurent toujours les plus belles et qu'il faut bien se garder de les détruire. Le système employé à Corbon était excellent, en somme ; il consistait à choisir toutes les meilleures reproductrices comme formes, comme couleur, comme qualités laitières, parmi les bêtes du vieux sang et de leur donner des taureaux de premier ordre, choisis, soit dans les mêmes tribus, soit aussi, pour éviter la consanguinité, dans les troupeaux anglais. 
Depuis la destruction, si fâcheuse pour l'élevage français, de la ferme nationale, le syndicat du shorthorn français, grâce à l'aide du ministère de l'agriculture, a pu continuer ces anciennes traditions. 

p. 263-268
Les shorthorns au concours régional de Moulins
Signé : de Clercq
p. 300-393
Les shorthorns au concours régional de Chartre 

p. 338-341
Les shorthorns au concours de la Société Royale d'Agriculture d'Angleterre à Leicester 
Signé : de Clercq 

p. 593-595
Les ventes de shorthorns à Buenos-Ayres en 1896
Signé : L. De Clercq 
 

1898

Journal d'agriculture pratique, juillet à décembre 1898
p. 635-640

Le troupeau Durham [shorthorn] d'Oignies [Pas-de-Calais]
Signé : A. de Céris
La planche coloriée que nous publions aujourd'hui, faite d'après une aquarelle de M. Barillot, représente un taureau de race durham pure, Quick-Cassia, né à Oignies le 16 février 1896 et élevé dans l'étable de M. Louis de Clercq. [...] 
Depuis longtemps, M. de Clercq avait étudié toutes les questions se rattachant à la culture et à l'élevage, et dès qu'il fut en possession de la terre d'Oignies, il voulut immédiatement organiser un troupeau et une culture modèles. Avec les Tiersonnier [MM. Tiersonnier Alphonse et Ludovic, château du Colombier, à Gimouille (Nièvre), les Montlaur [M. Montlaur (Joseph, marquis de), à Cognat-Lyonne (Allier], les Benoist d'Azy [Nièvre] et tant d'autres, il croyait que l'amélioration de nos races françaises ne pouvait s'opérer rapidement que par des croisements intelligents avec des animaux de pur-sang, sélectionnés en Angleterre depuis la fin du siècle dernier, et il jugeait des résultats à obtenir par ceux déjà acquis. Dès lors, il entreprit, avec passion, la formation d'un troupeau durham, et il poursuivit avec une ardeur sans pareille la tâche qu'il s'était imposée, aidé de Mme de Clercq qui partage ses goûts, connaît admirablement les questions agricoles et prend une part très active à la direction du domaine.
C'est à l'Exposition universelle de 1878 que M. de Clercq fit ses premières acquisitions etc.

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