TURBILLY (le marquis de) (1717-1776)
Louis-François-Henri de Menon, marquis de TURBILLY,
Né le 11 août 1717 à Écommoy (Sarthe)
Décédé le 25 février 1776 à Paris
Extraits de l’article : LE FABULEUX ET TURBULENT MARQUIS DE TURBILLY
« Il obtient pension et retraite et quitte définitivement l'armée en 1753, à 36 ans, pour se retirer sur ses terres au château de Turbilly. Entre-temps, il s'est marié à Paris en 1749 avec une jeune fille de vingt ans, orpheline, Marie Félicité Midy, issue d'une honorable famille de magistrats parisiens bien introduite dans les cercles du pouvoir. Il n'y aura pas d'enfant, le seul pour le marquis sera sa terre de Vaulandry, objet de toutes ses préoccupations pendant près de quarante années. »
« A la mort de son père en 1737, Louis François, nouveau marquis de Turbilly, hérite d'un domaine considérable de plus de 2000 hectares qui s'étendait sur les communes sarthoises et angevines actuelles de Vaulandry, Baugé, Chigné, Clefs, Cré-sur-Loir, Genneteil, Lasse, Noyant, Pontigné, Savigné-sous-le-Lude. »
« En homme des Lumières, il rejoint le cercle des « Encyclopédistes » et partage le cénacle du Procope en compagnie de Voltaire, Montesquieu, Chomel et Rouillé, puis Rousseau. Il s'exprime avec Buffon sur la physique des arbres et l'économie de bon usage. »
« C'est lui qui introduisit la culture du lin et du chanvre permettant ainsi aux femmes des cultivateurs de travailler comme fileuses à la morte saison. Il fut le premier à combattre les mutilations de la forêt angevine. Pour entreprendre le reboisement, il s'éprend de la volonté de créer une essence compatible, rapporte des graines et crée en 1749 le pin du Maine qui se plaît dans les sols appauvris des landes. Cette essence prendra le nom de pin de Bordeaux puis de pin maritime après la récupération par l'ingénieur Brémontier connu pour ses travaux dans les Landes. »
« 1755, c'est cette année-là que Turbilly prend l'initiative de créer deux prix d'agriculture qui récompensent des cultivateurs méritants de la paroisse. L'événement est considérable. Les deux vainqueurs choisis par un jury se voient remis une médaille d'argent de la grandeur et de la pesanteur d'un écu de six livres gravées d'un côté aux armes de la famille Turbilly, de l'autre d'une gerbe de blé et des faucilles avec ces mots en exergue Prix d'agriculture ».
« Après 23 ans d'efforts, le domaine de Turbilly et la paroisse de Vaulandry sont devenus des modèles de réussite économique. En avril 1760 le marquis fait paraître chez la veuve D'Houry, imprimeur-libraire de Mgr le duc d'Orléans, rue de la Vieille-Boucherie à Paris avec approbation et privilège du Roi un livre intitulé Mémoires sur les défrichements suivi par un autre chez le même éditeur Pratique des défrichements. Le premier est très rapidement épuisé. Il est réimprimé à Paris et Amsterdam en 1761 et 1762, traduit en anglais, allemand et danois. Quant au second, il est réédité deux fois en 1761. »
« Aux côtés de Trudaine, organisateur du corps des Ponts et Chaussée, de Bourgelat fondateur des écoles vétérinaires, de Turgot, du botaniste Jussieu, il devient l'ami, le conseiller spécial et quasiment l'éminence grise d'Henri Léonard Bertin, contrôleur général des Finances. Il prône l'établissement d'un cadastre et reste l'instigateur de la création des Sociétés d'Agriculture [membre fondateur des Sociétés d'agriculture des généralités de Tours et de Paris en 1761 relais dans les provinces de la politique de développement agricole du pouvoir. »
HARTMANN Claude, Henry-Louis Duhamel du Monceau : un savant au siècle des Lumières, sa place dans la bibliothèque de quelques personnalités marquantes de l'époque
Commémoration du troisième centenaire de la naissance d’Henry-Louis Duhamel du Monceau
Mémoires de l’académie d’Orléans, Agriculture Sciences, Belles-Lettres et Arts, VIème série, Tome 10, 2000, p. 223-242
Extrait p. 227
Les gentilshommes cultivateurs
Louis-François de Menon, marquis de Turbilly, en est le prototype. Officier dans les armées de Louis XV mais aussi passionné d'agriculture, il observe les méthodes de cultures au cours de ses campagnes. En 1760 il publie son Mémoire sur les défrichements qui connaît un grand succès et dont un exemplaire, relié aux armes de Mme de Pompadour, figure dans son catalogue sous le numéro 319. Il s'attache à mettre en valeur ses terres situées à l'est de l'Anjou, sur la commune de Vaulandry, entre La Flèche et Beaugé, mais s'y ruine. Les Affiches d'Angers du vendredi 14 juin 1776 - il vient de mourir - annoncent la vente de "tous ses meubles et effets" où figurent - entre des moulins à tabac et café et des gibecières - des "livres, in folio, in-4°, in-8° et in-12".
Sources et bibliographie
GILLORY aîné, Notice sur le marquis de Turbilly, agronome angevin au XVIIIe siècle. 1849 (Gallica), 102 p.
TURBILLY (marquis de), Mémoire sur les défrichements, Paris MDCCLX (1760), 333 p. (Gallica)
TURBILLY (marquis de), Pratique des défrichements par Louis-François-Henri de Menon, marquis de Turbilly, quatrième édition, augmentée de la correspondance agricole de l'auteur avec la société économique de Berne, et de notes extraites des Mémoires de cette société. Paris 1811. 150 p.
http://yvesdesaintjean.over-blog.com/2018/10/le-fabuleux-et-turbulent-marquis-de-turbilly.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Fran%C3%A7ois_Henri_de_Menon
https://www.baugeenanjou.fr/communes-deleguees/vaulandry/
http://www.duvoyage.com/voyager/france/vaulandry/chateau-de-turbilly.html
https://www.wiki-anjou.fr/index.php/Vaulandry
https://www.verif.com/societe/SCI-DU-CHATEAU-DE-TURBILLY-480049493/