GOURNAY (marquis de) Jacques Claude Marie Vincent (1712-1759)
Jacques Claude Marie Vincent, marquis de GOURNAY
Né le 28 mai 1712 à Saint-Malo
Décédé le 27 juin 1759 à Paris
Négociant international devenu réformateur de l'économie française. Principal introducteur du libéralisme économique en France, on lui attribue la maxime libérale : « Laisser-faire, laisser passer ».
Intendant du commerce : 1751-1758
Fin 1756, il appuie la création de la Société d'Agriculture, de Commerce et des Arts de Bretagne, dont il définira les missions et rédigera les statuts. Trudaine et Bertin imposeront des Sociétés d'agriculture dans toutes les Généralités et les pays d'État dans le royaume, qui diffuseront la pensée de Gournay, jusque et au-delà de la Révolution française.
Il inspirera directement Turgot, Quesnay ou encore Trudaine et Malesherbes, Silhouette, Bertin ... , et plus généralement toute la tradition économique libérale française.
Extrait p. 13-14
Vincent de Gournay ne créa pas une école comme le docteur Quesnay, il fit des disciples : Trudaine, Malesherbes et Bertin ; il ne fit pas des livres mais des hommes. C'est par la propagande, par la discussion, par l'autorité de sa parole, qu'il finit par conquérir l'Administration. Les missions que l'Intendant du Commerce remplit, entre 1751 et 1759 apprirent aux populations et aux intéressés les nouveaux principes qui, dans le malheur des temps, semblait promettre un meilleur avenir. La personnalité de Vincent Gournay le mit hors de pair dans le monde de l'intendance comme dans le monde du commerce. "M. de Gournay, a dit Turgot, mériterait la reconnaissance de la nation, quand elle ne lui aurait d'autre obligation que d'avoir contribué, plus que personne, à tourner les esprits du côté des connaissances économiques".
Vincent de Gournay mourut le 11 juin 1759, peu de mois avant que Bertin ne prît le Contrôle général ; mais Bertin, grâce à ses fonctions de lieutenant de Police, l'avait connu, pratiqué, soutenu dans le Bureau du Commerce dont il faisait partie. Quand le Contrôleur général Bertin introduisit l'agriculture dans le compartiment des finances, il retrouva Vincent de Gournay dans Trudaine, et quand plus tard, en 1763, le ministre secrétaire d'Etat Bertin maria l'agriculture et le commerce dans un nouveau ministère, il demeura dans l'action du pouvoir, le successeur de Vincent de Gournay, comme il était le collaborateur de Trudaine.