GUANO DU PÉROU

Publié le par histoire-agriculture-touraine

BOULAINE Jean, Histoire de la fertilisation phosphatée 1762-1914, par Jean Boulaine, Étude et Gestion des Sols, Volume 13, 2, 2006 -pages 129-137
Extrait p. 131-132
LE GUANO DU PÉROU
A la même époque [voir noir animal], vers 1820, le commerce importa d'Amérique du Sud et tout spécialement du Pérou des quantités de plus en plus importantes de fiente d'oiseaux de mer. Sous les climats très secs du Pérou, ces matières s'étaient accumulées depuis des siècles. Leur exploitation devint vite considérable, surtout pour fournir l'Angleterre et la côte orientale des Etats-Unis. La France en importa aussi mais environ dix fois moins : on estime la quantité à 30 000 qx. Le transport était assuré par des voiliers qui contournaient le cap Horn à la pointe sud de l'Amérique du Sud.
Les déjections des oiseaux étaient appréciées depuis l'Antiquité et considérées à juste titre comme le meilleur des engrais. La société commerciale qui diffusait le guano en France eut l'intelligence de représenter un oiseau sur les sacs qu'elle vendait. Il semble que cette société ait été dirigée par des gens honnêtes. On a une déposition détaillée de ses activités dans le compte rendu de la Commission des Engrais de 1864.
D'autre part, dans presque toute la France, les agriculteurs se livrèrent à une véritable chasse aux dépôts de guanos de chauve-souris dans les grottes, cavernes et anfractuosités, où celles-ci pouvaient se nicher. Dès les dernières années du siècle, les gisements du Pérou s'épuisèrent, des recherches furent entreprises dans le monde entier, notamment en Océanie. Après 1900, la production devint très faible et fut remplacée par les engrais chimiques. On continua à importer des zones désertiques de l'Amérique du Sud des produits différents : les nitrates de soude du Chili, qui comportait des quantités très faibles de phosphore et furent épuisées en un demi-siècle.
 

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