VITICULTURE EN INDRE-ET-LOIRE
SOURCE : Archives départementales d'Indre-et-Loire (ADIL)
Les samedis des Archives
Atelier du samedi 18 octobre 2014
Vignes et vins en Indre-et-Loire
Archives départementales d’Indre-et-Loire (ADIL)
https://doczz.fr/doc/1834218/vignes-et-vins-en-indre-et-loire---archives-d%C3%A9partemental...
SOURCE : Articles de Samuel LETURCQ
Samuel Leturcq, Adrien Lammoglia, Histoire & Sociétés Rurales 2018/2 (Vol. 50), pages 31 à 75
https://www.cairn.info/revue-histoire-et-societes-rurales-2018-2-page-31.htm
SOURCES : diverses
Revue internationale d’histoire de la vigne et du vin
L'enquête de Nicolas Dupré de Saint-Maur pour fixer la nomenclature de la vigne (1782-1784)
BRUNET Roger, L'agriculture aujourd'hui. Les dominantes agricoles en Indre-et-Loire
http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?id=2
CHAPUIS Robert, La Renaissance d'anciens vignobles français disparus, éd. L'Harmattan, 2016
CONSTANT Georges, L'agriculture du département d'Indre-et-Loire, Tours, office régional agricole du Centre et de l'Indre-et-Loire, 1933, 288 p. par Georges CONSTANT (directeur des services agricoles d'Indre-et-Loire) Archives Départementales d’Indre-et-Loire cote 8°363., Pages 117-155
CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, Manuel complet de l’agriculture moderne. 2ème édition, Terre de Touraine, Direction des services agricoles d’Indre-et-Loire, 1955, 508 p.
DEYRIEUX André, A la rencontre des cépages modestes et oubliés, éd. Dunod, 2016
FRANKEL Charles, Vins de feu, À la découverte des terroirs des volcans célèbres (Auvergne), éd. Dunod, 2014.
GARNOTEL F. - La viticulture depuis la crise du phylloxéra à la fin du 19e siècle s., in : Zadora-Rio É. (di.) -
Atlas Archéologique de Touraine, 53e Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours, 2014,
http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?id=144,2010
GUYOT Jules, Etude des vignobles de France, Tome II (régions du Centre-Sud, de l'Est et de l'Ouest), Paris, 1868. Département d'Indre-et-Loire. p. 643-682
LEGROS Jean-Paul, ARGELES Jean, L'odyssée des agronomes de Montpellier, 1848-1998 : fresque d'une grande école de la Méditerranée ouverte sur le monde, Editagro, Paris 1997.
LUCAND Christophe, Le Vin et la Guerre, Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français, éd. Armand Colin, 430 p. mars 2017.
METTAVANT Claude et LE CLECH Sylvie, Les closeries viticoles du Val de Loire : l’exemple des « maisons aux champs » de Rochecorbon, Bulletin de la Société archéologique de Touraine – Tome LXV, 2019, p. 113-129.
XVIIIe siècle
MAILLARD Brigitte, Les campagnes de Touraine au XVIIIe siècle Structures agraires et économie rurale, les PUR (Presses Universitaires Renne), 1998, 497 pages.
http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2017/06/les-campagnes-de-touraine-au-xviiie-siecle.html
p. 200-208
VI. De la vigne et du vin
1808
p. 674, tableau I11.4 La production viticole d'Indre-et-Loire en 1808 (ADIL, 7M191).
Superficie (en ha) |
Produit moyen des vins (en hl) | Part de la production (en %) | |
Arrondissement de Tours | 18 759 | 299 393,94 | 65,3 |
Arrondissement de Loches | 2 506 | 39 995,76 | 8,7 |
Arrondissement de Chinon | 7 508 | 119 827,68 | 26,0 |
Production totale | 28 773 | 459 217,08 | 100,0 |
Vin exporté hors Touraine | 127 312,92 |
1809
LAURENCIN Michel, LA VIE EN TOURAINE AU TEMPS DE BALZAC, La vie au quotidien, collection dirigée par Jean-François SOULET, éditions. CAIRN, 2008, 335 p.
http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2017/09/la-vie-en-touraine-au-temps-de-balzac-michel-laurencin.html
p. 149-155
p. 159
Sous l’Empire, en 1809, avec près de 36 000 hectares, la vigne occupe 6 % du territoire départemental et produit près de 472 000 hl de vins [13,1 hl/ha]. Sa répartition fort inégale (même si, dans chaque commune, un coin de terre est réservé à la plante), fait apparaître plusieurs zones de forte densité viticole. L’arrondissement de Tours, à lui seul, produit 60 % de la récolte, devant celui de Chinon (33 %) et celui de Loches (7 %). […] Parmi les vins blancs les plus appréciés, le Vouvray, sur plus de 2 300 hectares, a un rendement moyen de 15 hl/ha. Sept communes sur les onze que compte le canton des bords de la Loire produisent plus de 34 000 hl de vin. Le pineau domine sur les pentes des coteaux exposés au midi ; le menu pineau donne au vin sa douceur, le gros sa force et sa vigueur. Par endroits, il doit laisser la place au grosleau [Grolot] . Partout, la vigne occupe un espace qui varie de 10 à 16 % du territoire communal. À Vouvray, les ceps sont plantés sur 240 ha, soit plus de 7 % des terres cultivables, autant que le froment. La récolte du vin blanc, tardive, se fait à la Toussaint, et la vigne est l’objet de soins fréquents et attentifs. Le vigneron, en plus de pratiquer la taille, doit pratiquer deux façons : une consistant à « lever » la vigne, à biner, une autre à la rabattre. Parfois on enterre les feuilles après la vendange, à la fin de l’automne. […] Dans le triangle formé par la Loire et le Cher, entre les villes d’Amboise, Bléré et Montlouis, plus de 4 000 ha produisent 64 000 hl de vins rouges et blancs dont le rendement atteint 16 hl/ha. À Montlouis, le vignoble occupe 1 000 ha : 300 en terres argileuses, 400 en terres sablonneuses et 300 dans le roc. Le vin blanc provient des pineaux, gros et menus ; le rouge, du cô. Le premier produit 6 poinçons de Touraine à l’hectare (environ 1 600 litres), le second 3 seulement. Là encore, la surface consacrée à la vigne égale et souvent dépasse la superficie consacrée au froment. Vers Amboise, à côté du cô [Côt ou Malbec] le macé-doux fournit un vin rouge de moindre qualité, mais au rendement supérieur.
Le vin que Balzac consomme à Saché, chez M. de Margonne, lors de ses séjours estivaux, et qui est cultivé dans toute la région du sud de Tours, de Joué à Saint-Avertin, d’Azay-le-Rideau à Ballan, n’a rien à envier à ses célèbres voisins. Le « vin noble » de Joué, d’origine bourguignonne (petit Arnoison noir [Pinot noir], Malvoisie, meunier, pineau gris de Bourgogne) donne des rendements voisins et parfois supérieurs. Il règne en maître sur les coteaux de l’Indre, comme le « petit blanc » de Saché, sur 260 ha des 2 800 que compte la commune chère à Balzac. À Artannes, sur l’autre rive, il l’emporte même sur le blé, et à Villandry il occupe une aire égale à celle de la noble céréale. La Touraine, c’est aussi, pour les contemporains de l’auteur de la Comédie humaine, le pays des cépages rouges, du « breton » [Cabernet] de Bourgueil et de Chinon, à l’endroit où la Vienne vient rejoindre le fleuve royal.
A Bourgueil, sur la rive droite de la Loire, les 2 800 ha fournissent plus de 33 000 hl d’un vin rouge, apprécié par les visiteurs venus de Paris, au rendement moyen de 12 hl/ha, de Saint-Nicolas-de-Bourgueil à Ingrandes. À Benais, il occupe même près de 40 % du sol cultivable des coteaux et de leurs rebords, laissant les parties basses aux cultures délicates. À Bourgueil, les 175 ha de vignes se partagent ainsi entre les terres de coteau, le « tuf » (75 ha), et les sables (100 ha). C’est même sur le tuffeau qu’il produit le plus, plus de 8 barriques à l’hectare. Les vignes de breton rouge sont paisselées, c’’est-à-dire attachées au printemps à des échalas d’un mètre de hauteur (les passeaux ou charniers). Les ceps sont plantés en jouelles, c’est-à-dire en rangées espacées par des intervalles dont l’importance varie selon la nature du terrain, de 6 à 8 pieds. Ces jouelles sont élevées de 3 à 4 pieds, supportées par des pieux de 6 pieds de hauteur servant parfois de support à des perches transversales. On les élève ainsi pour tenter de les soustraire aux effets très néfastes des gelées. Le mode de plantation le plus souvent adopté est d’ouvrir des fossés appelés augrots, de 26 à 30 pouces de largeur, sur 10 et même 20 pouces de profondeur. On met une épaisse couche d’ajoncs et de bruyères au fond, ou des tiges sèches de maïs.
Sur les bords de la Vienne, autour de Chinon, règne aussi en maître le « breton », sur un peu plus de 400 ha ; le rendement de 14 hl/ha fournit près de 6 000 hl de vin. À Cravant, la vigne occupe un peu plus d’espace que le froment, soit 10 % du sol cultivé. Ce cépage « breton », base du vin de Bourgueil, se conserve ici longtemps. Il donne des vins légers en vieillissant, acquérant ainsi un bouquet agréable. C’est, note un observateur de l’époque avec un peu de malice, « le plus salutaire à un convalescent ! ». Par endroits, la terre chinonaise produit un vin blanc : c’est la « vigne folle » [cépage Folle blanche] des pays de la Loire. Là encore, les ceps sont plantés en jouelles, et les intervalles sont souvent ensemencés. Ainsi la vigne n’occupe-t-elle qu’un cinquième du sol en moyenne. On travaille au pic pour lever la vigne et biner au printemps, des deux côtés des rangées de ceps. […]
1836
Exposé des divers modes de culture de la vigne et des différents procédés de vinification dans plusieurs des vignobles les plus renommés d'où l'on a déduit avec l'aide d'une longue pratique, de quelques observations et d'un peu de raisonnement, la méthode rationnelle.
Présenté le 1er mai 1836 de la part de l'auteur en manuscrit et sans l'introduction, à la Société royale d'Agriculture de Paris, et approuvé unanimement par elle, dans sa séance du 1er juin, après avoir entendu le rapport de la commission chargée de faire l'examen.
Par le Cte ODART.
Point de préceptes, beaucoup d'exemples,
Rarement des explications, souvent des déductions ou des conséquences,
De la simplicité des moyens, la perfection des résultats.
Prix 5 francs
TOURS
chez A.D Mame et Cie, imprimeurs libraires ; et chez Moisy, rue Royale
1837.
246 pages
1860-1870
L'âge d'or de la viticulture en France
POUGET Roger, Histoire de la lutte contre le phylloxéra de la vigne en France (1868-1895), INRA, Paris, OIV, Paris, 1990, 157 p. Cote A64
Extrait p. 4-5
2. L’ÂGE D’OR DE LA VITICULTURE
À partir de 1860, la viticulture connut une période faste et prospère. La crise née de l’apparition de l’oïdium [1850] fut brève et vite surmontée en raison de la rapidité avec laquelle le moyen de lutte fur découvert et aussi de la relative facilité de sa mise en œuvre.
Les méthodes culturales s’amélioraient par suit du développement des connaissances et des découvertes de ce que l’on commençait à appeler alors la science viticole. Les vignobles, replantés le plus souvent en ligne au lieu de l’être « en foule », étaient mieux cultivés et fertilisés qu’autrefois grâce à l’emploi de plus en plus fréquent de la traction animale et des appareils de culture. Ces améliorations des techniques culturales se traduisent par une augmentation des rendements qui explique, en même temps que l’accroissement des surfaces plantées, notamment dans le Midi méditerranéen (Hérault, Gard, Aude, Pyrénées Orientales), les récoltes abondantes enregistrées à cette époque (84,5 millions d’hectolitres en 1875 pour une superficie de vignobles de 2,44 millions d’hectares). On a considéré plus tard que c’était l’âge d’or de la viticulture, parce qu’elle était alors très florissante sur le plan économique et qu’aucun problème technique grave ne s’opposait à son développement. Le prix du vin était très rémunérateur et la consommation, grâce à l’amélioration des moyens de transport (chemin de fer), augmentait rapidement dans toutes les couches de la société.
Les vins français étaient unanimement estimés et recherchés sur tous les marchés étrangers et les courants d’exportation vers les grands pays du monde étaient très actifs par suite du développement rapide des transports internationaux. La demande des vins de toutes sortes, croissant régulièrement, les viticulteurs, entre 1860 et 1870, plantèrent beaucoup de nouvelles vignes à la place des cultures annuelles (céréales, fourrages) beaucoup moins rémunératrices.
[…]
Le développement accéléré de la surface plantée en vignes était également observé dans la plupart des régions viticoles françaises durant cette période. De 1863 à 1868, le Dr Guyot, à la demande du Gouvernement qui désirait connaître l’importance et la diversité du vignoble français, publia son ouvrage Étude des vignobles de France, dans lequel il relatait les observations qu’il avait pu faire en visitant 79 départements viticoles.
[…]
Entre 1860 et 1870, la vigne occupait une place très importante dans l’économie française. En effet, d’après le Dr Guyot, la production viticole représentait alors le quart de la production agricoles « abstraction faite du bétail », et donnait un revenu quatre fois plus élevé que celui de toutes les autres productions sur la même surface cultivée. Il est vrai que la vigne occupait le plus souvent des sols de coteaux peu fertiles sur lesquels aucune plante cultivée n’était susceptible de produire des récoltes aussi rentables.
[…]
Dans le même temps, les recherches ampélographiques se poursuivaient activement, à la suite des travaux du Comte Odart. En 1857, Victor Rendu publia son Ampélographie française. Le vignoble de Mas et Pulliat, comporte la description ampélographique de toutes les variétés de vigne. Il fut écrit de 1874 à 1879.
[…]
Rien ne laissait prévoir, vers 1860, que la viticulture, alors florissante et en pleine expansion, était à la veille d’un véritable bouleversement qui allait remettre en cause son existence même et lui faire subir, après une très longue et difficile période de tâtonnements et d’incertitudes, une transformation radicale et définitive [oïdium, phylloxéra, mildiou, black-rot].
1865
http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2021/12/etude-des-vignobles-de-france-par-jules-guyot-entre-1861-et-1867.html
GUYOT Jules, Etude des vignobles de France, Tome II, Régions du Centre-Sud, de l'Est et de l'Ouest, Paris 1868, Cote A231
p. 648-682
ÉTUDE DES VIGNOBLES DE FRANCE pour servir à l'enseignement mutuel de la viticulture et de la vinification françaises, Tome II, régions du Centre-Sud, de l'Est et de l'Ouest. PARIS Imprimé par autorisation de son Exc. le Garde des Sceaux. MDCCCLXVIII (1868), 739 p.
[Jules Guyot visite les vignobles d'Indre-et-Loire en 1865]
p. 643-682
DÉPARTEMENT D'INDRE-ET-LOIRE
Extrait :
p. 646-647
Le département d'Indre-et-Loire, sur une superficie de 611 370 ha, cultive environ 40 000 ha de vignes ; un peu moins de la quinzième partie de l'étendue totale de son sol.
Le rendement moyen est de 20 hl/ha pour un quart des vignes, 40 hl/ha pour la moitié et de 60 hl/ha pour le dernier quart : par conséquent, de 40 hl/ha en moyenne générale ; le prix moyen est de 25 francs pour les vins fins, de 20 francs pour les vins moyens et de 16 francs/hl pour les inférieurs : soit de 20 francs toute compensation faite. D'où le produit total moyen est brut de 800 francs/ha, et de 32 millions de francs environ pour les 40 000 ha ; plus du tiers du revenu total agricole.
Ces 32 millions de francs répondent au budget de 32 000 familles rurales, ou de 128 000 individus ; plus du tiers de la population, qui est d'environ 325 000 habitants.
Si nous cherchons le revenu net, nous trouvons qu'un closier, qui cultive 2 ha (2 arpents du pays), est logé ; qu'il jouit d'un petit jardin, possède une vache qu'il nourrit sur la propriété, reçoit environ 100 francs pour façon par hectare (soit 200 francs pour 2 ha) et 50 francs pour provignage ; ajoutons 150 francs de frais de vendange et de pressurages, 40 francs de fumier, 40 francs d'échalas, 20 francs d'autres menus frais, et nous trouvons un total de 500 francs pour 2 ha. En estimant le logement, le jardin et les impôts à 100 francs, la dépense totale est de 600 francs, soit 300 francs/ha en moyenne. Certaines vignes, les blanches surtout, n'ont pas d'échalas, comme à Vouvray, mais les provignages sont, en revanche, plus nombreux et plus dispendieux que dans les vignes palissées ; en somme, 300 francs/ha sont une dépense maximum. Le produit net est donc de 500 francs ou d'environ 20 millions pour le département.
Le produit brut de toutes les céréales ensemble, jachères comprises, ne s'élève pas à 200 francs/ha ; le froment n'y donne brut que 320 francs et 170 francs net, l'engrais en dehors ; les pommes de terre, 202 francs brut et 130 francs net : le chanvre, 600 francs brut et 338 francs net ; les prairies artificielles, 270 francs brut et 240 francs net ; enfin les prairies irriguées, 280 francs brut et 250 francs net.
Il est facile de voir, d'après cet aperçu, qu'aucun produit agricole important ne peut atteindre au produit brut, non plus qu'au produit net de la vigne, en Touraine ; comme cela est d'ailleurs à peu près par toute la France.
1866
Topographie de tous les vignobles connus. Contenant leur position géographique, l'indication du genre et de la qualité des produits de chaque cru, les lieux où se font les chargements et le principal commerce des vins, le nom et la capacité des tonneaux et des mesures en usage, les moyens de transport ordinairement employés, les tarifs des douanes de France et des pays étrangers, etc., etc..
Ouvrage couronné par l'Institut.
Par A. JULLIEN
Auteur du Manuel du Sommelier
Cinquième édition [première édition en 1816]
Revue, corrigée et augmentée
par C. E. JULLIEN [fils du précédant]
ingénieur
PARIS
Librairie d'agriculture et d'horticulture
de Mme Ve BOUCHARD-HUZARD
rue de l'Eperon, 5
1866
p. 100-105
CHAPITRE IX.
Touraine.
Cette province, située sous le 47e degré de latitude, forme le département d'Indre-et-Loire ; elle contient des vignobles très étendus et qui sont une des principales sources de sa richesse. Parmi les vins que l'on tire de ce pays, il en est peu qui jouissent d'une grande réputation comme vins de table, mais ils sont fort estimés dans le commerce pour le bon effet qu'il produisent dans les mélanges. Presque tous les vins rouges ont une bonne couleur foncée, beaucoup de nerf, de mordant et de corps, assez de spiritueux et un bon goût.
Les vins blancs de 1ère qualité s'expédient en Hollande et en Belgique ; les autres entrent dans les vins de détail de la capitale et fournissent à la fabrication d'une assez grande quantité de bonne eau-de-vie.
Département d'INDRE-ET-LOIRE, divisé en trois arrondissements, Tours, Chinon et Loches.
38 885 hectares de vigne, sur le territoire 308 communes, produisent, récolte moyenne, environ 685 000 hectolites de vin (rouge 427 000, blanc 258 000 hl), dont 300 000 sont conservés dans le pays ; le surplus est exporté ou converti en eau-de-vie, branche de commerce importante, surtout dans les années abondantes [rendement moyen par ha : 17,6 hl].
Les plants le plus généralement cultivés sont le gros et le menu pineau blanc, qui dominent à Vouvray ; l'orléans, le malvoisie, l'arnoison rouge, qui donnent ce qu'on appelle le vin noble, dans les vignobles de Joué ; le cos [côt], le grolleau, le meunier, le morillon, le macé doux [lignage] dans les autres crus rouges du premier rang, et les mêmes plants mêlés plus ou moins abondamment dans les vignobles inférieurs avec l'auvergnat gris [auvernat gris], qui produit beaucoup, et le gros noir, qui communique au vin une couleur très foncée. Les raisins blancs qui se trouvent plus fréquemment dans les vignobles rouges sont le surin et l'arnoison blanc. Dans les vignobles inférieurs, où l'on récolte principalement du vin blanc, le pineau gros et menu est presque toujours mêlé avec le gois et le verdet, dont le seul mérite est de rendre beaucoup. Dans l'arrondissement de Loches, on cultive le tendrier, l'auberon, le fromenteau, le bordelais [cabernet], l'aunis, le virais, le salais, le fié, le côte-rôtie, le confort et la franche noire. Quelques-uns de ces plants peuplent les vignes de l'arrondissement de Chinon, ainsi que le Chenin, le breton rouge [cabernet] et blanc, le pineau noir [pinot noir], le foirault, la vigne-folle [folle-blanche] , etc. Le breton [cabernet], qui paraît être le même que le bordelais, domine dans les vignobles de Saint-Nicolas-de-Bourgueil avec le morillon et le pineau.
VINS ROUGES
Première classe.
JOUÉ, à 4 km sud de Tours, fournit des vins dits nobles, qui ont une belle couleur, du corps, du spiritueux un goût fort agréable et surtout très franc : on les compare à ceux de plusieurs des bonnes cuvées da la grande côte d'Auxerre, département de l'Yonne ; ils ont cependant un peu plus de fermeté et une couleur plus foncée. On peut les mettre en bouteille au bout de deux ans ; ils gagnent ensuite beaucoup de qualité en vieillissant.
SAINT-NICOLAS-DE-BOURGUEIL, arrondissement de Chinon, à 36 km de Tours. Le clos de Saint-Nicolas fournit des vins d'un couleur foncée, pleins de corps et de spiritueux ayant plus de dureté que les précédents pendant les premières années : ils acquièrent de l'agrément en vieillissant et ressemblent à plusieurs vins de la 4e classe du Bordelais, tant par leur goût que par leur parfum, qui participe de la framboise. Les autres crus de cette commune donnent des vins très colorés, lourds et froids, qui se classent avec ceux de Chinon.
Deuxième classe.
Les vignobles qui produisent des vins dits du Cher sont situés sur les deux rives de la rivière de ce nom, et s'étendent, sur la rive droite, depuis Thésée, département de Loir-et-Cher, jusqu'à Dierre, à 22 km de Tours ; sur la rive gauche, depuis Mareuil, département de Loir-et-Cher, jusqu'à Véretz, à 10 km de Tours ; ils se récoltent sur le territoire de 22 communes, dont 11 dans le département d'Indre-et-Loire, et les 11 autres dans le département de Loir-et-Cher. Les vins qu'il fournissent ont une couleur foncée, un bon goût, beaucoup de corps, du spiritueux et un mordant qui les rendent très propres à donner de la couleur aux vins faibles, et à rétablir ceux qui sont trop vieux. Ces qualités les font rechercher, et leur prix est toujours plus élevé que celui de beaucoup d'autres vins qui leur sont préférables pour la consommation journalière ; cependant, bien choisis et d'une bonne année, ils deviennent agréables en vieillissant, et ressemblent un peu aux vins ordinaires de 2e qualité du Bordelais, dont ils ont le grain et le goût ; mais en général, ils sont plus spiritueux.
Les meilleurs crus situés dans ce département, sont à CHISSEAUX, CIVRAY, LA CROIX-DE-BLÉRÉ, sur la rive droite su Cher ; BLÉRÉ, ATHÉE et AZAY-SUR-CHER, sur la rive gauche : toutes ces communes sont dans le canton de Bléré, entre Amboise et Tours.
CHENONCEAUX et DIERRE, sur la rive droite, ÉPEIGNÉ, FRANCUEIL, et VÉRETZ sur la rive gauche du Cher, fournissent des vins de même espèce que les précédents, mails réunissent à un moindre degré les qualités que l'on recherche dans des vins du Cher.
SAINT-CYR-SUR-LOIRE, SAINT-AVERTIN et BALLAN, situés entre 4 et 8 km de Tours, font aussi des vins rouges qui participent de toutes les qualités des vins dits du Cher.
CHINON, à 38 km S. O. de Tours, a, dans son voisinage, des vignobles assez considérables dont on tire des vins d'une belle couleur, assez corsés et spiritueux, mais dont le goût est moins franc que celui des vins de Bléré ; ils ont aussi moins de mordant.
LUYNES et FONDETTES, à 6 et 8 km de Tours, LANGEAIS et SAINT-MARC [CINQ-MARS], à 20 km de Chinon, sur la rive droite de la Loire, fournissent au commerce des vins qui participent de la qualité de ceux de Bléré, mais qui ont moins de corps, de nerf et de mordant.
AMBOISE, sur la rive gauche de la Loire, à 20 km de Tours, a dans son voisinage les vignobles de POCE, de SAINT-OUEN, sur la rive droite de la Loire, et de SAINT-DENIS, sur la rive gauche, qui produisent, en première cuvée, des vins moins colorés, moins corsés et plus agréables que ceux du Cher : ils sont préférés pour la consommation journalière. CHARGEY et LIMERAI [LIMERAY], sur la rive droite de la même rivière, MOSNES, SOUVIGNY et CHARGÉ, sur la rive gauche, tous voisins d'Amboise, donnent dans le choix, des vins peu colorés et assez agréables ; mais on y fait un très grande quantité de vins communs, verts, secs, peu spiritueux, et qui se conservent moins bien que ceux du Cher ; cependant ils font u assez bon effet dans les mélanges. Les vins de tous les vignobles que j'ai cités dans cette classe [Vins rouges de deuxième classe] ceux de Chinon exceptés, se présentent dans le commerce sous le nom de vins du Cher, qui ne convient réellement qu'à ceux que l'on récolte dans le voisinage de cette rivière. Les vignobles de l'arrondissement de LOCHES ne produisent, sauf quelques exceptions, que des vins communs et de qualité inférieure.
VINS BLANCS.
Première classe.
VOUVRAY, chef-lieu de canton, à 8 km R. de Tours, sur la rive droite de la Loire, produit des vins blancs de fort bonne qualité ; ils sont très doux et même liquoreux la première année : en vieillissant, cette liqueur se convertit en spiritueux ; ils deviennent alors moelleux, d'un goût fort agréable et très capiteux. Les vins de choix sont au-dessus de l'ordinaire, sans cependant pouvoir être considérés comme vins fins. Ceux de 1ère qualité viennent rarement à Paris, où ils ne seraient pas vendus leur prix ; on les expédie pour la Hollande et les Pays-Bas.
Deuxième classe.
ROCHECORBON et VERNOU, canton de Vouvray, sur la rive droite de la Loire, et MONTLOUIS, sur la rive gauche, entre 4 et 12 km de Tours, récoltent beaucoup de vins blancs de la même espèces, mais inférieurs à ceux des premières cuvées de Vouvray.
SAINT-GEORGES, à 3 km N. de Tours, a quelques vignes dont les vins sont assez bons, quoique, en général, inférieurs aux précédents.
NAZELLE et NOIZAY, sur la rive droite de la Loire ; LUSSAULT et SAINT-MARTIN-LE-BEAU, sur la rive gauche ; REUGNY e CHANÇAY, sur la Brenne, tous entre 12 et 15 km de Tours, produisent des vins blancs agréables, mais moins corsés et moins spiritueux que ceux de Vouvray.
LANGEAIS, déjà cité pour ses vins rouges, fait des vins blancs très communs et sujets à jaunir. Les propriétaires sont dans l'usage de les vendre en même temps que leurs vins rouges, et au même prix ; ce qui diminue la valeur de ces derniers, qui se payeraient plus cher si on les vendait seuls.
Tous les vins blancs de la Touraine prennent le nom de ceux de Vouvray, en sortant du département ; ce qui nuit à la réputation que méritent les véritables vins de ce finage.
Les tonneaux en usage se nomment poinçons, et contiennent à Saint-Nicolas-de-Bourgueil et à Chinon, 230 litres ; à Tours, Bléré, Amboise et dans les autres vignobles dont les vins rouges prennent le nom de vins du Cher, les pièces ou poinçons contiennent 32 veltes ou 243 litres ; ceux de Vouvray jaugent 34 veltes ou 258 litres. Les mêmes tonneaux sont employés pour les eaux-de-vie.
Le commerce des vins se fait à Tours, à Chinon et à Amboise ; ils sont expédiés par le Cher ou la Vienne jusqu'à la Loire, qu'ils descendent pour aller à Nantes, ou qu'ils remontent pour venir à Paris par le chemin de fer, ou par les canaux d'Orléans et de Loing et par la Seine. La ville d'Amboise, située au centre des vignobles du Cher et de la Touraine, est le principal port de chargement sur la Loire.
Le canton de RICHELIEU, à 17 km S. E. de Chinon, est l'un de ceux où il se fabrique le plus d'eau-de-vie ; il s'en fait un très grand commerce à l'Ile-Bouchard, 14 km E. S. E. de Chinon, et 32 km S. O. de Tours ; on en expédie, par a Vienne, jusqu'à la Loire, qu'elles descendent pour aller à Nantes, ou qu'elles remontent pour aller à Tours, et de là, par le chemin de fer, à Amboise, Blois, Orléans, Paris.
CLASSIFICATION.
Les vins rouges dits noble-Joué, et ceux du clos de Saint-Nicolas-de-Bourgueil entrent dans la 4e classe des vis de France, comme vins ordinaires de 1ère qualité ; tous les autres ne peuvent figurer que dans la 5ème, les uns comme vins d'ordinaire de 2ème, 3ème ou 4ème qualité et les autres comme vins communs.
Les meilleurs vins blancs de Vouvray entrent dans la 4ème classe de ceux de cette couleur, comme vins d'ordinaire de 1ère qualité ; les autres parcourent les différents degrés de la 5ème classe.
Entre 1882 et 1906
Source : Archives départementales d'Indre-et-Loire, cote 8BH°722
Le vignoble tourangeau devant le phylloxéra.
Par J.-B. MARTIN
Ingénieur agronome
Directeur honoraire des Services Agricoles
Correspondant de l'Académie d'Agriculture
Edité par "L'Action Agricole de Touraine"
Année [vers 1945-1950]
1896
LE BLACK-ROT DANS LE MIDI
Rapport de la délégation de la Société d'agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres d'Indre-et-Loire
Nature, causes et remèdes
Caractères microscopiques et culture artificielle avec une planche photographique en couleurs
Tours, Imprimerie Louis Dubois, 10, rue Gambetta, 1896, 57 p.
Extrait de l'introduction. P. VII-VIII
Au mois d'août dernier (22-27 août 1896), une délégation de la Société d'Agriculture d'Indre-et-Loire, composée de M. Auguste CHAUVIGNÉ, secrétaire perpétuel de la Société et de M. Alex. RENOU, propriétaire viticulteur à Perrusson (Indre-et-Loire), se rendait dans le Midi [Gers et Lot-et-Garonne] pour y étudier le Black-Rot ce nouveau et redoutable fléau de la vigne.
A la délégation s'était joint M. Louis DUBOIS, directeur du Tourangeau.
Le programme du voyage était :
1° De constater le mal, l'intensité de ses ravages et les dangers qu'il pouvait présenter pour notre région ;
2° D'en pénétrer, autant que possible, la nature et les causes, pour en trouver le remède,
3° De rechercher les moyens pratiques : soit de nous préserver de son invasion ; soit de le combattre, si nous venions à être envahis.
La délégation rendit compte de sa mission en réunion publique, organisée sous les auspices de la Société d'Agriculture d'Indre-et-Loire et tenue à Tours (salle de l'École de musique), avec le concours de la Municipalité, le samedi 5 septembre 1896.
Dans cette réunion, M. Aug. CHAUVIGNÉ traita le premier point du programme ; M. Louis DUBOIS le second, et M. Alex. RENOU le troisième.
Au cours de la réunion, M. le docteur R. BOUREAU de Tours, fut invité à rendre compte des travaux de laboratoire qu'il venait de commencer sur le champignon du Black-Rot : étude microscopique et culture artificielle.
A la suite de cette réunion, il fut décidé que les diverses communications dont nous venons de parler seraient publiées in-extenso en brochure, et M. DUBOIS se chargera de l'édition.
1908
Annales de la Société d'Agriculture Sciences Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire, Tome LXXXIX, N°s 1, 2, 3, Janvier, Février et Mars 1909, Tours 1909
Séance académique annuelle du 5 décembre 1908
Discours de M. Vavasseur, vice-président de la Société.
extrait p. 27-28
Par l'exposé de nos travaux que vous allez entendre tout à l'heure, vous verrez qu'au cours de l'année 1908 notre Compagnie n'a pas failli à sa vieille tradition, et que cette dernière période a été pour nous aussi laborieuse et aussi féconde que les précédentes.
Par ces travaux, je tiens à citer un ouvrage considérable, d'un grand intérêt, que nous devons à notre secrétaire perpétuel M. Chauvigné.
Sa monographie du vignoble de Vouvray est une œuvre très étudiée, très documentée et une des plus précieuses qui aient été faites dans cet ordre d'idée. Elle a valu, au mois de mars dernier, son auteur le premier prix du Concours biennal des monographies rurales de la Société des Agriculteurs de France.
Je suis heureux d'adresser publiquement à notre ami, au nom de la Société, nos vives et sincères félicitations, j'y joindrai celles enthousiastes des vignerons de Vouvray qui devront une réelle reconnaissance à celui qui a su, si délicatement et si savamment, faire ressortir toutes les qualités, tout le mérite et tout le charme d'un des plus pittoresques coins de notre vieille Touraine.
La géographie agricole et économique de Vouvray a, en plus de sa valeur réelle, le mérite de l'actualité et de venir appuyer et renforcer quelques-unes des conclusions d'un de nos rapports que nous devons encore à M. Chauvigné et qui a eu un grand retentissement dans le monde viticole.
Avec un courage que l'on saura apprécier, votre Société a en effet pris position dès le début des débats dans l'étude de la délimitation des grands crus de Touraine.
Nous ne pouvons pas préjuger de l'avenir, mail il est à présumer que les conclusions adoptées par notre Société serviront de base à l'établissement définitif d'une délimitation qui s'impose.
La Champagne vient d'être délimitée, la Touraine obtiendra sous peu la même satisfaction et nous pouvons être fiers d'avoir contribué à cette œuvre si importante pour notre viticulture.
Une fois de plus, notre Société aura fait œuvre utile et féconde.
1913
LE VIGNOBLE DE TOURAINE
par Auguste CHAUVIGNÉ
Membre non résidant du Comité de Travaux Historiques et Scientifiques
Secrétaire Perpétuel de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres d'Indre-et-Loire
Président Honoraire de la Société de Géographie de Tours
Extrait de la Revue de Viticulture
Paris, Bureaux de la "Revue de Viticulture", 35, Boulevard Saint-Michel
1913
35 p.
Bibliothèque municipale et centrale de Tours, section patrimoine, Cote TG1415
1921
LAROUSSE AGRICOLE Encyclopédie illustrée, Publié sous la direction de E. CHANCRIN (ingénieur agronome, inspecteur général de l'Agriculture) et R. DUMONT (ingénieur agricole, professeur d'Agriculture), 1921, (1ère édition), 2 tomes
http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2017/06/larousse-agricole-1921.html
1929
MAURY Régis. Les vignobles de la Touraine. In: Norois, n°95ter, Novembre 1977. Géographie rurale. pp. 139-158.
p. 148
Les vignobles occupent une surface économiquement importante en Touraine :
14 049 hectares ayant fait l'objet d'une déclaration en 1975, soit 3,76 % de la SAU.
Mais en 1938, ils recouvraient plus du double : 29 820 hectares et en 1929, 36 840 hectares.
1933
CONSTANT Georges, L'agriculture du département d'Indre-et-Loire, Tours, office régional agricole du Centre et de l'Indre-et-Loire, 1933, 288 p. Cote ADIL_8°363
p. 117-155
VII. Viticulture
1936
Extrait de l'Annuaire Saint-Symphorien 1936 (communication personnelle de Guy Lalande le 13 janvier 2021)
Vignoble de Saint-Symphorien
À Saint-Symphorien, la viticulture occupe une place assez prépondérante, car la situation géographique situe cette commune sur les coteaux ensoleillés de la Loire.
Il y a quelque quarante ans (nota : à la fin du XIXème siècle), la superficie des vignobles était beaucoup plus étendu qu’à l’époque actuelle où elle n’occupe plus que 50 ha environ. [en 1813, selon l'enquête de "l'an X" Saint-Symphorien comptait 324 ha de vignes dont 294 en rouge et 30 en blanc].
Toutes les vignes furent détruites en 1895 par le phylloxéra (sic) ; dans les années qui suivirent, les viticulteurs replantèrent de la vigne greffée, qui, à son tour, fut particulièrement délaissée à la suite de la guerre (nota : 1914-1918) et ne fut pas remplacée à cause de la crise viticole qui sévit à l’heure actuelle sur notre région.
Ceci est un fait très regrettable, car les vins fruitiers de table comme es bons vins de bouteilles provenant de nos bons vieux cépages : « gamays, grolots, côts, pineaux de la Loire », étaient très recherchés par les consommateurs et leur renommée était grande.
Les vignobles les mieux situés sont : les Justices, le Clos Large, les Clos-Moreaux, la Petite-Milletière, les Vaudours, la Chambrerie, la Presle et quelques autres parcelles...
Ce sont de bons vins rouges pesant 7° ½ à 9°.
1938
MAURY Régis. Les vignobles de la Touraine. In: Norois, n°95ter, Novembre 1977. Géographie rurale. pp. 139-158.
p. 148
Les vignobles occupent une surface économiquement importante en Touraine :
14 049 hectares ayant fait l'objet d'une déclaration en 1975, soit 3,76 % de la SAU.
Mais en 1938, ils recouvraient plus du double : 29 820 hectares et en 1929, 36 840 hectares.
1961
CHANCRIN E. et LONG J., Viticulture Moderne, Encyclopédie des connaissances agricoles, Hachette, 1961
p. 66
3° Vignobles de la Touraine
Ils produisent des vins de consommation courante à base de Groslot, et quelquefois d’hybrides, et des vins A.O.C.
Coteaux de Touraine, appellation générique qui s’étend sur la plus grande partie du département d’Indre-et-Loire et sur un certain nombre de communes du sud-ouest du Loir-et-Cher.
Les vins rouges, rosés et blancs des coteaux de Touraine sont obtenus à partir du Cabernet franc appelé ici Breton ou petit Breton, du Côt, du Pineau gris, du Gamay à jus blanc, du Groslot qui n’est admis que pour les rosés, du Chenin blanc (Pineau de la Loire) et du Sauvignon.
Vouvray, Mont-Louis, vins mousseux ou non, à base surtout de Chenin blanc.
Bourgueil, Saint-Nicolas-de-Bourgueil, vins rouges ou rosés provenant du Cabernet franc ; Chinon, vins rouges, rosés et blanc (Cabernet franc et Chenin blanc).
À ces vignobles peuvent être rattachés ceux du Loir (Indre-et-Loire et Sarthe), avec en blanc, le cru de Jasnières.
Il existe un Comité interprofessionnel des vins d’appellation contrôlée de Touraine.
L’Indre-et-Loire produit près de 1 million d’hl de vin, sur un peu moins de 30 000 ha de vignes ; le Loir-et-Cher la même quantité, sur 22 000 ha environ.
1961
Petite géographie du département d’Indre-et-Loire, par E. MILLET (instituteur) en collaboration avec A. DUPUIS (Inspecteur de l’Enseignement primaire), Editions Barcla -Tours, 1961. 20 p.
p. 13
La vigne est la seconde richesse du département avec ses 37 000 ha qui produisent une gamme de bons vins et de crus renommés (Vouvray, Montlouis, Chinon, Bourgueil)
1975
MAURY Régis. Les vignobles de la Touraine. In: Norois, n°95ter, Novembre 1977. Géographie rurale. pp. 139-158.
p. 148
Les vignobles occupent une surface économiquement importante en Touraine : 14 049 hectares ayant fait l'objet d'une déclaration en 1975, soit 3,76 % de la SAU. Mais en 1938, ils recouvraient plus du double : 29 820 hectares et en 1929, 36 840 hectares.