PINGUET-GUINDON Eugène (1859-1930)
Eugène François PINGUET dit PINGUET-GUINDON
Pépiniériste-Horticulteur
Né le 9 avril 1859 à Tours-Saint-Symphorien (ferme de la Chevalerie), fils de Félix Jean Pinguet (1820- ?) et de Marie-Louise Chinon (1826-1882)
Épouse Marie Célestine GUINDON (1859-?), fille de pépiniériste, le 30 mai 1882, avec qui il a deux fils : Roger Jules Eugène (1884-1918) et Louis Jacques Marie Félix (1891-1918). Tous les deux décèdent pour la France.
Décède le 13 avril 1930, âgé de 71 ans
Descendance :
Son fils aîné Roger Jules Eugène s’installe comme pépiniériste avec son père. Il épouse Charlotte Constance DÉTRICHÉ (1885-1984) le 24 mai 1909 à Angers avec qui il a un fils Roger Eugène (1913-1986).
Au décès de son grand-père, Roger Eugène, est âgé de 17 ans.
1919
La Dépêche du Centre et de l'Ouest, mercredi 29 octobre 1919
P. 92
Les Élections législatives
Les Candidats républicains
Bien que tous les candidats désignés par le congrès républicain soient connus de la démocratie tourangelle, on nous permettra cependant de rappeler en quelques lignes, quels services précieux ils ont déjà rendu au parti républicain, à la Touraine et au pays.
[...]
PINGUET-GUINDON
Pinguet-Guindon dont la réputation comme horticulteur est mondiale et qui jouit de l'estime unanime dans le département d'Indre-et-Loire, est le fils de ses oeuvres.
Né de parents cultivateurs il a à force de volonté, d'intelligence et de travail conquis une situation prépondérante dans le monde du commerce et de l'agriculture.
Membre de toutes les expositions internationales à l'étranger il a soutenu partout en Europe le renom et la réputation de la France en même temps qu'il étudiait avec soin la culture, la production et la l'organisation commerciale des pays où il représentait l'horticulture française.
Son nom reste attaché à la reconstitution de notre vignoble. Personne mieux que lui n'a contribué à la rendre rapide et féconde. Et qui parmi les agriculteurs tourangeaux ne connaît ses vastes pépinières dont la réputation est universelle.
Dans le domaine colonial il a fait également preuve de connaissances les plus étendues et des efforts les plus efficaces.
Pinguet-Guindon est président de la Société tourangelle d'horticulture et du Syndicat national des pépiniéristes français, il est membre du Conseil supérieur de l'agriculture et vice-président de la Caisse de crédit agricole.
Durement éprouvé par la guerre qui lui enleva ses deux fils il ne cesse cependant de mettre au service de ses concitoyens son expérience consommée des affaires et ses qualités techniques.
Nul assurément n'est mieux qualifié que lui pour défendre au Parlement les intérêts commerciaux et agricoles du département d'Indre-et-Loire.
Pinguet-Guindon est chevalier de la Légion d'honneur et commandeur du Mérite agricole.
1930
Nécrologie
La Dépêche du Centre et de l'Ouest, 15 avril 1930, ADIL p. 331
M. E. PINGUET-GUINDON EST MORT
Une triste nouvelle nous parvient, qui sera, péniblement ressentie en Touraine, particulièrement dans les milieux agricoles. M. Eugène Pinguet-Guindon, qui était malade depuis une quinzaine de jours, est mort dimanche soir, à 22 h 30, en son domicile, 21, route du Mans, à Saint-Symphorien.
M. Eugène Pinguet-Guindon était né à Saint-Symphorien, le 9 avril 1859. Fils d'un modeste jardinier, il fit ses études à l'école de sa commune et fut initié de bonne heure aux travaux horticoles. Après avoir accompli son service militaire, en 1877, comme engagé conditionnel, il poursuivit ses études culturales, se mariait en 1882 puis s'associait avec son beau-père, M. Jules Guindon. Une fois à la tête de l'établissement de la Tranchée, le jeune horticulteur se trouva en possession des éléments nécessaires pour prouver son activité et mettre en pratique ce que la science horticole lui avait appris. S'étant rendu un compte exact des nouvelles tendances et des nouveaux besoins, peu à peu, il agrandit les pépinières de la Tranchée et augmenta ses relations commerciales en France et à l'étranger. À l'heure actuelle, son établissement dispose de plus de 50 hectares de pépinières et produit des arbres fruitiers de toutes sortes, des arbres forestiers, des arbustes d'ornement, des plantes vivaces, qui sont livrées chaque année en grosse quantité.
La tâche du zélé pépiniériste fut surtout considérable lors de l'invasion phylloxérique. En 1885, dès les premières atteintes du terrible fléau, M. Pinguet-Guindon fit plusieurs voyages dans le Midi pour étudier sur place les modes de reconstitution de la vigne et les procédés de greffage. De retour à la Tranchée, il manifesta aussitôt son esprit d'initiative en créant des écoles de plants américains, des cours de greffage et en donnant le premier exemple de la reconstitution. Les pépinières de plants greffés qu'il organisa et qu'il dut développer, avec les années, obtinrent rapidement la confiance des propriétaires de la région et l'on peut affirmer que grâce à son inlassable propagande, grâce aux conseils qu'il ne cessa de prodiguer, il à largement contribué à la plantation de millions de plants de vigne greffés qui ont assuré la reconstitution du vignoble tourangeau.
Toujours à la recherche du nouveau, M. Pinguet-Guindon ne négligeait rien de ce qui pouvait encore augmenter ou compléter son expérience horticole. De temps en temps, il effectuait un voyage d'étude dans une contrée de l'Europe et revenait toujours avec une ample moisson de découvertes. C'est à la suite d'un voyage qu'il fit en Amérique, qu'il se rendit acquéreur d'une petite propriété en Tunisie, où il fit des essais de culture pour créer des pépinières. Il publia de nombreuses brochures. Citons notamment : " Voyage en Tunisie ", "Voyage en Russie ", "Excursion sur la Côte d'Azur ". Ce sont des relations où l'exactitude des descriptions, l'originalité des aperçus et surtout l'excellence de la méthode du voyageur qui sait faire ressortir à la fois les agréments de ses excursions et leur utilité au point de vue horticole. Elles obtinrent d'ailleurs le plus vif succès.
L'énumération des prix et diplômes de M. Pinguet-Guindon serait trop longue à faire ici. Il fit partie d'innombrables jurys, notamment à l'exposition de 1900 à Paris.
Les encouragements officiels accordés au vaillant horticulteur, on été : la croix de chevalier du Mérite agricole en 1892, la rosette d'officier du Mérite agricole en 1899 et la cravate de commandeur en 1903 ; la croix de la Légion d'honneur en 1922. Quelques années après, il reçut la rosette d'officier.
M. Pinguet-Guindon était président de la Société d'horticulture de Touraine, membre de la Chambre de commerce président du Syndicat général des pépiniéristes de France, membre du Conseil de l' "Abeille" tourangelle président de la Société des eaux de Saint-Symphorien, membre du Comité exécutif du journal l' "Horticulture Française ". De plus, il était attaché à une centaine de sociétés, comme membre actif ou honoraire.
M. Eugène Pinguet-Guindon était aimé de tous. Ses grandes qualités de cœur, de bonté, sa bienveillance, sa haute probité, son souci de l'intérêt général lui avaient attiré la sympathie de tous ses concitoyens. Sa carrière fût basée sur un long travail, sagement organisé, éclairé par ses grandes qualités d'administrateur, qui faisaient de lui un chef prudent sachant faire partager sa confiance et communiquer son ardeur et son activité. Sa mort est une grande perte pour la Touraine, où M. Pinguet-Guindon avait passé toute sa vie et qu'il aimait passionnément.
À sa veuve et à sa famille éplorées, "La Dépêche " présente l'expression émue de ses sincères condoléances.
1930
Nécrologie
Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire, Tome CX, Année 1930, N° 2 Avril-Mai-Juin
p. 26-27
NÉCROLOGIE
M. PINGUET-GUINDON
Le 16 avril dernier, nous avons eu la douleur de conduire à sa dernière demeure M. Eugène Pinguet-Guindon, le bon et regretté pépiniériste de la Tranchée. C'était un homme comme il y en a peu, sa parfaite loyauté, son exquise urbanité et ses connaissances horticoles ou agricoles étaient connues de tous et nous apprécions davantage, maintenant qu'il n'est plus, la grande place qu'il tenait dans notre vie. Il était né en 1859, à Saint-Symphorien, de modestes cultivateurs qui exploitaient une petite ferme à la Chevalerie. Il eut une enfance studieuse et s'initia de bonne heure aux travaux de sa profession. Il fit son volontariat d'un an, en 1878, au 90e régiment d'infanterie. En 1882, il épousa Mlle Marie Guindon, fille du pépiniériste de la Tranchée, sui fut pour lui une femme aussi capable que dévouée. Associé à son beau-père, M. Eugène Pinguet prit courageusement la direction de la pépinière, travaillant énergiquement à sa prospérité et en activant, par son exemple, tous les travaux. Quand survint, en Touraine, du Phylloxéra, il montra tout ce qu’un homme instruit et actif pouvait faire, de telle sorte que son rôle dans la régénération du vignoble tourangeau dévasté fut prépondérant. En 1886, avec feu M. Bressoud, il se rendit dans le Midi, pour voir, lui-même, ce qu'on y faisait, comparer les procédés de greffage, les soins à donner aux vignes greffées et surtout l'adaptation du porte-greffe américain au sol. À son retour, avec ses amis, Ernest Madelin, Houdée-Lelarge, Martineau, Belle, il créa des écoles de porte-greffes américains et des cours de greffage. Il fut un des premiers à replanter son vignoble et se montra le véritable apôtre de la reconstitution. Il sut discerner l'intérêt qu'il y avait à remplacer rapidement les vignes détruites et surtout, riche d'expérience, il inspira confiance aux propriétaires et sous son égide la reconstitution du vignoble tourangeau se fit sans trop de peine. Nous pouvons mesurer maintenant les travaux qu'il fit faire ou ceux dont il fut le bon conseiller.
M. Eugène Pinguet-Guindon, partisan de tous les progrès, ne négligeait aucune occasion de s'instruire ; à chacun de ses voyages en France ou à l'étranger, il rapportait une véritable moisson de connaissances dont il partageait le profit avec tous ceux qui avaient besoin d'un conseil ou d'un renseignement. De plus, il avait la juste ambition de faire connaître au loin les produits de notre province. Parmi les principales expositions où il remporta les plus hautes récompenses, on peut citer, à l'étranger : Saint-Pétersbourg, Milan Düsseldorf, Mannheim, Chicago, etc., et en France : Paris, Lille, Orléans, Le Mans, Angers, Limoges, Tours, Amboise, etc., etc. Partout où il exposait les fruits provenant de ses cultures, il était certain de montrer mieux que les autres exposants. Membre du jury dans maintes expositions, en France et à l'étranger, ses avis étaient toujours écoutés parc que toujours justes. L'importance de ses pépinières était grande ; en 1914, elles couvraient 80 hectares des meilleures terres du plateau de la Tranchée. Au point de vue colonial, M. E. Pinguet acquit des terrains en Algérie où il créa des pépinières importantes.
La guerre avec l'Allemagne lui apporta les plus grandes douleurs : ses deux fils qui étaient toute son espérance en furent victimes ; pendant qu'elle dura, il montra par son constant courage toute sa grandeur d'âme. Il avait confiance dans l'avenir et croyait fermement qu'un labeur intelligent arrive à vaincre toutes les difficultés. C'était un homme affable dont la courtoisie ne s'est jamais démentie quels que soient ses peines et ses ennuis. Il ne comptait que des sympathies dans tout le monde horticole où il a été universellement regretté. Le gouvernement de la République française l'honorera en le nommant chevalier puis officier de la Légion d'honneur. Il fut aussi, un des premiers en Touraine, à être nommé chevalier, officier et enfin commandeur du mérite agricole.
Notre regretté ami faisait partie de beaucoup de sociétés où il tenait une place considérable, car il était de bon conseil et d'une grande activité. Il fut notamment membre de la Chambre de Commerce de Tours, premier vice-président de la Fédération des Sociétés d'Horticulture de France, premier vice-président de la Fédération des Syndicats horticoles de France, président du Syndicat de Pépiniéristes français, de la Société tourangelle d'Horticulture, du Syndicat horticole de Touraine ; etc., etc.
Nous nous associons aux regrets unanimes de ceux qui l'ont connu et qu'il avait obligés pour la plupart. Nous adressons à sa veuve, Mme E. Pinguet-Guindon, à sa bru, Mme Pinguet Détriché, nos plus respectueuses condoléances et nous formons le vœu que son petit-fils, Roger Pinguet, continue les traditions d'une famille de bons pépiniéristes.
Henri LEMOINE
1896
LE BLACK-ROT DANS LE MIDI
Rapport de la délégation de la Société d'agriculture, sciences arts et belles-lettres d'Indre-et-Loire
Nature, causes et remèdes
Caractères microscopiques et culture artificielle avec une planche photographique en couleurs
Tours, Imprimerie Louis Dubois, 10, rue Gambetta, 1896, 57 p.
Publicité p. 51
Arbres fruitiers, forestiers et d'ornement
Plantations à forfait avec garantie
Spécialité de jeunes plants fruitiers et forestiers
Pour pépinières et boisement
PINGUET-GUINDON
Pépiniériste
À la Tranchée - Tours (Indre-et-Loire)
Culture de Vignes Américaines et Franco-Américaines
Spécialité de plants greffés et soudés
Boutures pour greffes sur table