École Normale Primaire d’Instituteurs de Loches (Indre-et-Loire, 1863-1941)

Publié le par histoire-agriculture-touraine

ADIL 998PERU3
BRIAIS Bernard. Quand l'École Normale d'Instituteurs était à Loches (1863-1941).
Le Val de l'Indre, n° 8, 1996, p. 5-15
 

1863

ADIL 7M91
Une Ecole Normale d'Instituteurs voit le jour en Indre-et-Loire en 1863 à Loches par décret impérial du 1er avril 1863. L'établissement accueillit ses premiers élèves-maître à la rentrée de 1863, ces "pionniers" au nombre d'une vingtaine, étant admis d'une façon empirique, sans aucun examen particulier.
 

1864

Bulletin administratif de l'instruction publique. Tome 2 n°48, 1864. p. 620 ;
https://www/persee.fr/doc/baip_1254-0714_1864_num_2_48_16374

Du 7 décembre 1864
École normale primaire de Loches. - M. Bléas, inspecteur de l'instruction primaire (1re casse), en résidence à Brest, est nommé directeur (3e classe) de l'école normale primaire de Loches (Indre-et-Loire), en remplacement de M. Dudot, qui recevra une autre destination.

1864

Procès verbal des délibérations du Conseil Général du département d'Indre-et-Loire précédé du rapport du Préfet et accompagné des rapports des divers chefs de service. Session de 1864.
p. 126-127
Les difficultés que l'administration rencontrait pour le recrutement de nos maitres vont disparaître d'ici à peu de temps. L'Ecole Normale de Loches a été organisée depuis environ 8 mois, et tout permet d'espérer qu'elle donnera les heureux résultats qu'on en attend. Vingt-quatre [24] élèves-maîtres, divisés en trois années, ont suivi le cours normal. Dans ce nombre, ceux qui ont été classés les 2e et 3e années avaient déjà passé un ou deux ans dans des écoles de ce stage.
On a dû, dans l'intérêt du service de l'instruction primaire, leur tenir compte de ce temps de préparation, bien qu'ils ne possèdent pas toutes les connaissances qu'acquerront les élèves-maîtres qui passeront trois ans à l'Ecole Normale.
Sept de ces élèves se sont présentés devant la commission d'examen, et ils ont répondu d'une manière on ne peut plus satisfaisante aux diverses questions qui leur ont été posées. La commission a déjà pu constater les progrès qu'ils ont fait pendant les dix mois qu'ils sont restés à l'école, et il y a lieu d'espérer que ces progrès seront encore considérables lorsque nous aurons des élèves-maîtres qui auront suivi en entier le cours normal.
M. Dudon [Dudot], le nouveau directeur, remplit convenablement ses fonctions ; les professeurs sont capables, et les élèves, par leur zèle, leur assiduité et leur bonne volonté, cherchent à s'initier à l'importante mission à remplir et à s'en rendre digne.
En parcourant les rapports de M. le Directeur de la Commission de surveillance vous pourrez constater les résultats qui ont été obtenus en si peu de temps, et vous convaincre que cette excellente institution répondra parfaitement au but que vous vous êtes proposé en l'établissant.
Pour compléter la question relative à l'Ecole Normale, je dois, conformément à la circulaire ministérielle du 10 juin 1856, soumettre à votre examen le budget du dit établissement pour l'année 1865. Ce budget s'élève, en recettes et en dépenses, la somme de 22 900 francs laquelle me paraît pouvoir satisfaire d'une manière assez complète à tous les besoins du service. etc...
 

1875

ADIL 7M86
Lettre du Préfet au Ministre de l'Instruction publique du 7 janvier 1875
Création d'une chaire d'agriculture, nomination du professeur.
Le Préfet répond à une dépêche du Ministre datée du 24 décembre 1874 […] Il faisait observer qu'il y avait déjà un prof d'agriculture à l'École normale de Loches (M.Jamain payé 800 fr.) [...]. Les explications fournies par M. l'Inspecteur d'académie et consignées dans la lettre ci-jointe, démontrent que la position de M. Jamain, remplacé du reste aujourd'hui par M. Raymond, n'a pas été exactement définie. C'est un simple chef de culture employé au jardin de l'Ecole et ne donnant aux élèves-maîtres que des leçons pratiques d'horticulture. Là se bornent ses attributions. Il ne serait pas en état de faire à l'Ecole un cours d'agriculture et encore moins de faire des conférences agricoles dans le département […]. J'ai l'honneur en conséquence de vous prier de vouloir bien décider la création d’une chaire d'agriculture et de désigner comme titulaire de ce cours M. Fennebresque, vice-président de la Société d'agriculture qui réunit à un haut degré l'aptitude et les connaissances nécessaires pour remplir avec succès les fonctions qui lui seront conférées.

Département d'Indre-et-Loire. CONSEIL GÉNÉRAL. 
Session d'avril 1875. Rapports présentés par le Préfet.
p. 42-43
Chaire d'agriculture.
Le vœu que vous avez émis dans votre session d'octobre, à l'effet d'obtenir la création d'une chaire d'agriculture, a été adressé à MM. les Ministres de l'Agriculture et de l'Instruction publique. Le premier (agriculture) est très disposé à presser la solution de cette affaire ; il a attribué au titulaire de cette chaire une allocation annuelle de 1500 francs, mais à condition que son collègue voulût bien participer, pour une somme égale, au traitement de ce professeur et le nommer à l'école normale primaire de Loches. M. le Ministre de l'Instruction Publique a élevé une objection tirée de ce qu'il y aurait déjà à cette école un professeur d'agriculture, M. Jamain, avec un traitement de 800 francs. Je me suis assuré que M. Jamain, ou plutôt son successeur (M. Raymond), est un simple chef de culture, employé au jardin de l'école, pouvant donner aux élèves-maître des leçons pratiques d'horticulture, mais nullement en mesure de faire un cours d'agriculture et à plus forte raison des conférences publiques. J’ai fait part de ces explications à M. le Ministre. Je n'ai pas encore reçu de solution. Une autre difficulté pouvait se présenter. La création d’une chaire d'agriculture suppose nécessairement la jouissance d'un terrain d'une étendue suffisant pour servir aux leçons pratiques. Cette condition n'était plus remplie puisque l'enclos des Viantaise a été enlevé à l'École Normale pour être vendu. Mais j'ai espoir que la difficulté sera levée. L'enclos doit être divisé en quatre lots etc.

3e séance. 
Mercredi 7 avril 1875. Délibérations du Conseil
p. 126-127
Enclos des Viantaises et chaire d'agriculture.
M. le marquis de Quinemont, au nom de la 3e Commission, présente un rapport dans lequel il rappelle qu'à la session d'octobre dernier il avait été entendu que si le gouvernement, faisait droit à une demande du Conseil général, accordait une subvention pour payer les appointements d'un professeur chargé de faire des cours à l'École normale du département, une allocation de 1000 fr. ; y serait ajoutée par le Conseil général pour organiser dans tout le département des conférences agricoles. Or MM. les Ministres de l'agriculture et de l'Instruction publique ont accordé chacun un crédit de 1500 fr. Le moment est donc venu, pour le Conseil général, de compléter cette double subvention par une allocation suffisante, soit au moyen d'un virement de crédit, soit au budget de 1876. Mais l'enseignement, surtout en agriculture, ne devant pas être purement théorique, il y avait lieu de voir si, par une organisation du fermage, il ne serait pas possible de conserver tout ou partie de l'enclos des Viantaises. C'est là une question que la Commission demande au Conseil général de confier à M. le Préfet, en votant les remerciements à MM. les Ministre de l'Agriculture et de l'Instruction publique. etc.

ADIL 7M86
Lettre du Ministre de l'Instruction publique, des cultes et des beaux-arts à M. le Préfet.
Paris le 9 avril 1875
M. le Préfet, j'ai l'honneur de vous informer que, par un arrêté en date du 8 avril courant, j'ai nommé professeur d'agriculture à l'Ecole normale de Loches, M. Fennebresque ancien élève de l'Ecole d'agriculture de Grignon. M. Fennebresque recevra en cette qualité, un traitement de 1500 fr. M. le Recteur de l'Académie de Poitiers est chargé de l'exécution de cet arrêté. 

Paris le 30 octobre 1875
Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique à M. le Préfet
M. le Préfet, j'ai l'honneur de vous informer que par un arrêté du 30 octobre courant, j'ai nommé comme professeur d'agriculture à l'École Normale Primaire de Loches, M. Nanquette directeur de la ferme-école des Hubaudières. M. Nanquette recevra en cette qualité un traitement annuel de 1500 fr. M. le Recteur de l'Académie de Poitiers est chargé de l'exécution de cet arrêté."
 


 

1881

Département d'Indre-et-Loire. CONSEIL GÉNÉRAL
Session août 1881
Rapport sur l'École Normale Primaire de Loches : Une amélioration très importante doit être signalé dans l'enseignement de l'agriculture : M. Dugué, qui a pris la direction du cours à titre définitif, montre autant de zèle que d'habilité. Sans sacrifier la théorie, il donne une large part à la pratique.
Rapport d'activité de M. Dugué rédigé à Loches le 15 juillet 1881. [A. Dugué est encore basé à l’École Normale Primaire de Loches et réside dans cette ville. Il déménagera à Tours au 13 rue Traversière, ainsi que son service de Professeur départemental en 1885 après son mariage. Cette nouvelle résidence va lui permettre d’être mieux centré pour exercer ses activités de professeur départemental]
 

1885

Un bâtiment est inauguré en 1885 pour accueillir l'École Normale d'Instituteurs du département d'Indre-et-Loire. Ce bâtiment appartient à la ville et est situé sur l'emplacement de l'ancien collège des Bénédictines. Devenue ensuite Lycée, elle abrite de Centre Maurice Aquilon.

Département d'Indre-et-Loire. CONSEIL GÉNÉRAL
Session août 1885
Traitement du professeur d'agriculture A. Dugué, à l'École Normale Primaire de Loches, 2e semestre 1885 : 875 francs. Cette somme n’est plus prise en charge par le Ministère de l’Instruction Publique et sera imputé aux encouragements pour l’agriculture du Conseil Général

Rapport de Dugué sur enseignement agricole : les conférence sont très suivies, le Conseil Général est très satisfait. Le conseil de l'Instruction publique décide que l'enseignement agricole sera désormais compris au programme des examens du brevet supérieur pour lequel les élèves maître concourent à leur sortie des écoles normales.

Rapport de l'Inspecteur d'Académie : c'est avec satisfaction que je constate un progrès visible dans l'enseignement élémentaire de l'agriculture : expositions organisées par les Comices, récompenses offerts aux instituteurs...
 

1887

Département d'Indre-et-Loire. CONSEIL GÉNÉRAL
Session août 1887
Cours d’agriculture dispensés par A. Dugué aux élèves instituteurs de l’École Normale Primaire :
Engrais chimiques et naturels
Guide registre de comptabilité agricole
Etc.
 

1888

Département d'Indre-et-Loire. CONSEIL GÉNÉRAL
Session août 1888
Rapport de l'Inspecteur d'Académie sur l'École Normale Primaire de Loches :
Je dois signaler chez un certain nombre de maîtres une heureuse tendance à faire une plus grande place dans leur enseignement aux éléments d'agriculture, d'horticulture et d’économie domestique : ils y sont encouragé par les concours annuels et les prix institués par les Comices etc.
 

1901

Annuaire historique, administratif, & commercial d'Indre-et-Loire, Tours, Imprimerie E. Arrault & Cie, 6 rue de la Préfecture. 1901, 
Extrait p. 141

Personnel de l’École Normale d'instituteurs de Loches en 1901

Marichal : directeur, 
Dupuy : économe, 
Riant : professeur, 
Delacou : docteur-médecin, 
Chareyre : directeur de l'école annexe, 
Klapper : professeur de musique, 
Profit : professeur d'anglais, 
Riant : professeur de dessin, 
Ringuet : professeur de gymnastique, 
Dugué : professeur d'agriculture.
 

1907

Département d'Indre-et-Loire. CONSEIL GÉNÉRAL
15 juillet 1907
Rapport du professeur départemental d'agriculture [Jean-Baptiste MARTIN en poste depuis 1904]
Cours à l'Ecole normale. (1906-1907) Ce cours a été fait aux élèves de 3e année, comme les années précédentes. Mêmes applications pratiquées au jardin de l'Ecole. 
Excursions. Une intéressante excursion a été faite au domaine de Marolles, où les élèves ont trouvé une culture très soignée, un élevage bien conduit et un outillage très complet.
 

1941

BRIAIS Bernard. Quand l'École Normale d'Instituteurs était à Loches (1863-1941).
Le Val de l'Indre, n° 8, 1996, ADIL 998PERU3

Extrait p. 12

Le Régime de Vichy voyait d'un assez mauvais œil l'Ecole laïque. Ses Instituteurs, suspects d'idées trop libérales faisaient l'objet d'une surveillance tatillonne. En décembre 1940, le directeur de l'Ecole Normale, M. Falcoz-Vigne fut renvoyé pour "attitude suspecte". Le recrutement des élèves-maîtres était modifié. Les candidats d'origine juive n'étaient plus admis à se présenter au concours d'entrée. Quant à ceux qui étaient déjà engagés, ils devaient démissionner... Puis le 20 septembre 1941, le Ecoles Normales furent purement et simplement supprimées !

1946

BRIAIS Bernard. Quand l'École Normale d'Instituteurs était à Loches (1863-1941).
Le Val de l'Indre, n° 8, 1996, ADIL 998PERU3,

Extrait p. 12

Il fallut attendre la fin de la guerre pour que l'Indre-et-Loire retrouve, en 1946, son Ecole Normale, mais celle-ci abandonna Loches pour se rapprocher du chef-lieu du département. C'est à Fondettes, au château de Bel-Air, que seraient désormais formés les futurs maître de la Touraine.

Quant aux bâtiments libérés à Loches, ils abritèrent d'abord un collège qui devint par la suite le lycée Alfred de Vigny, avant d'être reconverti récemment en Centre de loisirs et en Centre d'hébergement.

 

L'Ecole normale d'instituteurs
Château de Bel-Air (ancienne closerie du XVIIIe siècle),
quai de La Guignière
37230 Fondettes

 

Publié dans Enseignement

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