CONCOURS RÉGIONAL AGRICOLE DE TOURS 1856

Publié le par histoire-agriculture-touraine

Tours 
les 14 et 15 mai 1856 (mercredi et jeudi)
 
Région Centre nord (10 départements) :
Allier
Aube
Cher
Indre
Indre-et-Loire
Loiret
Loir-et-Cher
Nièvre
Saône-et-Loire
Yonne

Règlement du concours

Source Archives municipales de Tours cote 3F3

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DU COMMERCE ET TRAVAUX PUBLICS.
CONCOURS RÉGIONAL D’ANIMAUX REPRODUCTEURS, D’INSTRUMENTS ET DE PRODUITS AGRICOLES, À TOURS, LES 14 ET 15 MAI 1856.
ARRÊTÉ.
Article premier.
Les 14 et 15 mai 1856, se tiendra à Tours, l’exposition publiques d’animaux reproducteurs, d’instruments et de produits agricoles, qui doit avoi lieu, chaque année, dans les principaux centres de la région comprenant les départements [10 départements] du Loiret, de Loir-et-Cher, de l’Indre, d’Indre-et-Loire, de l’Aube, de l’Yonne, de la Nièvre, du Cher, de Saône-et-Loire et de l’Allier.
Article 2.
Sont exclusivement admis à ce concours les animaux mâles et femelles des espèces bovine, ovine et porcine, nés et élevés en France, les instruments et produits agricoles de la circonscription ci-dessus désignée. Ils devront appartenir à des habitants de ladite région.
Article 3.
Les prix et les médailles sont répartis de la manière suivante entre les diverses classes et catégories jugés dignes de les obtenir :

1re CLASSE. – ESPÈCE BOVINE
1re catégorie. – RACES CHAROLAISE ET NIVERNAISE, À L’EXCLUSION DE TOUT CROISEMENT.
Pour les mâles (1 800 f)
1er prix……………600 f
2e prix…………… 500 f
3e prix…………… 400 f
4e prix…………… 300 f

Pour les femelles (1 250 f)
1er prix……………400 f
2e prix…………… 350 f
3e prix…………… 300 f
4e prix…………… 200 f

2e catégorie. – RACES FRANÇAISES DIVERSES, PURES OU CROISÉES ENTRE ELLES
Pour les mâles (900 f)
1er prix……………400 f
2e prix…………… 300 f
3e prix…………… 200 f

Pour les femelles (600 f)
1er prix……………300 f
2e prix…………… 200 f
3e prix…………… 100 f

3e catégorie. – RACES ÉTRANGÈRES PURES OU CROISÉES.
Pour les mâles (1 500 f)
1er prix……………600 f
2e prix…………… 500 f
3e prix…………… 400 f

Pour les femelles (1 300 f)
1er prix……………400 f
2e prix…………… 350 f
3e prix…………… 300 f
4e prix…………… 250 f

2e CLASSE. – ESPÈCE OVINE
1re catégorie. – RACES MÉRINOS ET MÉTIS-MÉRINOS
Pour les mâles (750 f)
1er prix……………300 f
2e prix…………… 250 f
3e prix…………… 200 f

Pour les lots de cinq brebis (350 f)
1er prix……………200 f
2e prix…………… 150 f

2ecatégorie. – RACES BERRICHONNE ET SOLOGNOTE
Pour les mâles (375 f)
1er prix……………150 f
2e prix…………… 125 f
3e prix…………… 100 f

Pour les lots de cinq brebis (175 f)
1er prix……………100 f
2e prix……………   75 f

3ecatégorie. – RACES ÉTRANGÈRES PURES OU CROISÉES
Pour les mâles (850 f)
1er prix……………300 f
2e prix…………… 250 f
3e prix…………… 200 f
4e prix…………… 100 f

Pour les lots de cinq brebis (350 f)
1er prix……………200 f
2e prix…………… 150 f

3e CLASSE. – ESPÈCE PORCINE
1re catégorie. – RACES INDIGÈNES PURES, À L’EXCLUSION DE TOUT CROISEMENT

Pour les mâles (350 f)
1er prix……………200 f
2e prix…………… 150 f

Pour les truies pleines ou suitées (180 f)
1er prix……………100 f
2e prix……………   80 f

2e catégorie. – RACES ÉTRANGÈRES PURES OU CROISÉES

Pour les mâles (450 f)
1er prix……………300 f
2e prix…………… 150 f
3e prix…………… 100 f


Pour les truies pleines ou suitées (180 f)
1er prix……………100 f
2e prix……………   80 f

Une somme de 250 francs et six médailles de bronze seront mises à la disposition du jury pour être distribuées en prix aux exposants de volaille et autres animaux de basse-cour.

Article 4 
Article 5
Article 6
Article 7
Article 8

Une somme de 200 francs et sept médailles d’argent seront mises à la disposition du jury pour être distribuées aux gens à gages qui se seront distingués par les soins intelligents donnés aux animaux primés.
À mérite égal, le jury devra prendre en considération la durée des services.

Article 9 
Les instruments, machines, ustensiles et appareils servant soit à la préparation, à la culture et à l’ensemencement du sol, soit à la récolte, au transport, à la préparation des produits, soit enfin aux divers usages agricoles, seront admis à l’exposition.
Deux médailles d’or, quatre d’argent et dix de bronze seront accordées aux inventeurs, importateurs et constructeurs ayant exposé les instruments, machine, ustensiles et appareils destinés aux usages de l’industrie agricole, qui auront été reconnus les meilleurs.

Article 10
Sont admis à l’exposition les produits agricoles de toute nature et de toute destination, tel que :
Grains et graines, tubercules et racines, fourrages, plantes industrielles (textiles, tinctoriales et autres), légumes et fruits de toutes espèces, etc. ;
Laine, plume, duvet, soie, beurre, fromages, miel, cire, sucre, fécule, vins, produits de distillerie, etc. ;
Conserves alimentaires et préparations économiques, etc. ;
Plants d’arbres et arbustes, etc.

Article 11
Article 12
Article 13

Un commissaire général, membre du jury, et des commissaires nommés par le ministre de l’Agriculture, du commerce et des travaux publics seront attachés à l’exposition pour recevoir, classer et surveiller les produits exposés, enregistrer les déclarations des exposants, veiller à la bonne et prompte exécution des opérations du jury.
La police du concours appartiendra exclusivement au commissaire général.
Article 14 
Article 15
Article 16
Article 17
Article 18 
Article 19 
Article 20 
Article 21

Paris, le 7 mai 1855
E. ROUHER
 

Source Archives municipales de Tours cote 3F3

Lettre manuscrite du 17 janvier 1856, du préfet au maire de Tours
Concours régional. Commission spéciale.
M. le Maire,
J’ai l’honneur de vous informer que je vous ai nommé membre de la Commission spéciale instituée dans le but d’assurer le succès du concours régional qui aura lieu à Tours, les 14 et 15 mai prochain.
Un avis ultérieur vous fera connaître l’époque à laquelle il sera procédé à l’installation de cette commission.
Ci-joint un exemplaire de l’arrêté ministériel relatif au concours régional.
Agréez Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le préfet.


Liste des membres composant la Commission 
MM. 
Le Général d’Outremont, Président,
Archambault, adjoint,
Derouet & Houssard membres du Conseil général
De Sourdeval [membre de la Société d'agriculture]
Bonnebault, maire de Joué,
Minangoin, directeur des travaux agricoles à la colonie de Mettray,
Guérin, architecte,
Hay de Slade, maire de Saint-Antoine [-du-Rocher],
Charlot, Bruslon, Miton, membres de la Société d’agriculture,
Alluome, vétérinaire
 

Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire, Tome XXXVI - Année 1856, TOURS, Imprimerie Ladevèze, Rue Royale, 1856

Séance du 12 janvier 1856
p. 14
Il est donné communication d'une lettre de M. le Préfet, relative au concours régional d'animaux reproducteurs qui doit avoir lieu à Tours, au mois de mai prochain. Cette communication est suivie de la lecture du programme des prix arrêté par le Ministre. La Société procède ensuite à la nomination de la commission qui aura à s'occuper de l'organisation du concours. Elle est composée de : MM. le général d'Outremont, de Sourdeval, Derouet, Houssard, Minangoin, Bruslon, Alluome; Hay de Slade, Miton, Charlot et Bonnéhaut.

p. 18
Séance du 9 février 1856
Présidence de M. le général d'Outremont
M. le Président donne connaissance d'une lettre de M. le Préfet, relative au concours régional à Tours le 14 et 15 mai prochain. Il engage la Société et chaque membre en particulier, dans la sphère de son action, à donner cette grande fête de l'industrie agricole la plus grande publicité dans l'intérêt général.
Les lumières des gens spéciaux qui composent la commission et le concours de la Société, lui font espérer que le département d'Indre-et-Loire s'empressera dans cette circonstance de s'associer à la pensée et qu'il fera tous ses efforts pour répondre aux vues du gouvernement.


p. 128-129
Séance extraordinaire du samedi 26 juillet
Présidence de M. Delaville-Leroulx, vice-président
Rapport du secrétaire perpétuel
Extrait
Le concours régional, malgré sa position, relativement à la région agricole dans laquelle est inscrit le département d'Indre-et-Loire, a été d'une grande richesse et d'un profond intérêt. Préparé par l'autorité préfectorale avec une activité et une supériorité de vues remarquables, inauguré par le digne prélat de ce diocèse, il s'est placé au premier rang dans l'opinion des inspecteurs généraux d'agriculture.
Espèce bovine
Les races diverses d'animaux utiles y étaient représentées en nombre et en qualité. Il n'est personne qui n'ait admiré cette famille nombreuse de types reproducteurs du Charolais, magnifiques animaux taillés tous sur le même modèle, revêtus d'une même robe à nuance d'un blanc légèrement cendré, indiquant une race formée depuis longtemps et parvenue à un état remarquable d'homogénéité. Le charolais est travailleur, d'une production suffisante en lait, et propre à la boucherie.
La race de Durham s'est présentée pure et croisée. Pure, elle a de brillants asiles chez MM. Béhagues, Salvat, Manuel, Delaville-LeRoulx et Pavy. Cette race merveilleuse en son genre a été créée, comme on le sait, dans le siècle dernier par le célèbre agriculteur Backwell, sous l'inspiration de cette idée, tout ce qui n'est pas viande est inutile ; et à cet égard, nulle race ne peut lui disputer le prix.
L'espèce ovine se faisait remarquer par ses nombreuses variétés. Les mérinos, le New-Kent, les Dishley, les Southdown se partageaient l'attention des visiteurs. Cette dernière surtout méritait les suffrages par ses qualités connues de vitalité et de rusticité qui n'excluent pas une certaine distinction dans la laine et dans la chair.
La race porcine offrait de précieuses variétés. La race craonnaise et celle de Preuilly se faisaient apprécier par la puissance de leur développement. Les races anglaises de New-Leicester et d'autres si aptes à l'engraissement sont une heureuse importation, et coûteront sans doute moins à préparer que les deux grandes belles espèces que nous venons de mentionner.
La collection des produits agricoles offrait d'importantes variétés en céréales, en plantes fourragères et industrielles. Les produits résineux de la Motte-Sonzay ont justifié de l'introduction d'une industrie méridionale importante, dans nos landes centrales. La magnanerie de Chenonceaux a donné des soies jaunes et blanches, qui le disputent en finesse et en éclat à celles de Chine.
Les instruments aratoires, les véhicules, les machines de l'agriculture se présentaient d'une manière imposante. Les charrues, les herses, les rouleaux, les hache-pailles et coupe-racines offraient des combinaisons variées. Les machines à battre sont en progrès ; celles de M. Pinet, d'Abilly, ont surtout fixé l'attention, et les agronomes ont admiré la riche collection formée à grands frais par notre collègue. M. Pavy, qui n'avait pas eu d'égal jusqu'alors.
 

Source Archives municipales de Tours cote 3F3

Affiche (Tours, imprimerie Ladevèze)
CONCOURS RÉGIONAL D’ANIMAUX REPRODUCTEURS, D’INSTRUMENTS ET DE PRODUITS AGRICOLES, À TOURS, 
Journées des 14, 15 et 16 mai 1856.
Première journée, 14 mai
Exclusivement réservée au classement des animaux et des produits, et aux opérations du jury.
Exposition d’horticulture avec entrée libre.
Seconde journée, 15 mai.
Exposition ouverte au public, de huit heures du matin à quatre heures du soir.
À onze heures du matin, messe chantée à la cathédrale, en présence des autorités civiles et militaires et des personnes invitées.
À l’issue de la cérémonie religieuse, visite solennelle de l’exposition.
À une heure, dans l’ancienne église de Saint-Julien, distribution des récompenses décernées par le jury du concours.
Le soir, illumination de la Place du Palais-de-Justice, qui sera décorée et pavoisée dès le matin.
Huit heures du soir, Concert donné dans les salons de l’Hôtel-de-Ville, par M. Martin.
Troisième journée, 16 mai.
À deux heures du soir, distribution, dans la salle des assises, des prix décernés par la société d’Agriculture aux exposants horticoles.
À la suite de cette distribution, tirage de la loterie.
Le Secrétaire, BRUSLON
Le Président de la Commission, Général Cte D’OUTREMONT.
 

1856

Journal d'agriculture pratique. Quatrième série. Tome V. Janvier à Juin 1856
p. 517-524
VI. CONCOURS DE TOURS.
Le concours de Tours a été favorisé par un temps magnifique. La veille, on craignait qu'une partie des bestiaux venant des départements de la Nièvre, du Cher et de Saône-et-Loire, ne fût arrêtée par les inondations de la Loire et de ses affluents. C'eût été un grand malheur, car les plus beaux sujets de l'exposition auraient manqué à cette solennité agricole. Heureusement les convois qui les transportaient avaient devancé les inondations.
Les départements du Loiret, de Loir-et-Cher, de l'Indre, de l'Indre-et-Loire, de l'Aube, de l'Yonne, de la Nièvre, du Cher, de Saône-et-Loire et de l'Allier composent la région qui formait le Concours de Tours.

Cette région est la patrie de la race charolaise ; la plus remarquable, la plus belle, sans contredit, des races françaises pures, celle qui, au concours universel de 1855, frappa si vivement les éleveurs anglais, par la beauté et la perfection des formes qui la rapprochent beaucoup des plus beaux types de la race durham. Cette race comptait au Concours 13 taureaux et 4 vaches. La plupart de ces animaux appartenaient à M. Massé de la Guerche (Cher), l'un de nos plus célèbres éleveurs, ou sortaient de ses étables.
Le premier prix a été remporté par un taureau charollais de 21 mois, appartenant à M. Bellard (Nièvre), et acheté par lui à M. Massé. Le plus beau taureau de M. Massé, âgé de 2 ans, n'a obtenu que le 2e prix, quoiqu'il fût plus grand que son concurrent, et qu'il offrît les mêmes signes de la pureté de sa race. On lui a trouvé, non des défectuosités, mais une légère infériorité provenant de l'aspect de sa peau, qui offrait moins de finesse à l'œil et au toucher. Au reste, les deux sujets avaient les qualités que l'on recherche aujourd'hui dans les animaux destinés à perpétuer et à perfectionner les races supérieures : les jambes courtes, le corps arrondi, presque cylindrique, la poitrine large, l'épine dorsale horizontale, le dos large et plane, la peau mince, et pour ainsi dire transparente.
La vache charolaise de M. Massé, âgée de 5 ans, a obtenu le 1er prix des femelles. Cet animal était très remarquable, surtout par le développement des hanches et la largeur du train de derrière. Le dos était horizontal, large et plat ; la tête fine et délicate, le cou assez mince, l'œil un peu saillant. Ce son-là autant d'indices certains qui révèlent une bonne reproductrice et une bonne laitière. L'écusson signalé par M. Guénon était large et parfaitement caractérisé.

Les races françaises diverses pures ou croisées entre elles laissaient à désirer. Les races ou sous-races représentées étaient a nombre de 7, savoir : mancelle, cotentine, bretonne, parthenaise, flamande, choletaise, normande ; plus quelques sujets assez médiocres de race tourangeote, et d'une variété dite race du pays. La race bretonne était la plus remarquable. Sur 11 taureaux on n'a pu décerner qu'un seul prix à un breton, bien conformé, du reste, un peu plus grand que ne le sont d'ordinaire les animaux de cette race, et appartenant à M. P. Malingié [Paul Malingié, fils], de la Charmoise.
Les femelles étaient au nombre de 37. C'est une vache cotentine d'un fort bel aspect qui a remporté le 1er prix.

Les individus de la catégorie des races étrangères, pures ou croisées, appartiennent presque tous à la race durham ou à ses croisements. Il y avait 17 taureaux. Le 1er prix a été remporté par un durham pie, légèrement ensellé et bien moins remarquable dans son ensemble que les deux charollais primés. Le deuxième prix a été donné au seul taureau de race ayr qui figurât à l'exposition ; il était du reste assez beau. 37 femelles concouraient. M. Salvat, de Blois, a obtenu le premier et le second prix pour deux vaches durham pures, blanches et jaunes toutes les deux. La vache qui a eu le premier prix était métisse ; elle était remarquable par la largeur des reins, la finesse de sa peau et la légèreté élégante de sa tête.

Dans l'espèce ovine la race mérinos avait de très beaux types. Les métis mérinos l'emportaient sur tout. Les races berrichonne et solognote étaient moins nombreuses et moins bien représentées. Quant aux races étrangères pures ou croisées, il suffit de nommer MM. Charles et Paul Malingié, M. de Belleyme, M. de Béhague, pour donner une idée des produits que ces agriculteurs célèbres avaient exposés. L'exposition de la race Charmoise a été un véritable triomphe. Cette race a obtenu les deux premiers prix pour les mâles et les deux premiers prix pour les femelles. M. de de Belleyme pour un dishley-berrichon, M. de Béhague pour un southdown-berrichon ; ont eu les deux prix qui restaient.
Les races porcines indigènes pures étaient médiocrement représentées : 3 mâles et 5 femelles. Le premier prix des mâles a été donné à un verrat du pays, et celui des femelles à une truie craonnaise.
Les agriculteurs de cette région abandonnent à peu près les races indigènes pour des améliorations au moyen de races anglaises. Les animaux des races étrangères pures ou croisées étaient assez nombreux. Les principaux croisements sont faits avec des races new-leicester et berkshire. M. de Béhague a eu le premier prix des mâles pour un verrat new-leicester très beau ; c'est aussi une truie new-leicester qui a remporté le premier prix des femelles. Au reste, tous les prix ont été partagés entre les new-leicester et les berkshire.
L'exposition des volailles et animaux de basse-cour était peu importante. C'est une tentative heureuse qui prendra infailliblement de grands développements. Les cochinchinois formaient la presque totalité de l'exhibition. Nous avons vu pourtant deux ou trois lots de brahma-poultra.
Parmi les produits nous avons à signaler les toisons de la Charmoise, la collection de grains de M. Demond, directeur de l'Ecole municipale d'Orléans ; quelques échantillons de belles soies grèges, des laines de M. de Belleyme, les ignames cultivés en pleine terre par M. Lesèble, président du Comice horticole de Tours ; les échantillons de blé anglais de M. Champigny de la Fuye, dont le Journal d'Agriculture pratique a déjà parlé ; des vins vieux très bien conservés, des graines oléagineuses., etc.
L'exposition des machines, appareils, et instruments d'agriculture étaient très brillante, et au moins aussi importante que celle des animaux. Des constructeurs déjà connus de nos lecteurs avaient apporté leurs remarquables produits, c'était, MM. Pinet, d'Abilly, Bodin, de Rennes ; Paul Malingié, de la Charmoise ; Rué-Jacquet, de Montrichard ; Cumming, d'Orléans, et la colonie agricole de Mettray ; en outre, M. Emile Pavy, propriétaire à Girardet [château de Girardet à Epeigné-sur-Dême Indre-et-Loire], avait exposé une superbe collection d'instruments anglais ou américains primés à l'Exposition universelle [Paris 1855]. M. Pavy est un jeune et intelligent agriculteur qui consacre au progrès de son art une fortune considérable. Plein d'activité et de résolution, il introduit dans le pays des instruments excellents et qui produisent les meilleurs résultats. Il a acheté des modèles et les a fait produire, sous son habile direction par les ouvriers de la ferme, pour les besoins de son exploitation. Le matériel de M. Pavy, composé d'instruments et de machines parfaitement adaptés aux nécessités de ses cultures et à la nature du terrain sur lequel il opère, est un véritable musée agricole où les cultivateurs du pays peuvent aller puiser des renseignements utiles, qui leur sont toujours donnés avec la plus parfaite courtoisie. Nous avons remarqué, dans sa collection, cinq charrues Ransomme, cinq herses Howard, dites en zig-zag, un chariot et un laveur Crosskill, un petit semoir de Garrett, une houe à cheval du Canada et une autre de Williams, un concasseur, la faneuse de Smith et le râteau à cheval d'Howard, un harnais anglais, deux auges en bois inventées par M. Pavy, un tarare du Canada et un grand nombre d'outils.
Le succès obtenu l'année dernière par M. Pinet, l'a engagé dans une excellente voie. Au lieu d'un manège, il en a trois aujourd’hui : à un cheval, à deux chevaux et à quatre chevaux ; ils conservent les mêmes qualités que de lui qui a été primé au concours universel, et dont le Journal d'Agriculture pratique a publié la description et les dessin (Voir 4e série, t. IV, pag. 394). M. Pinet a construit une batteuse locomobile avec ventilateur et manège à quatre chevaux ; un moulin à concasser et à moudre, un moulin portatif à pilons pour le dépiquage des plantes fourragères qui se rapproche beaucoup des machines à manège pour broyer le tan, une machine locomobile pour élever les eaux, destinée à servir aux irrigations, épuisements, etc. Enfin une transmission portative à vitesse comprimée au moyen d'un balancier dans le genre de celui des machines à vapeur et d'une poulie conique. Cette machine est destinée à régularise le mouvement quand le moteur donne une vitesse variable, ce qui arrive fréquemment avec les manèges. Tous ces instruments vont figurer au Concours universel ainsi que beaucoup de ceux qui ont figuré au concours de Tours, aussi nous contentons-nous, pour le moment, d'une énumération sommaire.
Nous avons vu une machine à battre, un pressoir, un hache-paille, une houe à cheval, et plusieurs charrues ou araire de M. Bodin ; des charrues, herse, houe à cheval, hache-paille, broye-tourteaux, de M. Paul Malingié ; des charrues, houes à cheval, coupe-racines, hache-tout, de M. Rué-Jacquet ; des machines à battre, manège à deux chevaux, coupe-racines, hache-paille, concasseur, baratte, charrues, de la colonie de Mettray. La plupart de ces objets n'offraient point de particularités nouvelles ? Ceux qu'il pourra être intéressant de reconnaître en détail doivent figurer au Concours de Paris où nous les retrouverons.
Les machines à battre avec manège étaient au nombre de huit. Six battant en long et deux battant en travers. Nous avons assisté aux expériences rapides faites par le jury, en voici les résultats : 1° Machin de Lejanvre, marchant avec deux chevaux attelés à un manège qui se rapproche beaucoup de celui de M. Pinet, coûtant 600 fr. et battant dix-neuf gerbes en dix minutes, exige quatre hommes pour le service. 2° Machine de la colonie de Mettray, marchant avec deux chevaux qui tirent assez péniblement, à peu près même vitesse pour le battage, exige quatre hommes. 3° Pinet, n°1, machine à un cheval, tirage assez fort ; vingt-six gerbes battues en dix minutes, exige trois homes. 4° Pinet n°2, à deux chevaux, tirage moins fort, quarante-six gerbes battues en dix minutes. 5° Pinet n°3, à quatre chevaux, cinquante-six gerbes battues en dix minutes environ. La machine ventile le blé battu. C'était un premier essai de cette machine, qui a été construite en vue du concours universel. 6° Besnard, machine à deux chevaux ; tirage facile ; douze gerbes battues en sept minutes ; exige quatre hommes. 7° Bodin, machine à deux chevaux, battant vingt-cinq gerbes en dix minutes et exigeant quatre hommes. 8° Girard, batteuse en travers et conservant la paille intacte, trente gerbes en dix minutes, ventile le grain, les chevaux tirent péniblement ; on retrouve des graines dans la paille, après battage. 9° Cumming, machine locomobile, à deux chevaux ; battant en travers, dépiquant vingt-quatre gerbes en dix minutes, et fonctionnant avec une régularité parfaite.
Plusieurs de ces machines sont déjà connues. Les autres figureront au Concours universel. Nous consacrerons une étude spéciale à celles qui nous paraîtront susceptibles de rendre ses services sérieux.
La colonie agricole de Mettray avait mis à la disposition du jury des champs préparés diversement pour les essais des instruments aratoires. Ces essais ont été faits naturellement avec une grande rapidité ; ce n'était pas la faute du jury, mais celle du temps, qui n'attend pas ceux qui ont beaucoup à faire. Nous dirons, à cette occasion, que nous avons entendu partout où nous avons passé des regrets unanimes sur le peu de durée de l'exposition des machines et des instruments. Pourquoi n’ouvrirait-on pas l'exposition des machines deux ou trois jours avant celle des animaux. Les animaux coûtent cher aux producteurs pendant leur séjour dans l'enceinte du Concours, mais les machines ne coûtent rien. Ii y a là une amélioration à introduire que nous signalons à l'administration supérieure, qui se préoccupe avec tant de sollicitude des intérêts agricoles.
On a essayé, à Mettray, tant bien que mal, cinq ou six charrues. Une charrue Dombasle modifiée, construite à Mettray, modification consistant principalement en un allongement de l'aile du versoir ; elle fait un très bon travail et coûte 40 fr. On a aussi fait marcher une charrue à peu près du même genre, fabriquée par un jeune constructeur de la campagne, qui, pour ses débuts, a déjà trouvé une ingénieuse invention. C'est un régulateur à vis, l'une horizontale, l'autre verticale, qui s'applique à ses charrues. M. Renault-Gounin, de Sainte-Maure, est le seul constructeur de cette exposition qui se soit servi de l'étrier américain. Ses charrues fringalent un peu, elles ont besoin de plus d'aplomb.
Le régulateur de M. Renault-Gouin, une charmante brouette à râteler le foin de madame Cora-Millet et un arrache-pin de M. Ménard de Huppeau (Loir-et-Cher), étaient à peu près les seules choses nouvelles qui aient eu un certain intérêt en dehors des grandes machines. Je ne parle pas de la petite machine à fabriquer les tuyaux de drainage qui figurait aussi à cette exposition et qui a été bien décidément baptisée la Machine à quarante francs. Elle a parfaitement fonctionné à Tours comme à Paris. Elle plaît à tout le monde... excepté aux fabricants de tuyaux, qui font tous leurs efforts pour chercher noise à cette modeste importation ; mais ils n'y réussissent pas ; le bon sens public la protège.
J'allais oublier de parler d'une herse précédée d'un rouleau brise-mottes, inventée par un charron-forgeron de Tours, M. Moreau, et qui offre une particularité très ingénieuse : au moyen d'un mancheron et d'un système de bascule très simple, les coutres de la herse qui sont engagés dans les trous d'une traverse en bois qu'ils dépassent, en sortent instantanément et se nettoient en glissant dans ces trous.
On avait amené sur le terrain des expériences un chariot moissonneur composé d'un disque horizontal garni de petites lames tranchantes. La révolution des roues faisait tourner le disque. Engagée dans une pièce de seigle, la moissonneuse n'a pas pu faire deux pas.
La colonie de Mettray avait exposé un dynamomètre d’une grande simplicité, qui peut s'accrocher à l’age d'un araire sans détruire l'équilibre de l'instrument. Le ressort n'avait qu'une faible portée (150 kg). Cet instrument reparaîtra au Concours universel [Paris 1856] terminé et complété. Il a été construit par un serrurier de Mettray très habile, sous la direction de M. Minangoin.
Les lauréats ont été proclamés au milieu d'une foule où l'on remarquait un grand nombre de dames élégantes. Voici ma liste des récompenses accordée :

1ère CLASSE
Espèce bovine.
1re Catégorie. - Races charollaise et nivernaise à l'exclusion de tout croisement.
Mâles. - 1er prix : Médaille d'or de 600 fr., à M. André Bellard, fermier à Saint-Aubin-des-Forges (Nièvre) ; taureau charollais de 21 mois. - 2e prix : Médaille d'argent et 500 fr., à M. Louis Massé, propriétaire à la Guerche (Cher) ; taureau charollais de 2 ans. - 3e prix : Médaille de bronze et 400 fr., à M. Auguste Bourdeau, propriétaire à la Guerche (Cher) ; taureau charollais de 12 ans. - 4e prix : Médaille de bronze et 300 fr., à M. le comte de Bouillé, propriétaire à Villars (Nièvre) ; taureau charollais de 3 ans. - 5e prix (supplémentaire) : Médaille de bronze et 250 fr., à M. Claude Marquet, fermier à Prie, canton de Saint-Denain-Dazy (Nièvre) ; taureau charollais de 22 mois.
Femelles. 1er prix : Médaille d'or de 400 fr., à M. Louis Massé, propriétaire à la Guerche ; vache charolaise âgée de 3 ans. - 2e prix : Médaille d'argent et 350 fr., à M. le comte de Bouillé, propriétaire à Villars (Nièvre); vache charolaise de 7 ans. - 3e prix : Médaille de bronze et 300 fr., à M. Doury, propriétaire à Sainçaize (Nièvre); vache charolaise de 4 ans.
 
2e Catégorie. -Races diverses françaises, pures ou croisées entre elles.
Mâles. - 1er prix : Médaille d'or de 400 fr., à M. Malingié, directeur de la ferme-école, à Charmoise (Loir-et-Cher) ; taureau breton de 42 mois (les autres prix n'ont pas été décernés).
Femelles. - 1er prix : Médaille d'or de 300 fr., à M. Claude Bruneau, propriétaire à Saint-Genouph (Indre-et-Loire) ; vache cotentine de 20 mois. - 2e prix : Médaille d'argent et 200 fr., à M. Prosper Millet, propriétaire à Villandry (Indre-et-Loire); vache tourangelle de 8 ans. - 3e prix : Médaille de bronze et 100 fr., à M. Paul Malingié, directeur de la ferme-école de la Charmoise (Loir-et-Cher); vache bretonne de 4 ans.
 
3e Catégorie. - Races étrangères pures ou croisées.
Mâles. -1er prix : Médaille d'or et 600 fr., à M. Jean-Baptiste Tachard, propriétaire à la Guerche (Cher); taureau durham de 2 ans. 2e prix : Médaille d'argent et 500 fr., à M. Adolphe Salvat, propriétaire à Nozieu (Loir-et-Cher); taureau durham de 15 mois. - 3e prix : Médaille de bronze et 400 fr., à M. le marquis de Vogué, propriétaire à Mazière (Cher); taureau d'Ayr de 3 ans. 4e prix (supplémentaire) : Médaille de bronze et 350 fr., à M. Béhague, propriétaire à Dampierre (Loiret); taureau durham de 20 mois.
Femelles. - 1er prix : Médaille d'or et 400 fr., à M. Adolphe Salvat, propriétaire à Nozieu (Loir-et-Cher) ; vache durham de 6 ans. 2e prix : Médaille d'argent et 350 fr., à M. Adolphe Salvat, propriétaire à Nozieu (Loir-et-Cher); vache durham de 42 mois. 3e prix : Médaille de bronze et 300 fr., à M. J.-B. Tachard, propriétaire à la Guerche (Cher); vache durham de 5 ans. 4e prix : Médaille de bronze et 250 fr., à M. Béhague, propriétaire à Dampierre (Loiret); vache durham-charolais de 26 mois.

2e CLASSE
Espèce ovine
1re Catégorie. - Races mérinos et métis-mérinos.
Mâles. - 1er prix : Médaille d'or et 300 fr., à M. Rétif-Bidault, propriétaire à l'Isle-sur-Serin (Yonne); bélier métis-mérinos de 21 mois. 2e rix : Médaille d'argent et 250 fr., à M. Charles Lefebvre, à Artenay (Loiret); bélier mérinos de 17 mois. 3e prox : Médaille de bronze et 200 fr., à M. Legendre (Loiret); bélier mérinos de 16 mois.
Femelles. 1er prix : Médaille de bronze et 200 fr., à M. Charles Lefebvre, à Artenay (Loiret), lot de brebis mérinos de 28 à 40 mois. 2e prix : Médaille d'argent et 150 fr., à M. Delaville-Leroulx, à Veigné (Indre-et-Loire); lot de brebis mérinos de 18 mois à 4 ans.
2e Catégorie. - Races berrichonne et solognote.
Mâles. 1er prix : Médaille et 150 fr., à M. le baron Augier, à Seruelles (Cher) ; bélier berrichon de 2 ans. - 2e prix : Médaille d'argent et 125 fr., à M. Daveluy, aux Hubaudières (Indre-et-Loire); bélier berrichon de 14 mois. -3e prix : Médaille de bronze et 100 fr., à M. de Lavesvre, à Bussy (Cher); bélier berrichon de 14 mois.
Femelles. - 1er prix : Une médaille d'or et 100 fr., à M. Pavy, à Girardet [Epeigné-sur-Dême, Indre-et-Loire]; lot de brebis berrichonnes de 3 à 4 ans. 2e prix : Une médaille d'argent et 75 fr., à M. Champigny, à Ligré (Loir-et-Cher); lot de brebis berrichonnes de 2 à 3 ans.
3e Catégorie. - Races étrangères pures ou croisées.
Mâles. 1er prix : Médaille d'or et 300 fr., à M. Charles Malingié, à Verrières (Cher); bélier de race charmoise de 26 mois. -2e prix : Médaille d'argent et 250 fr., à M. Paul Malingié, [frère de Charles] à la Charmoise (Loir-et-Cher); bélier de race charmoise de 17 mois. - 3e prix : Médaille de bronze et 200 fr., à M. de Belleyme, à Ranay (Loir-et-Cher); bélier dishley-berrichon de 26 mois. - 4e prix : Médaille de bronze et 100 fr., à M. de Béhague, à Dampierre (Loire); bélier southdown-berrichon de 1 an.
Femelles. 1er prix : Médaille d'or et 200 fr., à M. Paul Malingié, à la Charmoise (Loir-et-Cher); lot de brebis de race charmoise de 30 à 40 mois. 2e prix : Médaille d'argent et 150 fr., à M. Charles Malingié, à Verrières (Cher); lot de brebis de race charmoise de 3 ans.

3e CLASSE
Espèce porcine
1re Catégorie. Races indigènes pures.
Mâles. - 1er prix : Médaille d'or et 200 fr., à M. de Gaullier de la Celle à la Celle-Guenand (Indre-et-Loire); verrat de race de pays de 28 mois. 2e prix : Médaille d'argent et 150 fr., M. Daveluy, aux Hubaudières [commune de Chédigny ; ferme-école]; verrat de race craonnaise de 25 mois.
Femelles. 1er prix : Médaille d'or de 100 fr., à M. Manuel, à Nouzilly (Indre-et-Loire); truie de race craonnaise de 30 mois. 2e prix : Médaille d'argent et 80 fr., à M. Tulasne, à Vouvray (Indre-et-Loire); truie de race craonnaise de 11 mois.
2e catégorie. - Races étrangères pures ou croisées.
Mâles. 1er prix : Médaille d'or et 200 fr., à M. de Béhague, à Dampierre (Loiret); verrat de race new-leicester de 1 an. -2e prix : Médaille d'argent et 150 fr., à MM. Delahaye et Berthault, au château de Germigny (Cher); verrat de race new-leicester de 10 mois. -3e prix : Médaille de bronze et 100 fr., à M. Pavy, à Epeigné-sur-Dême (Indre-et-Loire); verrat de race new-leicester de 3 ans.
Femelles. 1er prix : Médaille d'or et 100 fr., à M. Pavy, à Epeigné-sur-Dême (Indre-et-Loire); truie new-leicester de 13 mois. - 2e prix : Médaille d'argent et 80 fr., à M. de Gaullier de la Celle à la Celle-Guenand (Indre-et-Loire); truie de race new-leicester de 28 mois.

Volailles, avec médailles de bronze.
M. Henraux, propriétaire à la Chute, commune de Chanceaux (Indre-et-Loire), 40 fr. - M. Trousseau (Georges), au Plessis-Saint-Antoine, 35 fr. - M. Manuel, propriétaire, à l'Orfraisière, 30 fr. - M. Pavy Emile, à Girardet (Epeigné-sur-Dême), 25 fr. - M. de Quinemont, propriétaire, à Tours, 20 fr. - M. Barillon, 20 fr.
Mentions honorables.
Mme Rosalie Pasquet, à Tours, 20 fr. - M. Testard, propriétaire à Saint-Jean-Saint-Germain, 20 fr. - M. Poisson, directeur de la ferme-école d'Aubussay (Cher), 20 fr. - Mme Chelpeau (Anne), à Mettray, 20 fr. - M. Viot (Ferdinand), à Mettray. – M. Campion, à Saint-Cyr).

Machines et instruments.
1er Médaille d'or : M. Pinet fils, constructeur à Abilly (Indre-et-Loire), pour sa collection d'instruments. - 2e idem : M. Pavy, pour da collection d'instruments importés.
1er rappel de médaille d'or : M. Cumming, mécanicien, à Orléans, pour sa machine à battre locomobile. -2e idem : M. Gérard, mécanicien, à Vierzon, pour sa machine à battre à plan incliné.
1re médaille d'argent : M. Brethon, serrurier-mécanicien, à Tours, pour sa machine à fabriquer les tuyaux de drainage. - 2e idem : M. Brame, professeur de chimie à l'Ecole de médecine de Tours, pour ses beaux travaux d'application pratique à l'agriculture. - 3e idem : M. Petit, à Tours, pour ses coupe-racines et ses hache-paille. 4e idem : M. Rué-Jacquet à Montrichard, pour ses collections d'instruments.
1re médaille de bronze : M. Paul Malingié, directeur de la ferme-école de la Charmoise, pour sa collection d'instruments. - 2e idem : M. Renault-Gouin, à Sainte-Maure, pour sa collection de charrues. -3e idem MM. Brisgault frères, fabricants, pour leurs meules pour moulins à farine (Indre-et-Loire). - 4e idem : M. Jouanneau, maréchal à Manthelan, pour sa collection de charrues. - 5e idem : M. Paul Berthelot, à Preuilly (Indre-et-Loire), pour son rouleau et sa herse brisée. - 6e idem : M. Renard (Louis), maréchal à Langeais (Indre-et-Loire), pour ses charrues. - 7e idem : M. Bordes-Bonjean, à Vouvray, pour sa collection d'instruments importés. - 8e idem : Moreau (Pierre), charron-forgeron, à Tours, pour une herse et un tombereau. -9e idem : M. Houssay (Victor), médecin, à Pontlevoy, pour ses ruches. - 10e idem : M. Lesieur, pour sa machine à fabriquer les tuyaux de drainage.
1re mention honorable : M. Bouvet fils, pour sa pompe aspirante. - 2e idem : M. le marquis de Vogüé, pour son rouleau Crosskill. - 3e idem : M. Grison, à Chambray, près Tours, pour un rouleau squelette et une charrue araire. - 4e idem : M. Courtillet (Loir-et-Cher), pour son cylindre à fouler la vendange. - 5e idem : M. Pénicault (François), menuisier à Mosnes, pour un modèle de moteur pour le vent. - 6e idem : Mme Cora Millet, à Pont, pour une râtelle à râteler le foin.
Une médaille d'or, grand module, à la colonie de Mettray, pour l'ensemble de ses instruments et machines, pour ses collections de produits et pour le généreux concours qu'elle a si gracieusement donné pour les opérations du Jury.

Produits agricoles
Médailles d'or. M. Malingié (Paul), directeur de la ferme-école de la Charmoise, pour ses toisons et ses échantillons de graines ; M. Demond, directeur de l'école municipale d'Orléans, pour l'instruction agricole, ses expériences culturales et sa belle collection de graines.
Médailles d'argent. - M. le baron de Beaumont et Chaleil, pour l'extraction de la résine du pin maritime et les produits résineux exposés ; M. Nagel (Jean-Baptiste), à Chenonceau, échantillons de soie grège ; M. Mirel (Léon-Gaspard), pour grains et produits exposés ; M. Poisson (Désiré), divers échantillons et produits.
Médailles de bronze. - M. Balleyme (Charles), propriétaire à Saint-Martin-les-Bois (Indre-et-Loire), graines et laine ; M. Gaullier de la Celle, propriétaire à la Celle-Guenand, pour ses échantillons de graines oléagineuses ; M. Domaradsky, à Montrésor, échantillons de blé ; M. Hardy-Beauvais, propriétaire, à Joué, pour ses vins vieux très bien conservés ; M. Lesèble, président du Comice horticole de Tours, ignames de la Chine ; M. Lesourd (Grégoire), fabricant, à Tours, pour ses tourteaux et huiles de plusieurs graines oléagineuses ; M. Sergent (Firmin), à Véretz, près Tours, cocons et grains de vers à soie ; M. Tétard, propriétaire, à Saint-Jean-Saint-Germain (Indre-et-Loire), pour ses fromages de Brie ; M. Toutain-Girard et Cie, à Tours, conserves alimentaires ; M. Champigny de la Fuye, à Ligré, échantillons de blé anglais.

Récompenses aux serviteurs ruraux.
François Reveriot, vacher, chez M. Marquet, 17 ans de service, 30 fr. et médaille d'argent. - Anne Rabin, domestique chez M. de Gaullier, 12 ans de service, 30 fr. et médaille d'argent. - Henri Pascal, berger chez M. Champigny, 9 ans de service, 25 fr. et médaille d'argent. - Germond, employé chez M. de Vogüé, 7 ans de service, 25 fr. et médaille d'argent. - Charles Bourdeau, berger chez M. de Lavesvre, 6 ans de service, 25 fr. et médaille d'argent. - Jules Desmarets, employé chez M. Pavy, 3 ans de service, 25 fr. et médaille d'argent. - François Gambut, berger chez M. Rétif-Bidault, 3 ans de service, 20 fr. et médaille d'argent.

Nous dirons quelques mots, en terminant, de l'exposition du Comice horticole de Tours. Le Comice avait voulu, pour compléter la fête régionale, que son exhibition eût lieu à la même époque. C'était une heureuse idée. L'exposition horticole était digne du concours.
En entrant dans cette charmante enceinte, où les fleurs et les arbustes étaient élégamment groupés autour d’une superbe fontaine jaillissante, on était frappé par une des plus belles collections d'azalées qui existent peut-être en Europe. Elle provenait du jardin de Rochefuret et appartenant à M. Lesèble, président du Comice, qui s'était mis hors concours. M. Lesèble est un des plus habiles et des plus aimables horticulteurs que nous connaissions ; c'est un savant et un artiste ; deux qualités qui semblent s'exclure.
Venaient ensuite les plantes grasses colossales du jardin botanique de Tours, dirigé par notre collaborateur de la météorologie, M. Tassin. Ce jardin, annexé au vaste hospice de la ville, est très remarquable par la rareté et la variété des produits, et par les expériences pleines d'intérêt auxquelles se livre son intelligent directeur. M. Tassin avait exposé un pied de maïs caragoa qui, semé le 15 mai 1855 et arraché le 15 octobre, avait à cette époque atteint une hauteur de 4 mètres. Ce maïs est destiné à fournir un fourrage vert excellent et à rivaliser avec le sorgho. Au bout de trois semaines cette plante, placée dans un terrain siliceux avec une fumure légère, atteignait une hauteur de 1,60 m.
MM. Loutier et Bonnet sont des horticulteurs d'un grand mérite. Leurs collections d'azalées, de rhododendrum, de camélias et de pelargonium, seraient admirées partout. Nous avons aussi remarqué les pélargonium de M. Dessiaux, les rhododendrum de M. Vaussens, les pensées, les calcéolaires de MM. Vacher, Reverdier et Messire.
Les légumes primeurs de M. Vacher, et les choux-fleurs énormes de M. Redouet, leur ont valu d'honorables distinctions. Enfin, M. Giot, fermier des Souterrains-de-Loches (Indre-et-Loire), avait exposé des couches de champignons d'une espèce beaucoup plus dlicate, surtout plus parfumée que celle qui est cultivée dans les carrières de Paris.
Ces richesses agricoles et horticoles avaient attiré à Tours une foule immense qui a été admise avec la plus grande liberté à visiter ces exhibitions intéressantes. M. le préfet d'Indre-et-Loire, désirant s'associer à cette fête de l'agriculture, a réuni le soir de la distribution des récompenses, dans un grand dîner, le cardinal-archevêque de Tours, le général commandant du département, M. Boitel, inspecteur général de l'agriculture, les maires de Tours et des villes voisines, et les principaux agriculteurs que le Concours régional avait attirés dans la ville.
Victor BORIE
 

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