PORCINS en INDRE-et-LOIRE (historique)

Publié le par histoire-agriculture-touraine

BRIAIS Bernard, On l’appelait Môssieu… Hommage au cochon de Touraine d’hier et d’aujourd’hui. PB & CO Editions, avril 2017, 63 p.
BRIAIS Bernard, On l’appelait Môssieu… Hommage au cochon de Touraine d’hier et d’aujourd’hui. PB & CO Editions, avril 2017, 63 p.
BRIAIS Bernard, On l’appelait Môssieu… Hommage au cochon de Touraine d’hier et d’aujourd’hui. PB & CO Editions, avril 2017, 63 p.

BRIAIS Bernard, On l’appelait Môssieu… Hommage au cochon de Touraine d’hier et d’aujourd’hui. PB & CO Editions, avril 2017, 63 p.

1924

Journal d'Agriculture Pratique. Tome 41, 1924
p. 168


Concours de la race porcine Lochoise


La région de Loches (Indre-et-Loire) possède une excellente race porcine qui se rapproche de la Craonnaise (Craon en Mayenne), tout en étant plus près de la race Celtique.
Depuis plusieurs année, M. MARTIN (Jean-Baptiste), directeur des Services agricoles, étudiait cette race. Secondé par un agriculteur d'avant-garde, M. de MARSAY (vicomte Henry de Marsay, châtelain cultivateur à la Chartreuse du Liget à Chemillé-sur-Indrois)), il créa un Syndicat d'élevage pour la sélectionner et la perfectionner. Pour la faire connaître, en montrer les qualités et encourager les éleveurs, l'Office agricole départemental a décidé la création de concours annuels.
Le premier de ces concours vient d'avoir lieu à Loches. Une cinquantaine de très beaux animaux y ont été présentés. Voici les caractères de la race porcine Lochoise :


Tête  relativement forte et de moyenne longueur.
Front large, plat.
Profil légèrement concave, faisant un angle obtus de 150 degrés au maximum.
Oreilles descendant jusqu'au bourrelet du groin, pas trop larges de manière à ne pas couvrir complètement l'oeil.
Groin moyennement large et épais.
Tronc un peu aplati avec tendance à se rapprocher d'un cylindre.
Dos long.
Rein large et horizontal ou légèrement bombé chez les jeunes sujets.
Côtes bien arquées.
Membres moyens, bien d'aplomb.
Robe : soies blanches, fines, pas très longues, moyennement abondantes.
Peau blanche, non pigmentée.
Aspect général : animal mong et épais.
Aptitudes : race rustique, précoce, chair savoureuse, convient tout particulièrement pour la charcuterie.
Poids moyen à 6 mois : 100 kg.


Trois prix d'honneur ont été décernés : le premier, à M. de MARSAY, à Chemillé-sur-Indrois ; le deuxième à M. TURPIN à Chemillé ; le troisième à M. FLEURY à Betz.

1841

LAURENCIN Michel, La vie en Touraine au temps de Balzac. Ed. Cairn. 2008. 335 p. (Hachette avril 1980, honoré par l'Académie française en 1981)


p. 168
Quant aux porcs, il est difficile de dire avec exactitude le nombre de têtes, faute de recensements complets. Mais les porcins constituent pour la plupart des paysans pauvres une ressource habituelle, et la viande est aussi généralement consommée, sinon plus, que celle du bœuf et du mouton. Pour le seul arrondissement de Loches, en 1841, les porcs représentent près de 26 000 têtes, arrivant en seconde position après les brebis.
 

1933

CONSTANT Georges, L'agriculture du département d'Indre-et-Loire, 1933, 288 p., ADIL Cote 8°363

p. 194-196


V. les porcs


EFFECTIFS.
Autrefois la porcherie paraissait plus développée que maintenant. Il s'exportait, notamment des cantons de Château-la-Vallière, Langeais, et Bourgueil, un grand nombre de porcs laitons. Bourgueil faisait un très grand commerce de laitons courards rt gras, puisque 60 000 porcs étaieny amenés annuellement (vers 1850) sur les marchés.
C'est d'ailleurs le moment de rappeler la renommée d'une des meilleures spécialités gastronomiques de Touraine, "les rillettes" qui avaient déjà tout leur réputation au XVIe siècle, et s'il faut en croire Rabelais, se servaient aux repas de noce comme un mets aussi distingué que délicat. C'est ainsi que Panurge, parlant des fêtes de son (futur) mariage dit : "Je vous envoiray du rillé en votre chambre". (Livre III, chap. XXX.)
Pendant une longue période la population porcine s'était maintenue autour de 40 à 50 000 têtes. Mais déjà on assistait à une diminution graduelle jusqu'à 1914. Après avoir regagné une partie de ses effectifs et atteint en 1927 un maximum de 43 000 porcs, la population porcine (reproducteurs, animaux d'engraissement et d'élevage) oscille maintenant autour de 40 000 animaux. On n'a donc pas regagné les effectifs d'avant-guerre, quoique l'élevage du porc ou la production d'animaux engraissés constitue une source sérieuse de profits pour les petites et moyennes exploitations.


REPARTITION DE LA POPULATION PORCINE.


L'exploitation du porc est pratiquée un peu partout dans les fermes, mais principalement dans l'arrondissement de Loches. Cette région a conservé sa tradition, sa réputation, ses débouchés. Seulement 6,6 porcs pour 100 ha dans l'ensemble du département (France 11), 15 dans le canton de Preuilly, 10 à 12 à Château-la-Vallière, Châteaurenault, Neuvy-le-Roi, Montbazon, Sainte-Maure, Grand-Pressigny, Montrésor.
L'élevage est surtout pratiqué dans les cantons du Lochois. Il y paraît de tradition. L'auteur du "Tableau de la Généralité en 1762" écrivait déjà : "L'Election de Loches est assez peuplée de bestiaux, sa principale ressources consiste même dans ce commerce ; comme on y recueille beaucoup de glands dans les années abondantes en ce genre, on y élève beaucoup de cochons". 
Encore que leur nourriture ait changé, ces derniers sont toujours abondants. Les cantons de Loches, Montrésor, Preuilly et Grand-Pressigny réunissent ensemble une centaine de verrats (contre 160 pour l'ensemble des 20 autres cantons) et 660 à 1 000 truies pour chacun des quatre cantons. On y retrouve 350 à 400 truies pour chacun de ces 4 cantons. On ne retrouve que 350 à 400 truies dans les cantons les plus peuplés qui viennent ensuite : Château-la-Vallière, Richelieu, L'Ile-Bouchard, Sainte-Maure, Langeais.
L'engraissement n'est pas toujours pratiqué dans les mêmes contrées. Si les cantons de l'arrondissement de Loches indiquent 400 à 500 porcs de plus de 6 mois, de même que L'Ile-Bouchard et, tout au nord, Château-la-Vallière, ces chiffres sont un peu dépassés par Bléré et Montbazon (600 à 700) et surtout Richelieu (873).


ENTRETIEN ET EXPLOITATION.


On pratque en Indre-et-Loire, l'élevage et l'engraissement.
L'élevage est fait chez les particuliers ; autrefois il était courant dans tout le département, mais depuis plusieurs années il se localise de plus en plus dans la région que nous avons indiquée, et particulièrement dans les cantons de Loches, Montrésor, Ligueil, et Grand-Pressigny.
L'engraissement est beaucoup moins courant dansles fermes. Il se fait dans quelques porcheries industrielles ainsi que dans les porcheries annexées au laiteries coopératives.
Dans le sud du département, on a introduit ces dernières années quelques verrats de race Yorkshire pour faire des croisements avec les truies de pays. Cette pratique tend à être abandonnée ; les cultivateurs commencent à reconnaître qu'elle n'est pas intéressant, les porcelets destinés à l'élevage et à l'engraissement étant moins appréciés sur les marchés que les sujets de race lochoise.
Les porcelets qui sont destinés à l'engraissement proviennent des porcheries du pays aunsi que de la région de Châtillon (Indre) où la race lochois a pris de l'extension.
Dans les fermes, les porcs sont nourris à eu près exclusivement avec les produits de l'exploitation : petit lait, pommes de terre, topinambours cuits, betteraves ou citrouilles crues, que l'on complète par des moutures d'orge et d'avoine.
Pendant la belle saison, les animaux d'élevage trouvent une partie de leur nourriture au dehors, principalement dans les prairies artificielles.
L'engraissement industriel est fait le plus souvent avec des produits résiduaires des laiteries, complétés par des grains, farines, tourteaux achetés dans le commerce.


LA RACE LOCHOISE.


On trouve en effet, maintenant dans cette région de Loches, une excellente population porcine métisse dont les caractères se reproduisent assez fidèlement pour qu'on puisse la considérer comme une race. Cette race est issue pour une part importante du Normand, et elle lui doit son corps très allongé, ses oreilles larges et tombantes (mais ne couvrant pas l'oeil) ; mais les porcs lochois sont plus épais, plus près de terre, plus longs, plus larges de reins, plus précoces que les normands.
Dans la constitution de la race, on ne peut renier d'autre part des croisements avec une race à groin effilé (type des périgourdins) et certainement aussi avec des variétés anglaises qui ont de la précocité, mais les lochois restent éloignés du type anglais par la conformation et surtout par la qualité de la chair.
Cette race convient, en effet, parfaitement pour la charcuterie qui peut en tirer de délicieux rillons et rillettes de Tours si goûtés de tous les gourmets. La viande est ferme et savoureuse, sans graisse excessive. Cette particularité donne une grosse plus-value. Aussi n'est-il pas étonnant de voir les laitons lochois atteindre les plus hauts cours dans les bonnes porcheries, ou sur les marchés de la région où viennent s'approvisionner ceux qui connaissent et ont pu apprécier les mérites de la race.
Le Lochois est donc une sorte de Normand sélectionné, bien conformé. Il ne doit pas être confondue avec le Craonnais (Craon en Mayenne), car il est plus haut, plus allongé, tout en étant aussi large, il est aussi moins fragile ; la race est rustique, les truies prolifiques, bonnes laitières, bonnes mères.
Sous les auspices de la Direction des services agricoles, un syndicat d'élevage spécial à l'espèce porcine, encouragé par l'Office agricole, a été créé à Chemillé-sur-Indrois. Il a pour objet de favoriser la diffusion dans le pays, des bons reproducteurs.
Voici le standard de la race, tel qu'il a été établi par l'Office agricole départemental :


Tête : relativement forte et de moyenne longueur.
Front : large et plat.
Profil : légèrement concave, faisant un angle de 150° au maximum.
Oreilles : descendant jusqu'au bourrelet du groin, pas trop larges, de manière à ne pas couvrir complètement l'oeil.
Groin : moyennement large et épais.
Tronc : un peu aplati, avec tendance à se rapproche d'un cylindre.
Dos : long.
Rein : large et horizontal ou légèrement bombé chez les jeunes sujets.
Côtes : bien arquées.
Membres : moyens, bien d'aplomb.
Robe : soies blanches, fines, pas très longues, moyennement abondantes.
Peau : blanche, non pigmentée.
Aspect général : animal long et épais.
Aptitudes : race rustique, précoce, chair savoureuse, convient tout particulièrement pour la charcuterie.
Poids moyen à 6 mois :
Défauts à éviter : taches noires, soies trop fortes ou rousses, oreilles trop courtes, poitrine resserrée en arrière des épaules.
 

 

1955

CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, Manuel complet de l’agriculture moderne. 2ème édition, Terre de Touraine, Direction des services agricoles d’Indre-et-Loire, 1955, 508 p. , Pages 210-212, 292-29

2018

 

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/pouzay/le-porc-de-touraine-a-la-croisee-des-chemins

Nouvelle République, 23 octobre 2018

Le “ Porc de Touraine ” : redynamiser cette filière de qualité

Les producteurs du “ Roi rose ” renforcent leur démarche qualité pour répondre à la demande des consommateurs. Mais la relève se fait attendre.

Au pays des rillons et des rillettes, le cochon a longtemps occupé une place de choix dans le paysage agricole de la Touraine. Mais les temps ont bien changé. Même s’il reste le premier département producteur dans la région (en volume), l’Indre-et-Loire ne cesse de voir le nombre de ses élevages porcins diminuer. Désormais, 150.000 porcs charcutiers sont produits chaque année dans une cinquantaine d’exploitations seulement.

Des graines de lin pour une viande plus saine

Pour redynamiser la filière, une poignée d’éleveurs convaincus ont créé en 2001 une nouvelle marque commerciale, « Le Roi rose » de Touraine, gage de qualité et d’authenticité. « L’idée, c’est de proposer aux consommateurs de la région un produit certifié, en l’occurrence des porcs nés et élevés sur nos exploitations suivant un cahier des charges rigoureux », explique Jean-Michel Aumond, le président de l’association « Porc de Touraine ».

Dix-sept ans après sa naissance commerciale, le « Roi rose » a trouvé sa place dans les rayons des supermarchés et sur les étals des boucheries-charcuterie. 20 % des porcs produits dans le département sont vendus sous cette marque. Toutefois, celle-ci reste trop méconnue du grand public et la production des sept exploitations adhérentes à l’association est encore loin de répondre au marché potentiel.

Pour se démarquer de la concurrence, les éleveurs de l’association « Porcs de Touraine » ont décidé de renforcer leur cahier des charges ces dernières années. Désormais, tous les porcs vendus sous la marque « Roi rose » affichent au minimum 172 jours d’élevage avant abattage (contre 150 jours habituellement). Suivant les exigences du label « Bleu-blanc-cœur », les animaux doivent être nourris essentiellement aux graines de lin, un aliment reconnu comme étant naturellement riche en oméga 3 par le corps médical. « Actuellement, nous sommes la seule filière engagée dans cette démarche. Grâce à cela, nous produisons une viande plus saine, mais aussi plus tendre et plus persillée », souligne Jean-Michel Aumont.

A terme, les producteurs de « Roi rose » espèrent réduire à la portion congrue l’alimentation à base de soja. Rapidement, les traitements antibiotiques devraient être également bannis à partir du 42e jour de vie de l’animal. « Les consommateurs veulent savoir ce qu’ils ont dans leurs assiettes. Ils mangent moins mais mieux. Nous devons nous adapter à cette évolution », insiste le président de l’association « Porcs de Touraine », convaincu que la survie de la filière porcine dans le département passera nécessairement par cette démarche de qualité.

2019

La Nouvelle République, jeudi 28 février 2019, page 7, Indre-et-Loire

CONCOURS GÉNÉRAL

Des médailles pour les rillettes

A l'occasion du Salon de l'agriculture, le concours général agricole continue de distinguer les produits des terroirs de France. Dans la catégorie des rillettes, les producteurs d'Indre-et-Loire ont décroché trois médailles :

La charcuterie Hardouin de Vouvray a obtenu une médaille d'argent pour ses rillettes de Tours IGP. De son côté, la charcuterie Goulay a remporté une médaille de bronze.

Une autre médaille d'argent a été décernée aux salaisons régionales de la Grande Vallée à Villedômer pour ses rillettes du Mans au jambon (pur porc supérieur).

 

 


Bibliographie sommaire :

BRIAIS Bernard, On l’appelait Môssieu… Hommage au cochon de Touraine d’hier et d’aujourd’hui. PB & CO Editions, avril 2017, 63 p.

CONSTANT Georges, L'agriculture du département d'Indre-et-Loire, Tours, office régional agricole du Centre et de l'Indre-et-Loire, 1933, 288 p. par Georges CONSTANT (directeur des services agricoles d'Indre-et-Loire) Archives Départementales d’Indre-et-Loire cote 8°363., Pages 180-181, 194-196

CONSTANT Georges, MESTAT Pierre, FATOUX Adolphe, MÉRILLON Raymond, Manuel complet de l’agriculture moderne. 2ème édition, Terre de Touraine, Direction des services agricoles d’Indre-et-Loire, 1955, 508 p. , Pages 210-212, 292-298

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