RACE BOVINE MARCHOISE

Publié le par histoire-agriculture-touraine

1860


La connaissance générale du bœuf, études de zootechnie pratique sur les races bovines de la France, de l'Algérie, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Autriche, de la Russie et de la Belgique, avec un atlas de 83 figures, par les auteurs de l'Encyclopédie pratique de l'Agriculteur publiée par Firmin DIDOT Frères, Fils et Cie, sous la direction de Louis MOLL Chevalier de la Légion d'honneur, Fermier à Vaujours, Professeur d'Agriculture au conservatoire impérial des Arts et Métiers, Membre du Conseil général d'Agriculture, De la Société impériale et centrale d'Agriculture, etc., etc.. et Eugène GAYOT Ancien directeur de l'Administration des Haras, Membre de plusieurs Sociétés scientifiques. Paris 1860. 600 pages. [Cote A368]
p. 244-245

RACE MARCHOISE
Voici encore une dénomination un peu ambitieuse. La population bovine de la Creuse, qui a été formée en partie de l'ancienne Marche, a trop d'affinité avec la race limousine pour en être séparée. Les différences qu'on observe ne tiennent qu'à des degrés variables de fertilité du sol ; elles sont peu tranchées et ne portent sur aucun point très essentiel. Le bœuf marchois n'est en réalité qu'un démembrement très proche de la race limousine. Pourtant, son pelage est d'un jaune plus foncé, quelquefois même il est rouge clair (on remarque la même diversité dans la couleur du blé) ; sa peau est plus dure ; son encolure est plus épaisse ; sa tête plus lourde et souvent mieux coiffée. Il est fort sobre et agile, bon travailleur ; il s'engraisse avec des aliments peu choisis, mais naturellement avec plus de lenteur que si on lui donnait des nourritures plus succulentes ; sa viande ne manque pas de qualité. La nature un peu commune de cette variété de la race limousine n'est pas particulière à l'espèce bovine de cette contrée ; on la retrouve au même degré dans les produits de l'espèce du cheval, comparativement aux productions de la Haute-Vienne, par exemple. Ce département fait naître des chevaux pleins de grâce et de gentillesse, qui vont au service du luxe ; l'autre nourrit une variété moins fashionable, qui remplit des usages moins relevés : l'un devient officier supérieur, l'autre reste aux derniers rangs de la hiérarchie, mais il n'en tient pas moins utilement sa place. La même distinction peut s'établir entre la population bovine des deux départements ; celle de la Creuse, solide au travail, arrivera la dernière à la hauteur d'une race de boucherie perfectionnée, mais elle y arrivera quand même après sa voisine, qui l'attirera forcément à sa suite, en l'aidant à se transformer à son exemple : elle lui prête, dès à présent, de nombreux reproducteurs qui jettent dans ses veines le germe de l'amélioration dont sa propre nature s'enrichit successivement.
 

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