CONFÉDÉRATION PAYSANNE

Publié le par histoire-agriculture-touraine

2019

 

Congrès national de da CONFÉDÉRATION PAYSANNE

Fondettes Agrocampus, Mercredi 17 avril

 

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/indre-et-loire-le-ministre-face-a-la-confederation-paysanne

La Nouvelle République le 18 avril 2019

Beau bras de fer, hier, entre la Confédération paysanne, en congrès national à Fondettes, et le ministre de l’Agriculture. Ça bouge dans nos campagnes !

Quand un ministre de l’Agriculture et 300 congressistes de la Confédération paysanne se rencontrent, ça cogne, c’est franc et direct comme on l’est dans nos campagnes. C’était hier soir à Fondettes.

Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération, éleveur de bovins près de Saint-Étienne, tire le premier, d’un bloc : « Le monde agricole est en crise. On n’a plus la capacité à avoir de l’espoir dans nos métiers. Les États généraux de l’alimentation ? Un échec ! L’agro-écologie ? On ne la voit pas apparaître dans nos écoles et lycées agricoles.

« Il faut une loi foncière forte et on veut une politique publique de transition agricole. L’urgence climatique ? Nos vaches n’ont plus rien à bouffer ! »

Enfin, au ministre, il lance : « Vous êtes de la Drôme, département d’arbres fruitiers, d’abricotiers qui filent en Espagne ! Vous allez vous faire introniser samedi dans la Confrérie du jambon de Bayonne mais on attend de vous une autre ambition ! »

Il a la pêche, Laurent Pinatel, mais le ministre Didier Guillaume ne se laisse pas pousser dans les orties : « Le lycée de Fondettes qui nous accueille fait du bio et de l’agro-écologie, et j’en suis fier ! Nous ouvrons justement un grand chantier pour changer les programmes dans les lycées agricoles qui se vident depuis dix ans.

« Une loi foncière ? On va la faire, la lancer dès le mois prochain, la co-construire avec tous les partenaires. On ira vers le zéro artificialisation des terres, qu’il faut rendre aux paysans ! » Après des huées, applaudissements dans l’assistance, à majorité barbue, chevelue, indisciplinée et insoumise.

Le ministre Guillaume enfonce la bêche : la France s’oppose aux accords avec les États-Unis, à « l’entrée des poulets aux hormones » et veut repartir sur une « Pac simplifiée ».

De la salle, des questions fusent, sur les victimes des pesticides, les loups, ours et autres prédateurs, et, là, le ministre signale qu’il est du côté des éleveurs. Au final, cela se termine par une forme de franche poignée de main. La cause paysanne fait son chemin.

 

à chaud

“ Le climat, désastre silencieux ”

> Temanuata Girard, secrétaire générale nationale de la Confédération paysanne, est éleveur à Luynes, d’où la tenue du congrès à Fondettes.

> Parmi les personnes présentes hier soir devant le ministre, la préfète, les députées Sabine Thillaye et Fabienne Colboc, le maire Cédric de Oliveira, le président Bonneau, de la Région… La soirée s’achevait autour d’un méchoui, moutons (de qualité) fournis par le lycée.

> Parmi les congressistes, Jean-Louis André, éleveur retraité en Ile-et-Villaine : « Nous luttons contre les fermes-usines et l’industrialisation de l’agriculture. »

Michel Barrou, éleveur de bovins, vaches laitières dans la Loire, monts du Forez, 25 bêtes : « Notre projet dépasse le seul cadre agricole. Nous sommes dans la gestion des espaces naturels, pas de production là où ce n’est pas possible, produire dans la mesure de nos moyens, éviter les flux routiers. Nous sommes en système herbagés, sobres et résilients, mais on vit un désastre silencieux : le climat, le manque de pluie. »

Publié dans Organismes, Syndicalisme

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