FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’AGRICULTURE (F.F.A.)
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’AGRICULTURE (F.F.A.)
1969-1995
Médard Lebot, Denis Pesche. Campagnes en mouvement : un siècle d'organisations paysannes en France. Editions-Diffusion Charles Léopold Mayer, 1996, 2-843777-039. hal-01947333
https://hal.science/hal-01947333
p. 27
"Aussi critique vis-à-vis des pouvoirs publics, la Fédération française de l'agriculture (F.F.A.), née en 1969 d’une dissidence au sein de la FNSEA, s'affirme hostile à la politique des structures, où elle subodore un relent de collectivisme, et au marché commun européen, qui lui paraît des plus néfastes pour l'avenir de l'agriculture française. Elle a été absorbée par la Coordination rurale, qui a adopté le statut de syndicat en 1995."
1969
Sous la direction de Georges Duby et Armand Wallon. Histoire de la France rurale, tome 4, Depuis 1914. Editions du Seuil 1977 (2e édition)
p. 523
Ainsi en 1969, refusant l'intégration du monde rural dans la société industrielle, les dirigeants professionnels de trois départements : Indre-et-Loire [Pierre GUIET], Morbihan et Puy-de-Dôme, créent la Fédération Française de l'Agriculture (FFA). De caractère très conservateur, cette organisation rivale de la FNSEA diffuse l'idéologie des agrariens de l'entre-deux-guerres. En luttant pour sauver toutes les exploitations familiales, elle déclare œuvrer pour la survie de la civilisation occidentale. Son audience est relativement faible puisqu'en 1974, lors des élections aux chambres d'agriculture, elle n'a pu présenter de candidats que dans quatorze départements et elle a obtenu moins de 5 % des suffrages.
1970
L'Action Agricole de Touraine
Vendredi 12 juin 1970
La Fédération Française de l'Agriculture installe ses bureaux à Paris
La Fédération Française de l'Agriculture, sur laquelle repose désormais tous les espoirs de la paysannerie, a travaillé activement ces dernières semaines à la mise en place des structures administratives indispensables à une bonne liaison entre le Comité Directeur, et d'une part les nouvelles Fédérations affiliées à la F.F.A., d'autre part toutes les personnes appartenant ou non à la profession qui désirent prendre contact avec la nouvelle organisation.
Elle dispose maintenant de bureaux, 9, rue de Hanovre, Paris 2e (métro Opéra).
Une permanence est assurée à cette adresse tous les matins, du lundi au vendredi de 9 h. à 13 h. (tél : 742-59-83).
Ces précisions ont été données à la presse dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion du Comité Directeur qui s'est tenue à Paris mardi dernier 9 juin.
[...]
Il attire l'attention sur le fait que M. Mansholt regarde cette décision des Ministres des Six comme trop bienveillant à l'égard des agriculteurs européens. Une telle attitude suffira à démontrer, s'il en était encore besoin, que le Vice-Président de la Commission Européenne demeure l'irréconciliable ennemi de la paysannerie. etc...
1970
L'Action agricole de Touraine
Vendredi 10 juillet 1970
A l'occasion du Congrès annuel de la F.D.S.E.A., devant 600 délégués syndicaux d'Indre-et-Loire, la Fédération Française de l'Agriculture (F.F.A.) révèle sa vigueur et sa cohésion.
Mardi dernier, malgré le beau temps favorable aux travaux saisonniers, près de 600 délégués communaux ont répondu à la convocation de la Fédération des Syndicats d'Exploitants Agricoles d'Indre-et-Loire (F.D.S.E.A. 37) qui tenait son assemblée générale annuelle dans la salle des Fêtes de l'Hôtel de Ville de Tours.
Cette Assemblée était d'autant plus importante qu'elle est la première depuis la création, le 2 décembre 1969, de la Fédération Française de l'Agriculture d'Indre-et-Loire (F.F.A. 37).
Les agriculteurs de notre département ont réaffirmé de cette façon la confiance qu'ils ont accordée aux responsables de la Fédération lorsque ceux-ci décidèrent de choisir une voie nouvelle pour replacer le syndicalisme dans son véritable rôle.
Ils ont, en même temps, accueilli chaleureusement plusieurs dirigeants de la F.F.A. venus d'autres départements dans lesquels existent des organisations syndicales également adhérentes de la Fédération Française de l'Agriculture.
C'est ainsi qu'avaient pris place à la tribune et sur le podium, M. Planche, président de la F.D.S.E.A. du Puy-de-Dôme, accompagné de M. Fraisse, directeur ; M. Ezanno, président de la Fédération Morbihannaise de l'Agriculture et M. Konnert, directeur ; M. Pérochon, président de la Fédération Agricole de la Vienne ; MM. Morton et Germond, de la Fédération Agricole des Deux-Sèvres ; ainsi que MM. Loquet et Lemerie, membres du bureau de la Fédération Agricole de la Loire-Atlantique.
Dans son allocution d'ouverture, le président Guiet souhaita la bienvenue à ses invités et remercia les personnalités présentes.
Après que M. Roguet, expert-comptable eut donné lecture du bilan, M. Guy Colin, trésorier, présenta le rapport financier dont faut retenir que la situation de trésorerie de la F.D.S.E.A. est saine et qu'une bonne gestion a permis à la Fédération d'exécuter certains travaux de réfection dans son immeuble et de renforcer son personnel pour une amélioration des services qu'elle doit à ses adhérents.
Dans son rapport moral, adopté à l'unanimité, M. Blanchard, secrétaire général, a démontré avec pertinence combien étaient justifiées les craintes ressenties par les administrateurs de la Fédération lorsqu'ils proclamaient leur méfiance envers les choix adoptés par le Gouvernement pour sa politique agricole vis-à-vis d'un syndicalisme dévié et dangereux pour l'avenir des exploitants.
La création de la F.F.A. a mis un frein à la désespérance, et la Fédération d'Indre-et-Loire est fière de participer activement à cette rénovation du syndicalisme.
Ce rapport a été très applaudi.
Le président Guiet, toujours très ferme dans ses propos et s'adressant au représentant du Préfet, a renouvelé en termes particulièrement éloquents les inquiétudes qu'éprouvent de plus en plus cruellement les agriculteurs qui ont acquis la conviction que l'on veut à tout prix les chasser de leurs exploitations. Et il a su faire comprendre que les agriculteurs sauraient se défendre si on les poussait jusqu'à la dernière extrémité.
Par ses applaudissements et son unanimité, l'assemblée a montré son plein accord avec ses dirigeants.
Prenant la parole tour à tour, MM. Ezanno, Planche et Pérochon ont apporté le soutien de leurs organisations départementales à l'Indre-et-Loire et affirmé leur foi en l'avenir grâce à la prise de conscience de nombreux agriculteurs décidés à rejoindre les rangs de le F.F.A.
Le succès remporté dans le Morbihan, par une Fédération très jeune, suffit à prouver que si la F.F.A. n'existait pas encore, il faudrait la créer.
Enfin, la haute tenue de cette assemblée, ne manquera pas d'impressionner ceux qui hésitent encore à penser que tout peut et doit être sauvé.
Le discours d'ouverture du Président GUIET
Au moment d'ouvrir cette Assemblée Générale, je voudrais faire ressortir l'importance que celle-ci revêt cette année.
Pour nous d'abord, car elle doit permettre de faire une analyse précise de la situation de notre Fédération à l'intérieur de ce département et de notre pays, analyse qui nous permettra plus facilement de déterminer la voie dans laquelle nous devons continuer progresse. Pour le monde agricole ensuite, pour les Pouvoirs Publics et pour tous ceux qui s'intéressent de près aux problèmes de notre profession afin de faire comprendre à tous, contrairement à ce que d'aucuns seraient tentés de croire qu'il existe au sein de la paysannerie française des agriculteurs désireux de vivre de leur métier, déterminés à poser les problèmes de l'agriculture conne il convient et à assurer à l'intérieur d'une véritable organisation syndicale une défense professionnelle efficace.
Le 29 octobre dernier, au cours d'une Assemblée Générale extraordinaire de notre Fédération, vous décidiez à la quasi-unanimité de prononcer définitivement, à la demande de votre Conseil d'Administration, la séparation de la F.N.S.E.A.
Dans le même temps vous nous chargiez de travailler, avec tous ceux qui voudraient bien nous rejoindre, à la mise en place d'un nouveau syndicalisme national. Après tous les efforts que nous avons accomplis à l'intérieur d'une organisation syndicale qui s'est finalement révélée, non seulement incapable de faire aboutir les revendications essentielles de l'agriculture - notamment en matière de prix - mais surtout déterminée à orienter la politique agricole dans une direction contraire à nos intérêts, cette scission était à nos yeux la seule voie qui vous restait ouverte.
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1970
L'Action agricole de Touraine
Vendredi 4 décembre 1970
Le Conseil d'Administration de la Fédération Française de l'Agriculture a élu son bureau.
Président : Pierre GUIET (Indre-et-Loire)
Jean PLANCHE (Puy-de-Dôme)
Charles ÉCOMARD (Loire-Atlantique)
Joël TENAILLEAU (Vendée)
Raymond LEVIEUX (Mayenne)