MASSARDIÈRE (de la) Albert, 1830-1905

Publié le par histoire-agriculture-touraine

Jacques Hippolyte Albert DELAVAU de TREFFORT de La MASSARDIÈRE

Né le 29 mars 1830 à Châtellerault
Fils d’Eugène de la MASSARDIÈRE et d’Athénaïs DELESSART
Marié le 18 février 1862 avec Jeanne Amélie Anne QUIRIT de COULAINES
Décédé le 1er mars 1905 à Paris
Obsèques à Châtellerault le 4 mars 1905

Études secondaires à Paris
Propriétaire cultivateur, domaine de Gâtinalière à Antran (Vienne)
Célèbre éleveur de la race bovine parthenaise

Président du Comice agricole de Châtellerault (1858-1905)
Maire d’Antran (1855-1888)
Chevalier de la Légion d'Honneur (1872) 
Membre associé de la Société nationale d'agriculture (le 23 janvier 1884)
Membre de la Société des agriculteurs de France depuis sa fondation en 1867
 

ANTRAN SUR LES BORDS DE VIENNE (histoire locale).
Date d'évènement : 7/11/2006.
Texte de Monsieur Roger Pasquier
extrait p. 3-4
 
" Albert de la Massardière 1855-1888
Ce fut le plus grand maire d'Antran au 19ème siècle, et sous son mandat la commune gagna le titre de Pays où il fait bon vivre, où les habitants gagnent bien leur vie et sont souvent bons agriculteurs.
Nous savons qu'Albert de la Massardière, orphelin de mère, avait été élevé par sa tante Madame Boyer de Lessard dont le mari avait été lui-même maire d'Antran dans les années 1830. Son père était maire de Châtellerault depuis 1848 et déjà, lui aussi, semble-t-il président du Comice agricole de l'arrondissement - c'est dire qu'il était bien préparé.
Il a su profiter au maximum de la situation. Rappelons en passant que le ministre de l'Agriculture de la monarchie de Juillet avait eu la clairvoyance de lancer les comices agricoles, qui étaient surtout mais pas uniquement des concours d'animaux domestiques. Chez nous, le chemin de fer Paris-Bordeaux fonctionnait quand M. A de la Massardière est arrivé aux affaires, d'où, avantages nouveaux, relations rapides avec Paris, possibilité d'utiliser les premiers engrais venus d'ailleurs, des semences sélectionnées venant des grandes régions de production d'Anjou, des animaux reproducteurs venant des meilleurs pâturages, enfin d'expédier dans toute la France les produits agricoles en excédent, mais aussi la proximité de la ville de Châtellerault pour employer les hommes qui ne voulaient pas se consacrer à l'agriculture.
L'œuvre de M. de la Massardière s'orienta dans deux directions : la modernisation de la commune [Antran] et le développement de l'agriculture.
Son oncle lui avait légué le domaine de la Gâtinalière, et en 1862, il avait épousé Mademoiselle Quirit de Coulaine. La seconde fille, Marthe épousa en 1886 un officier des Chasseurs qui devint général et le couple assura la pérennité de la famille dans le pays."
 

1877

Publication

Concours pour le prix cultural de la 1ère catégorie et pour la prime d'honneur dans le département de la Vienne.
Mémoire de la terre de la Gâtinalière appartenant à M. Albert de La Massardière.
Châtellerault de l'imprimerie Bichon frères, place Louis XVIII, 7. 1877, 30 p.
Gallica

p. 3
Le domaine de la Gâtinalière me fut donné par mon oncle, M. Boyer, en vertu d'un testament olographe et homologué par le tribunal civil de Châtellerault, en date du 6 juin 1842, moyennant une estimation de 100 000 francs, domaine dont madame Boyer de Lessard, sa veuve encore existante, avait l'usufruit. Ce domaine était à colonage lors du décès de M. Boyer, et le bail avec le colon devait expirer le 25 mars 1844. etc.

p. 4
Quant à la propriété de Bride-les-Loups, mon père l'avait achetée pour mon compte en 1834, moyennant 12 000 francs. etc.

p. 6
Mon père, inscrit le premier sur le tableau du conseil municipal de Châtellerault, fut nommé, à la fin de 1848, maire de cette ville, position qu'il a occupée jusqu'en 1864. J'étais à Paris pour terminer mes études etc...

p. 6
Si les terres de la Gâtinalière et de la Massardière réunie forment aujourd’hui un ensemble, d'un seul tenant, de 498 ha, je soumets seulement à l'appréciation de la Commission de la prime d'honneur les domaines de la Gâtinalière et de Bride-les-Loups, exploités directement par moi : tout le reste de la propriété étant affermé à prix d'argent, à l'exception de 84 ha de bois, dont je ne jouis que depuis 1876. Ces domaines, situés sur les communes d'Antran, Thuré t Saint-Gervais, arrondissement de Châtellerault, se composent de 240 ha environ, etc.

p. 10-11
Fumiers. Engrais verts

p. 11-12
Assolements

p. 12-13
Céréales

p. 13-14
Prairies artificielles

p. 14-15
Prairies artificielles
Plantes sarclées ou fourragères

p. 16-18
Bétail
La culture se fait généralement avec des bœufs. Toutefois, la plupart des charrois sont exécutés par des chevaux ou des mules qui rendent également d'utiles services pour les hersages, la conduite des houes à cheval, des rouleaux, des extirpateurs, et, au besoin, pour les labours.
Espèce bovine. - La race parthenaise est celle qui domine dans le pays, et c'est elle que j'ai adoptée, trouvant une plus grande facilité pour les transactions commerciales. J'ai toujours 12 ou 14 bœufs de travail qui sont renouvelés chaque année de moitié, une portion étant habituellement soumise à l'engraissement aussitôt les semailles d'automne terminées. Malheureusement, le nombre des animaux engraissés se trouve subordonné aux récoltes racines et fourragères. Ainsi, en 1875, j'ai livré à la boucherie 19 bœufs ou vaches et une trentaine de moutons, tandis que cette année je me suis vu dans l'impossibilité de pouvoir engraisser un seul animal, ma récolte racines m'ayant fait complètement défaut. L'engraissement d'un bœuf, après le travail que l'on exige de lui sur la propriété, dure environ 4 mois, période pendant laquelle sa valeur commerciale s'accroît de 120 francs à 140 francs, ce qui représente approximativement une augmentation d'un franc par jour. Pendant les deux premiers mois, les animaux ne reçoivent que de la betterave cuite et de la balle de blé. Cette espèce de soupe, faite chaque jour dans de vastes chaudières, contenant 15 à 18 hl, est mangée avidement par le bétail ; les mois suivants on diminue sensiblement les rations de soupe, et on y supplée par des choux et des topinambours auxquels on ajoute du tourteau de noix ou de colza et des issues de blé grossièrement moulues.
Les vaches appartiennent aussi à la race parthenaise. Dans ce moment, on avait vendu le lait à Châtellerault ; mais la distance et la perte de temps occasionnée par le parcours, puis, comme je ne cesserai de le répéter, le manque de qualité nutritive des foins, m'ont engagé à supprimer ce mode de faire pour le remplacer par l'élevage. On pourra m'objecter que, n'ayant aucun parcours, les animaux sont forcés de rester à la stabulation permanente pendant une grande partie de l'année, et que ce régime convient peu aux jeunes élèves. Je répondrai ceci : ne pouvant faire d'engraissement lucratif que pendant 4 ou 5 mois de l'hiver, j(ai cependant besoin d'engrais et je ne puis m'en procurer avantageusement qu'en procédant de cette manière. Les jeunes vaches sont livrées au commerce à leur premier veau, les mâles à l'âge de 3 ans. La vente en est rendue facile en raison des nombreux débouchés et marchés qui nous avoisinent.

Bêtes à laine. -Lorsque je pris la surveillance de la Gâtinalière, il n'existait pas un mouton sur la ferme. Dès 1850, j'allai avec mon père chez M. Malingié pour faire l'acquisition d'un bélier et de quelques brebis de race charmoise ; j'achetai en outre, dans le pays, une vingtaine de bêtes poitevines-berrichonnes ; cet ensemble fut le point de départ du troupeau. etc
 

Entre 1858 et 1905

Source : CCHA (Centre Châtelleraudais d'Histoire et d'Archives), (Jean-Noël Lattwein)

M. Albert de la MASSARDIÈRE fut : 

- président du comice de Châtellerault de 1858 à 1905
- lauréat de la prime départementale au concours de Châtellerault en 1868
- un ardent promoteur de l'utilisation des matériels agricoles (cf. Echos de Châtellerault 24 janvier 1891

1905

Nécrologie

Journal d'agriculture pratique, 1905, 1er semestre
16 mars 1905

p. 331
Nécrologie.
Nous avons le regret d'annoncer la mort de M. Albert de la Massardière, président du Comice agricole de Châtellerault (Vienne), agriculteur à Antran.
M. de la Massardière était un des agriculteurs les plus distingués du Poitou. Il avait obtenu la prime d'honneur de la Vienne en 1879 pour son exploitation de la Gâtinalière. Il était membre associé de la Société nationale d'agriculture de France, et membre du Conseil d'administration de la Société des agriculteurs de France.

p. 349
Société nationale d'agriculture de France
Séance du 8 mars 1905. - Présidence de M. Teisserenc de Bort.
M. le secrétaire perpétuel annonce la mort de M. de la Massardière, membre associé national dans la section de grande culture, et rappelle quels services il a rendu à l'agriculture.
 

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J
Je prépare une monographie sur "Deux siècles d'agriculture dans l'arrondissement de Châtellerault.<br /> Le comice agricole y tient une place importante . Vous pouvez consulter sur ccha.fr le compte-rendu d'une conférence sur ce sujet. Le résumé parait dans la revue RHPC n.46 nov 2023.<br /> 3 compléments sur A. de la Massardière à rajouter :<br /> - il est président du comice de 1858 à 1905 <br /> - il est lauréat de la prime départementale au concours de Châtellerault en 1868<br /> - il est un ardent promoteur de l'utilisation des matériels agricoles (cf. Echos de Châtellerault 24 janvier 1891<br /> jnl
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