LAISSUS Marcel

Publié le par histoire-agriculture-touraine

LAISSUS Marcel

1932


Bulletin de la Société Nationale d'Acclimatation de France. 1932
Séance du 10 avril 1932
p. 330
Extrait :
Récompenses de la Société Nationale d'Acclimatation de France
Ont obtenu une médaille de bronze :
M. Marcel LAISSUS. - Éleveur persévérant qui a rendu des services signalés à la cause caprine en France par l'amélioration des races autochtones des Alpes et du Massif Central et par l'acclimatation d'une race italienne, celle de la vallée d'Aoste.
 

1936

Journal d'Agriculture pratique. 1936. Premier semestre.
p. 531-533

CONCOURS CAPRIN DE MÂCON
Le 17 mai dernier, à Saint-Laurent-lès-Mâcon, petite ville séparée seulement du chef-lieu de Saône-et-Loire par la Saône, et dont les nécessités géographiques ont fait une commune de l'Ain, avait lieu un concours caprin qui suscita beaucoup d'intérêt et enthousiasme, parmi les amateurs et les éleveurs de chèvres de la région.
Ce concours comprenait deux parties : un concours laitier auquel prenait part 15 chèvres : 5 de un an, 4 de deux ans, 6 de trois ans et au-dessus, et un concours de beauté auquel était inscrit 12 boucs, 34 chèvres, 20 chevreaux.
Tous ces caprins sont de race alpine et ont une ascendance laitière très marquée. Il nous suffira, pour preuve, d'indiquer que deux au moins des boucs avaient des trayons parfaitement développés et qu'une chevrette de 8 mois, Jeannette appartenait à M. Bourdon, maire de Grièges (Ain), avant d'avoir des chevreaux, donnait déjà du lait, une tasse environ. Les chèvres du Syndicat caprin de Mâcon et environs, ont d'ailleurs, les années passées, remporté au Concours général de Paris, de nombreuses récompenses tant dans la section laitière - lorsqu'elle existait encore, et notre éminent collaborateur, M. R. Gouin déplorait récemment avec juste raison sa suppression - qu'au Concours de beauté.
C'est ce syndicat, fondé grâce à l’activité d'un de nos jeunes camarades de Rennes (ENSA de Rennes), M. Laissus, fixé naguère aux portes de Mâcon, qui a donné l'impulsion à l'amélioration du cheptel.
Un bouc importé par lui, Domino, a, notamment engendré quantité de filles méritantes.
Il faut ajouter que M. Laissus a rencontré autour de lui un assez grand nombre de petits propriétaires véritablement sportifs, heureux de suive les indications qui leur étaient fournies et dont les femmes mettent un indiscutable enthousiasme à bien soigner et sélectionner leurs animaux.
Le Syndicat compte environ 50 membres, possédant 250 caprins : à la dernière réunion du 28 avril, 25 membres environ étaient présents, ce qui montre suffisamment la vitalité du Syndicat.
L'alimentation est évidemment différente suivant les éleveurs. Signalons que nous avons vu donner par certains pendant la traite un mélange comprenant pommes de terre, betteraves cuites et tourteaux, potée particulièrement prisée des chevrettes en lait de un an, à qui elle était présentée.
Par ailleurs, un très intelligent éleveur, M. Bourdon, vice-président du Syndicat et maire de Grièges, emploie les rations suivantes :
Matin : Une pleine main de tourteau, environ 200 gr : betteraves crues, 1 litre ; son 1/2 litre.
Midi : 1/4 litre d'avoine.
Soir : Comme le matin.
Il est en outre, distribué 1kg de regain par tête et par jour.
En été, on remplace le foin par de la verdure ; vesce qui est excellente, trèfle, etc...
Beaucoup de propriétaires tiennent leurs animaux dans une stabulation presque complète. Le lait est transformé en fromage très apprécié dans la région et qui s'allie avec bonheur aux vins locaux. En modifiant un eu sa célèbre phrase, Gustave Droz eut pu écrire : " Fromage de chèvre et moulin à Vent, la Providence les créa l'un pour l'autre et jamais ma femme ne les a séparés...".
Les bêtes prenant part au concours laitier étaient abritées dans l'écurie de l'hôtel où, le lendemain, devait avoir lieu le banquet. M. Goriou adjoint à la direction des Services agricoles, faisait les pesées. Il fallait voir l'intérêt que portaient à la compétition les jeunes femmes à qui appartenaient les laitières. Une traite d'épuisement avait eu lieu le samedi à midi : traites de contrôle à six heures du soir et le dimanche à sept heures et demie et à onze heures et demie. Voici les quantités de lait recueillies pendant ces 24 heures.

Concours laitier des chèvres (poids de lait produit en 24 h en 3 traites).
Première catégorie : 1 an
Mathieu Félix, à Grièges (Ain) : 3 350 gr
Mathieu Félix, à Grièges (Ain) : 3 095 gr
Bourdon, à Grièges (Ain) : 2 880 gr
Andrieu, à Hurigny (Saône-et-Loire) : 2 527 gr
Vve Pedoux, à Grièges (Ain) : 2 288 gr

Deuxième catégorie : 2 ans
Bourdon, à Grièges (Ain) : 4 240 gr
Degletagne, à Biziat (Ain) : 3 840 gr
Vve Padoux, à Grièges (Ain) : 3 390 gr
Guy, à Sance (Saône-et-Loire) : 2 553 gr.

Troisième catégorie : 3 ans et plus
Bourdon, à Grièges) : 4 820 gr
Degletagne, à Biziat (Ain) : 4 807 gr
Odjet, à Hurigny (Saône-et-Loire) : 3 678 gr
Bonnat Alexis, à Grièges : 3 297 gr
Bonnat Alexis, à Grièges : 3 245 gr
Donnons à présent les lauréats du concours de beauté :
Boucs d'un an : 1er bouc, à M. Greffet Louis, à Saint-André-d'Huriat (Ain) ;
Boucs de 2 ans ; 1er prix à M. Ducas, à Replonges (Ain) ;
Boucs adultes : 1er prix à M. Poucin, à Crottet (Ain) ;
Chèvres d'un an : 1er prix, à M. Bourdon Léon, Grièges (Ain) ;
Chèvres de deux ans : 1er prix, à Mme Veve Pedoux, à Grièges (Ain) ; 2e prix à M. Degletagne, à Biziat (Ain) ;
Chèvres adultes : 1er prix, à Mme Vve Pedoux, à Grièges (Ain) ; 2e prix, à M. Bourdon, à Grièges (Ain).
Il convient de féliciter spécialement M. Laissus, initiateur du Syndicat (1931), qui a introduit la race amélioratrice, l'Alpine-Tarentaise, et n'a cessé de guider de ses conseils et aussi de son activité (contrôle sur place, marquage des sujets, préparations aux concours), les éleveurs de chèvres épars sur plusieurs cantons.
De son côté, M. Delorme, directeur des Services agricoles, encourage et seconde de son mieux les promoteurs de ce groupement, dont les résultats sont remarquables et justifient amplement la légitime fierté de ses membres et de ses fondateurs.
Ad.-J. CHARON
 

1958

Juge agréé de la Fédération caprine (FNEC)

Exposition Interdépartementale Caprine de Mennetou-sur-Cher (Loir-et-Cher) - 20 juillet 1958

Concours interdépartemental de Valençay (Indre) le 10 août 1958

Source : Revue La Chèvre n°4 Octobre 1958

http://histoire-agriculture-touraine.over-blog.com/2019/11/expositions-et-concours-caprins.html

1959

Revue La Chèvre, n° 9, Oct-Nov-Déc 1959
Concours spécial de la Race Alpine, Romorantion les 1er et 2 août 1959
Jury ;
Président : M. MATHONNET, Inspecteur général de l'Agriculture


Section Mâles : MM. CHOSSON, éleveur à Peyrens (Drôme) et FATOUX, Ingénieur des Services agricoles à Tours. Arbitre : Mlle CLEMENT, Argenteuil (Seine-et-Oise)


Section Femelles : MM. LAISSUS, éleveur à Saint-Génès-Champanelles (Puy-de-Dôme) et AUGROS, Ingénieur des Services agricoles à Orléans. - Arbitre : M. BARAT, Ingénieur en Chef, Directeur des Services agricoles, chargé de mission.

1974

Revue La Chèvre n°85, Nov-Déc, 1974, p. 18 et repris dans la Revue La chèvre -Janvier-Février 1994 - N° 200.

Editorial rédigé par :
Marcel LAISSUS
Administrateur de la FNEC

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Un chevrier se penche sur son passé.
Enfant, un seul désir : une chèvre à moi ! Mais comment faire accepter par mon père, bon vigneron du Beaujolais, cet animal malfaisant, cette vache du pauvre, bonne pour les miséreux.
Avril 1914 : j'ai gagné. J'ai une chevrette de trous semaines et une chèvre de d'un an pour 26 francs. Je m'en occupe entre les heures de classe. Une chèvre ça se débrouille avec l'herbe, les buissons et l'eau claire ; moi j'ajoute du son, des orties hachées et beaucoup de caresses.
1915-1923 : années d'étude. Mes lettres ne parlent que de chèvres. Aux vacances je retrouve le troupeau avec plaisir. ! Il est monté à 15 têtes. Je partage le travail. Mon père adore ses chèvres. J'ai étudié la sélection, l'alimentation, grains et tourteaux sont distribués. Déjà des productions de 5 à 6 litres avec les Massif Central ou Poitevines.
1926 : je suis émerveillé par les Alpines du concours général, des noirs, des polychromes. Je fais connaissance avec mon maître Joseph Crépin et des éleveurs du Berry, de Touraine, où la chèvre est exploitée. Je rentre au "Club de la Chèvre de race pure". En avril, je vais chercher Agha des Cavales, chevreau polychrome cornu (120 F). Un bouc à la maison ! Mon père est ravi mais j'ai eu chaud !
1927 : voyage en Savoie. J'achète des vaches et 12 chèvres pour un élevage de la Loire. L'une d'elles, blanche, cornue, fait le championnat de Lyon. Pour moi, Agha a un premier prix.
1928 : Mariage, installation (vaches, chevaux), mais il faut des chèvres. Départ en Savoie en mai. Je ramène 7 chèvres, 2 chevrettes, payées entre 230 et 320 F. En automne j'en ramène 40 pour les amis et moi-même. La mode est aux blanches mottes, je préfère les cornues et de n'importe quelle couleur. Je cherche le type et les qualités laitières, elles valent 50 F de moins. La nourriture est soignée, le tourteau coûte 27 F les 100 kg, le fromage (3/4 de litre) vaut 1 F pièce. Ça paie.
1929 : Pour la première fois, les chèvres au concours de Mâcon. Il a fallu plaider dur auprès de la Société d'Agriculture. 100 bêtes sont présentées. Le juge : Pierre Crépin. C'est le grand succès, la chèvre est partie. Pas de gros troupeaux, mais tout le monde en possède. Les concours du 20 mai dureront jusqu'en 1940
1930 : Mâcon, un concours laitier de 24 h. Une adulte fait 7,180 kg de lait, une jeune d'un an 4 kg. Vive les Alpines !
1931 : Fondation du premier syndicat caprin (Mâcon et environs). Les demandes de reproducteurs affluent de toute part.
1933 : Premier essai du Concours de Paris. Championnat mâle, seulement 3e prix au concours laitier de 48 h (8 kg à la maison).
1934 : Encore Paris, c'est le syndicat qui présente. 17 prix, tous ceux du concours laitier, 2 championnats, dont le laitier avec le record de 12,200 kg en 48 h.
1935 : même succès au championnat mâle et laitier.
1936 : Adieu Paris, le concours laitier a été supprimé. J'ai quitté le Mâconais pour la Loire. Le pays est trop humide (grande douve). Je pars en Auvergne fin 1939 et récupère le troupeau paternel. Altitude, espace, le troupeau est magnifique. J'ai des chantiers de jeunesse à ma porte. Les jeunes emmènent les reproducteurs, entre autres notre collègue DESNOUES.
1946 : Je retourne en Savoie, surprise ! La mode est aux chamoisés. Forte demande, pour la satisfaire on élève tout ce qui est rouge et motte mais on perd lait et robustesse.
Décembre 1950 : je redeviens un fidèle du concours général.
1953 : Je remplace un juge défaillant et me voilà lancé comme juge dans de nombreux concours, je suis dur mais toujours dans l'intérêt des exposants.
Pour moi un concours n'est pas une distribution pour satisfaire tout le monde, c'est un lieu de comparaison, d'enseignements et de contacts amicaux. Le juge, lui, doit justifier ses jugements, faire profiter les exposants de son expérience, de ses observations.
En élevage, on est apprenti toute sa vie.
1964 : Mon troupeau passe à ma belle-fille, c'est une fin heureuse.
1966 : Je fais connaissance avec l'élevage allemand, et ramène trois "Saanen" pour comparer les résultats laitiers avec nos "Alpines" : ce n'est qu'un choix de couleur.
A l'heure actuelle, avec L'ITOVIC, l'UPRA, et la FNEC, la chèvre a la grande vogue, elle a tous ses quartiers de noblesse, on parle de troupeaux de 50 à 300 têtes.
Quel formidable changement !
Soixante années ont passé. Depuis ma première chèvre, ma passion n'est pas éteinte, je rêve encore de cette "Alpine" idéale que j'ai cherchée en vain. Il me reste ces très bons amis que j'ai connus grâce à la chèvre et qui sont souvent ceux que j'ai le plus matraqués au départ.
C'est un plaisir pour moi d'aider les jeunes, les débutants souvent trop téméraires.
Je leur dis :"Débutez petit avec du très bon, élevez bien, nourrissez et surtout voyez les débouchés avant de vous lancer".
A tous les éleveurs caprins, bonne réussite.

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