CLUB DE LA CHÈVRE DE RACE PURE (1920-1950)

Publié le par histoire-agriculture-touraine

1923

Journal d'agriculture pratique Tome 40, 1923
p. 480-481
Les chèvres au concours laitier de Paris.
La chèvre Ariane, premier prix du Concours laitier, est un splendide animal. Cette chèvre, qui appartient à M. M. FAVIER, est sans cornes, de robe tricolore, beige, marron et blanche. C'est une Alpine pure, qui fut importée des Alpes en 1921? Elle mesure 75 cm au garrot. Cette chèvre inscrite au Livre des Origines du Club de la Chèvre de Race Pure sous le numéro 8.

1925


Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de France, (72e année), n° 1 – Janvier 1925. Au siège social de la Société nationale d’Acclimatation de France, 198 Boulevard Saint-Germain, Paris (VIIe). Le Bulletin paraît chaque mois.
Séance du 12 février 1925
p. 59-61


Extraits des procès-verbaux des séances de la Société
La parole est donnée au docteur PETIT de LANGLE pour sa conférence.
M. de LANGLE remercie du témoignage d’estime que lui a donné la Société Nationale d’Acclimatation en lui conférant la médaille hors classe à l’effigie d’Isidore GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, pour les heureux résultats de la campagne poursuivie pendant de nombreuses années afin de faire admettre la Chèvre comme bête laitière aux Etats-Unis et lui assurer la place qu’elle mérite dans l’alimentation des enfants et des malades.
Notre collègue explique comment il a été gagné à la cause de la Chèvre en souvenir des services que cet animal lui a rendus, d’abord dans son enfance en l’allaitant ; puis 50 ans plus tard, en lui fournissant, par son lait, l’aliment thérapeutique qui l’a guéri d’une affection arthritique qui lui avait fait perdre pendant plusieurs années l’usage de ses membres inférieurs.
Il montre ensuite de quelle manière il a triomphé de la résistance du public et acquit la coopération des médecins pour encourager l’usage du lait de Chèvre, qui, par sa composition ressemble le plus à celui de la mère, tandis que la résistance reconnue de la Chèvre à la tuberculose constitue un lait qui, pouvant être pris cru, avec toutes ses propriétés naturelles, est le lait idéal pour l’alimentation des enfants.
Il traite, en passant, la question de la fièvre de Malte, qui repose sur un malentendu. Elle est relativement rare, peu dangereuse, et par rapport aux services que peut rendre la Chèvre pour combattre la malnutrition et la tuberculose elle, elle ne saurait être un obstacle au développement de l’usage du lait.
Le docteur définit ensuite la « Chèvre moderne », qui n’est pas nécessairement la Chèvre de race pure. En sélectionnant les meilleures chèvres communes et en faisant usage de reproducteurs pur-sang, de haute qualité, on peut, par des soins suivis, de l’entraînement et une alimentation appropriée, produire, en quelques générations, la Chèvre moderne à grand rendement.
Il recommande de placer des reproducteurs pur-sang à la tête des troupeaux mais l’élevage de cette classe d’animaux doit être laissée aux spécialistes, seuls qualifiés pour la reproduction d’animaux de haute qualité.
Il constate que l’élevage caprin en France est inférieur par rapport à celui des Etats-Unis comme production. L’on se plaint, dit-il, que l’élevage n’est pas profitable, que l’écoulement du lait est difficile, n’est-ce pas parce que nous n’avons pas encore reçu la sanction officielle du Gouvernement ?
Il faudrait intéresser le Gouvernement et demander que l’on introduise de petits élevages de Chèvres dans les fermes expérimentales pour donner à l’industrie caprine une sanction officielle. Toutefois, il croit qu’avant de recevoir l’appui matériel et moral du gouvernement, il faut que l’initiative privée démontre d’abord que l’élevage caprin peut être fait avec profit.
Il suggère qu’une école de démonstration soit établie par une personne ayant l’emplacement propice auprès d’une ville ou d’un établissement quelconque pour assurer un revenu, où l’élevage scientifique et pratique serait employé sous un contrôle officiel.
Il est convaincu qu’en mettant en pratique le système employé aux Etats-Unis on obtiendrait le même résultat, car les meilleures Chèvres laitières importées des d’Europe sont de race alpine dont nous avons une réserve abondante.
M. Pierre CRÉPIN (fils de Joseph) demande la parole pour faire remarquer qu’en France nous sommes en voie de faire et d’obtenir ce que demande le docteur de LANGLE. Nous avons créé un club de la Chèvre de race pure qui a ses ramifications dans toute la France ; il y est ouvert un livre d’origine qui suivra exactement les mêmes phases que les livres généalogiques d’Amérique, pour obtenir sans doute un jour les mêmes résultats économiques. Nous obtenons des subventions de l’Etat depuis l’année dernière et le concours général agricole de Paris est depuis 1924 également ouvert à l’espèce caprine avec des prix aussi importants que ceux accordés aux moutons.
Nous sommes donc en bonne voie pour mener à bien la zootechnie caprine qui prit naissance en France et qui a eu autrefois au Mont-d’Or lyonnais, un succès qui a duré plusieurs siècles et qui d’est perdu ensuite au cours de nos tribulations politiques et va, probablement se retrouver bientôt.
Pour le secrétaire empêché
Joseph CRÉPIN
 

1950

 

KRAFFT DE BOËRIO Ch. (Secrétaire Général du Club de la Chèvre de race pure)
Recherche de la qualité dans l'élevage caprin.
Revue Le mouton n° 11, novembre 1950, p. 107
Résumé : Il s'agit de conseil d'élevage, ceux-ci ont toujours une valeur historique. Cette espèce prend de l'importance. Ses qualités de rusticité et de bonne laitière sont légendaires.

DELFOSSE Claire, « Chèvre des champs ou chèvre des villes ? Sélection et élevage caprins dans l’entre-deux-guerres », Ruralia [En ligne], 20 | 2007, mis en ligne le 01 juillet 2011, consulté le 30 septembre 2016. URL : http://ruralia.revues.org/1592


Extrait :
Le club de la chèvre de race pure et ses adeptes 
Pour la promotion des races pures, Joseph CRÉPIN fonde au début des années 1920 le Club de la Chèvre de Race Pure. C’est là que se retrouvent ses disciples en matière de sélection caprine. Qui sont-ils ? Ce sont essentiellement des femmes issues de la noblesse ou épouses de riches propriétaires. Elles viennent de la région parisienne, mais aussi de régions rurales où la chèvre est très présente, comme le département du Rhône (avec madame de MARLIAVE), la Mayenne ainsi que la Touraine et le Berry. Là, quelques nobles ou grands propriétaires terriens, après s’être intéressés aux « animaux nobles », commencent dans l’entre-deux-guerres à s’occuper de ce qui était considéré comme du domaine de la femme : les volailles et les chèvres. Dans ces départements où le métayage est important, les chèvres sont toujours présentes dans les exploitations agricoles. D’ailleurs l’effectif caprin y augmente entre 1892 et 1929. Cet intérêt pour la chèvre amène le comte de LA ROCHEFOUCAULT (Saulzais-le-Potier) à fonder, en 1938, dans l’Indre, un goat-book pour améliorer la race berrichonne par croisement avec des boucs alpins. De même, le marquis de LUSSAC (du château de Comacre, à Sainte-Catherine-de-Fierbois, près de Sainte-Maure-de-Touraine) importe en 1922, par chemin de fer, des chèvres alpines. Il est bientôt imité par d’autres nobles ou propriétaires de châteaux de la région comme M. MAUVY et les époux Lecointre. Mariés en 1919, ces derniers ont quitté Paris en 1928, après l’obtention du doctorat de géologie de M. LECOINTRE pour s’installer à l’année au château de Grillemont (La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, près de Sainte-Maure, à une quinzaine de kilomètres du château de Comacre). M. LECOINTRE a pris en main les fermes qu’il avait en faire-valoir direct et a cherché à améliorer l’élevage caprin sur son domaine. Il importe lui aussi des chèvres alpines réputées plus productives, et organise « plus rationnellement » cet élevage : alors qu’auparavant, chaque ferme avait trois ou quatre biques, il aménage une chèvrerie au château. Cette famille d’ardents sélectionneurs est très vite primée au concours agricole de Paris.
Ces éleveurs-sélectionneurs de caprins sont membres du Club de la Chèvre de Race Pure qui commence à se structurer au niveau national. Des sections départementales et régionales se créent ; leurs secrétaires sont chargés d’organiser des concours de reproducteurs et des syndicats d’élevage permettant aux petits producteurs d’acquérir en commun un bouc sélectionné. Ils sont les relais de CRÉPIN en direction du milieu rural d’une part, et des services agricoles d’autre part. Ainsi madame de MARLIAVE, secrétaire de la section du Rhône, de l’Isère et de la Loire, obtient que l’Office agricole du Rhône subventionne le Club de la Chèvre de Race Pure de ce département. Est-ce pour autant que la chèvre accède enfin à l’excellence rurale ? Retient-elle l’attention des élites agricoles et rurales, ainsi que des organisations agricoles qui se mettent en place en faveur de la sélection animale durant l’entre-deux-guerres ?
 

Joseph CRÉPIN créé le Club de la Chèvre de Race pure, qui va tenir le Livre Zootechnique, dit L.O.C.R.P. (1) Le club rassemble les éleveurs qui conduisent une sélection des géniteurs. Après la deuxième Guerre mondiale il sera remplacé par les livres généalogiques : LGA (Livre généalogique Alpin), LGP (Livre généalogique poitevin)

 

(1) Livre des Origines du Club de la Chèvre de Race Pure.

Publié dans Organismes

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